Par Jean-Pierre Mbelu
La kabilie est un sous-système d’un système néocolonial et néolibéral beaucoup plus vaste fondé sur le crime, la cupidité, le mépris des gens, le mensonge et les faux-semblants. Pour qu’il survive, il a besoin d’agents du statu quo amoureux de villas, grosses bagnoles, costumes et cravates, incapables de discuter en profondeur des mécanismes de déconstruction dudit système. Ses »petites mains » savent que ces agents du statu quo ont des fanatiques, des thuriféraires et des tambourinaires dont le vacarme pourrait empêcher tout débat sur les questions essentielles. Oiseaux de même plumage, ils risquent d’éterniser ce faux débat sur la machine à voter de façon que les questions liées à la refondation de l’Etat au cœur de l’Afrique ne soient pas abordées. Ils nous font la même blague depuis plus de deux décennies. Pourtant, ce sont des copains et des coquins !
Thierry Nlandu a écrit il y a quelques semaines et montré qu’il n’ y avait de machine à voter ni en 2006, ni en 2011. Le problème, c’est le mensonge systémique datant de la guerre de l’AFDL et même longtemps avant. En sus, aucune évaluation n’est faite du point de vue des apports positifs des élections-pièges-à-cons de 2006 et de 2011. Qu’ont-elles réglé du point de vue des droits et libertés individuels et collectifs ?
L’Evangile de la prospérité individuelle et égoïste a gagné beaucoup de cœurs et d’esprits
Le pays a-t-il rompu avec la production des institutions » ratées » dont les animateurs sont issus, les uns de la guerre raciste et de prédation de l’AFDL et les autres des pratiques d’infiltration dénommées »brassage » et »mixage » des criminels de guerre et des criminels contre l’humanité ?
Les droits économiques, sociaux, politiques et économiques sont-ils de plus en plus respectés au point de permettre au pays de se refonder sur des bases saines et promotrices d’un Etat digne de ce nom et d’une justice à la fois réparatrice et distributive ? Comment aller aux élections-pièges-à-cons peut offrir au Congo-Kinshasa un système différent de celui qui est en place et qui sert les intérêts des prédateurs transnationaux et de leurs sous-fifres ?
Des compatriotes n’ayant réussi à voter aucune loi en faveur des populations congolaises pendant plus d’une décennie et n’ayant contribué en rien à l’amélioration de leurs conditions de vie n’ont pas honte, après avoir touché leurs émoluments à « la caisse de résonance » de « la kabilie » dénommé abusivement « Parlement », de se re-présenter devant ces mêmes populations pour leur dire qu’ils sont devenus des « opposants » au système qu’ils ont servi et qui les a enrichis.
Il me semble que »l’Evangile de la prospérité individuelle et égoïste » a gagné beaucoup de cœurs et d’esprits au Congo-Kinshasa. Des compatriotes n’ayant réussi à voter aucune loi en faveur des populations congolaises pendant plus d’une décennie et n’ayant contribué en rien à l’amélioration de leurs conditions de vie n’ont pas honte, après avoir touché leurs émoluments à »la caisse de résonance » de »la kabilie » dénommé abusivement »Parlement », de se re-présenter devant ces mêmes populations pour leur dire qu’ils sont devenus des »opposants » au système qu’ils ont servi et qui les a enrichis. Ils n’ont pas honte, après »leur affairisme », d’affirmer sur la place publique : »Le problème, c’est »le raïs 100% ». Et si vous leur dites : »Messieurs, vous avez bouffé ensemble ! ». Ils vous répondent en disant : »Monsieur, la politique est dynamique ». Pourtant, ils n’ont pas fait de la politique pendant plus d’une décennie. Ils ont été à la mangeoire.
Dans un pays où les mots ont perdu leur sens, la distraction devient un sport favori. Les copains et les coquins s’attaquent sur des questions banales. Leurs fanatiques, leurs applaudisseurs et leurs thuriféraires s’engouffrent dans la brèche. Ils promettent des plaies et des bosses aux critiques de leurs gourous. Cependant, ils ne remettent pas en question le système de notre assujettissement et de notre abrutissement collectifs. Ils y restent attachés dans la mesure où il produit de l’argent facile pour quelques gourous au détriment des immenses masses populaires réduits au rang d’indigents et de »déchets ».
La kabilie est un sous-système d’un système néocolonial et néolibéral
Entre-temps, la prophétie du Père Vincent Machozi est en train de se réaliser à Beni et dans plusieurs coins du pays. Comme plusieurs prophètes avant lui, il a un peu prêché au désert. Voici ce qu’il avait dit : »« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir (sic) de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise … » » Même si je ne cautionne pas l’usage qu’il avait fait de certains mots et de certains expressions ( »pouvoir », »gouvernement congolais »), il avait néanmoins alerté sur la danger qu’il y avait à accorder un sursis au duo »Kabila-Kagame ». Il savait que son pays faisait face à »l’occupation rwandaise ». Cette confidence lui a coûté la vie. Et nous, ses compatriotes, nous palpons de plus en plus en plus les conséquences néfastes de cette occupation. Malheureusement, »les gourous » des »partis-affairistes » sont en train de nous distraire en provoquant des débats inutiles.
Ce système et son sous-système auront leur fin. Même s’ils risquent de survivre aux élections-pièges-à-cons de décembre 2018. Ils ont leurs fragilités. Un peuple averti et en insurrection des consciences pourrait commencer à le démolir. Encore faudrait-il qu’il commence à exister et qu’il comprenne que le problème du Congo-Kinshasa n’est pas « la machine à voter ».
La kabilie est un sous-système d’un système néocolonial et néolibéral beaucoup plus vaste fondé sur le crime, la cupidité, le mépris des gens, le mensonge et les faux-semblants. Pour qu’il survive, il a besoin d’agents du statu quo amoureux de villas, grosses bagnoles, costumes et cravates, incapables de discuter en profondeur des mécanismes de déconstruction dudit système. Ses »petites mains » savent que ces agents du statu quo ont des fanatiques, des thuriféraires et des tambourinaires dont le vacarme pourrait empêcher tout débat sur les questions essentielles.
Ce système et son sous-système auront leur fin. Même s’ils risquent de survivre aux élections-pièges-à-cons de décembre 2018. Ils ont leurs fragilités. Un peuple averti et en insurrection des consciences pourrait commencer à le démolir. Encore faudrait-il qu’il commence à exister et qu’il comprenne que le problème du Congo-Kinshasa n’est pas « la machine à voter ». Non, les nouveaux prédateurs refusent tout simplement de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Leur conversion en »démocrates dignes de ce nom » signerait leur arrêt de mort. Ils ont un bilan affreux. Les dubitatifs peuvent relire le rapport Mapping de 2008 ou le Kassem de 2002. Ils n’ont qu’un seul et unique projet : »le crime ». Et ils le dénomment différemment : »Cinq chantiers », »Révolution de la modernité », »Bukanga Lonzo », »Raïs 100%, Père de la Démocratie », etc. Toutes ces dénominations ne servent qu’à couvrir »leur crime organisé ». Les copains et les coquins, agents du statu quo leur donnent des béquilles en propageant le bruit sur »les élections-pièges-à-cons » sans machine à voter.
Adeptes de »l’Evangile de la prospérité individuelle et égoïste », ils mentent aux populations congolaises en soutenant qu’ils luttent pas »la démocratie ». Lokuta munene !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961