Par Mufoncol Tshiyoyo
Les Allemands furent avilis après la première guerre occidentale, version mondialisée de 1914-18. Les vainqueurs de l’Allemagne, portés par l’ivresse de la victoire, lui imposèrent l’humiliation à travers le traité de Versailles du 28 juin 1919. Pour les « adeptes » de la Realpolitik, quoi de plus normal que les vainqueurs écrivent la suite de l’histoire. On n’en disconvient pas. Cependant, les conséquences du traité de Versailles affectèrent l’imaginaire de la jeunesse allemande. Conclusion, la société allemande à l’unisson produisit Hitler. Avec lui, la ribambelle des Allemands qui l’accompagnèrent dans la République de Weimar. C’est un fait. Mais jamais l’Occident saura impunément nier des faits historiques imputés à Hitler.
Pour les Anglo-saxons, l’Altérité équivaut à l’abaissement
L’histoire bafouille rarement. Puisque des regrets et des condamnations formulés tous azimuts contre l’Allemagne nazie devraient normalement servir des leçons à l’histoire générale. Sauf si la stratégie à la base du règne de l’ordre des élites anglo-saxonnes repose uniquement sur la tendance masochiste qui consiste à passer pour des victimes afin de justifier la violence des justiciers.
Pour les Anglo-saxons, l’Altérité équivaut à l’abaissement, à l’absence d’identité chez les vaincus, à son effacement total.
Sinon, on ne pourrait autrement justifier le fait que les Anglo-saxons refassent subir de l’humiliation à l’Union soviétique, à l’URSS, et aux élites russes qui l’incarnèrent. Une fois que le « grand ensemble » soviétique disparaît, les tombeurs de l’URSS décident d’atomiser ce qu’il en reste de l’empire défunt. La Russie doit disparaître. Ainsi, la mort de l’Union soviétique s’accompagne du dédain à l’égard des élites russes.
Pour les Anglo-saxons, l’Altérité équivaut à l’abaissement, à l’absence d’identité chez les vaincus, à son effacement total. Or, la Russie reste le terroir de Tolstoï, de Dostoïevski, de Pouchkine, de Marina Tsvetaïeva, de Zinoviev, d’André Sakharov, de Soljenitsyne, de Douguine, du général Alexej Jedrichin-Wandam. Juste pour ne citer que ces quelques noms. C’est dire que la Russie a une âme.
L’humiliation du Congo
De fait, elle ne pourrait pas disparaître sans qu’elle fasse parler d’elle. Humiliée comme l’Allemagne, mais sans être comparée ou réduite à cette dernière, la Russie donne naissance à Sergueï Lavrov, à Poutine, à Dimitri Medvedev, au général Sergueï Surovikin, à Alexander Dynkin. La génération susmentionnée est non seulement héritière de la pensée russe, mais également elle en devient souverainement le porte-parole. En 2007, elle dépêcha à Munich Vladimir Poutine pour livrer un message adressé spécialement aux Anglo-saxons : « qui vous a fait le maître du monde ». Pourrait-on affirmer sans être contredit que les Anglo-Saxons ne l’ont pas non plus vu venir ?
Aujourd’hui, le Congo de Lumumba subit le poids de l’avilissement. Or demain, c’est déjà aujourd’hui. Nous comme force dissidente travaillons pour que demain ne démente jamais l’histoire. Pour ce faire, nous n’avons ni amis, ni frères, ni sœurs, ni famille quand la défense et la survie de la patrie, du « Congo » comme terre de nos aïeux, constituent notre raison de vivre.
L’humiliation d’un individu passe encore. Alors que celle d’un peuple laisse décidément des séquelles indélébiles. Aujourd’hui, le Congo de Lumumba subit le poids de l’avilissement. Or demain, c’est déjà aujourd’hui. Nous comme force dissidente travaillons pour que demain ne démente jamais l’histoire. Pour ce faire, nous n’avons ni amis, ni frères, ni sœurs, ni famille quand la défense et la survie de la patrie, du « Congo » comme terre de nos aïeux, constituent notre raison de vivre.
La terre Congo est notre ami. Elle est notre frère, notre sœur, notre famille. En son nom, nous proclamons qu’il n’est pas encore né celle ou celui qui pense déterminer et définir pour nous un agenda : ce que nous avons à dire ; comment et quand l’exprimer. Nous avons fait du slogan Likambo oyo eza likambo ya mabele le symbole d’une longue et permanente lutte. La jeunesse congolaise qui portera la charge aussi bien aux « ennemis » extérieurs qu’à leurs suppôts intérieurs ne sera jamais une génération spontanée.
Likambo oyo eza likambo ya mabele.
Mufoncol Tshiyoyo, M.T.
La « Dissidence congolaise », « D »
