Par Jean-Pierre Mbelu
« Ils nous dominent plus par l’ignorance que par la force. » – Simon Bolivar
Hier, vendredi 09 novembre 2018, les USA ont nommé un nouvel envoyé spécial pour les Grands Lacs africains. Il s’appelle John-Peter Pham. Il est un chercheur et membre de l’Atlantic Council, un think tank américain proche de la Défense et du département d’Etat américains. Ce n’est pas tout.
Quand Trump devient président des USA, une question liée à la politique africaine du pays de l’Oncle Sam se pose : »Y aura-t-il continuité ou rupture avec la politique de ses prédécesseurs ? »
En 2012, John-Peter Pham a plaidé en faveur de la scission du Congo
Un chercheur, John-Peter Pham, »pressenti pour le poste de sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, affirme que « le mandat de Trump ne marquera pas de tournant radical dans la relation entre les Etats-Unis et le continent. » » (S. ERBS, V. BARBE et O. LAURENT, Les réseaux soros à la conquête de l’Afrique. Les réseaux d’influence à la conquête du monde, Va Editions, Versailles, 2017, p. 182-183) Ce bout de phrase doit être lu attentivement pour être bien compris. Celui qui l’a écrit facilite la tâche. Il a aussi écrit sur les Grands Lacs et le Congo-Kinshasa en 2012. Certains journaux et journalistes publiant la nouvelle de sa nomination l’ont accompagnée d’un lien à son article de 2012 ou ont fait un commentaire là-dessus.
En 2012, Peter Pham a plaidé en faveur de la scission du pays et a justifié les actes meurtriers de la milice de Paul Kagame – le M23. Pham est maintenant le nouvel envoyé spécial américain dans les Grands Lacs.
Jeune Afrique écrit : « Le nouvel envoyé spécial américain de la région des Grands Lacs a également provoqué la polémique en novembre 2012, en prenant ouvertement position pour l’éclatement de la RDC en plusieurs États dans une tribune publiée par le New York Times. Les rebelles du M23 venaient tout juste de conquérir Goma, dans le Nord-Kivu. »
Judi Rever, auteure de »In praise of blood », détaillant les crimes de Paul Kagame et du FPR au cours du »génocide rwandais », a, elle aussi fait son commentaire. Dans un tweet, elle dit : » »The crimes of the West in Congo are beyond measure. In 2012, Peter Pham advocated breaking apart the nation and justified the murderous actions of Paul Kagame’s militia – the M23. Pham is now the new US special envoy to the Great Lakes. Morally appalling. » (Les crimes de l’Ouest au Congo sont sans commune mesure. En 2012, Peter Pham a plaidé en faveur de la scission du pays et a justifié les actes meurtriers de la milice de Paul Kagame – le M23. Pham est maintenant le nouvel envoyé spécial américain dans les Grands Lacs. Moralement épouvantable.) Et voici le lien permettant de lire l’article de Peter Pham.
L’ennemi n’a pas perdu de sa nocivité
La nomination de John-Peter Pham tombe au moment où, à Genève, certains »clients » de son think tank cherchent à se mettre d’accord sur »un candidat commun de l’opposition » pour »les élections-pièges-à-cons » prévues le 23 décembre 2018. Et plusieurs compatriotes applaudissent !
Ils auraient perdu de vue que le Congo-Kinshasa n’a pas été produit comme »Etat raté » afin qu’il devienne une démocratie. Mawa ! Malgré toutes les preuves possibles et imaginables, ils n’auraient pas su »de quoi alias Joseph Kabila est le nom » ! Eza pasi ! (Pourtant, un petit livre en parle. Il est intitulé »Demain, après Kabila »).
Cette nomination vient nous rappeler que le projet de balkanisation et d’implosion du Congo-Kinshasa n’a jamais été une vue d’esprit de quelques « complotistes congolais » en quête permanente des boucs-émissaires. Il est en cours de réalisation. Elle vient nous dire que l’ennemi n’a pas perdu de sa nocivité, comme le dirait Frantz Fanon.
La nomination de John-Peter Pham vient provoquer notre capacité collective de rester attacher aux choses de l’esprit sur le court, moyen et long terme. Elle nous renvoie relire tous les livres, documents et rapports produits sur la guerre raciste et de basse intensité menée au Congo-Kinshasa par les élites anglo-saxonnes et leurs sous-fifres depuis les années 1990.
Cette nomination vient nous rappeler que le projet de balkanisation et d’implosion du Congo-Kinshasa n’a jamais été une vue d’esprit de quelques »complotistes congolais » en quête permanente des boucs-émissaires. Il est en cours de réalisation. Elle vient nous dire que l’ennemi n’a pas perdu de sa nocivité, comme le dirait Frantz Fanon.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961