L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu souligne le double langage des membres du conseil de sécurité des Nations Unies pour ce qui concerne le Congo, suggère un parallèle entre la situation des noirs aux USA et celle des noirs au Congo, dresse le bilan des 15 ans de présence de la MONUSCO en RDC. L’abbée Mbelu nous rappelle également pourquoi nous ne devons pas nous laisser berner par les discours officiels des occidentaux et pourquoi il est essentiel de refonder l’imaginaire africain.
Sur l’ONU et la condamnation des massacres à Beni
Ces gens ont opté pour agir en suivant le principe de la pure force. Et puis à quoi sert-il de faire comme si on soutenait les noirs qui sont au Congo pendant que ceux qui sont aux USA souffrent d’une grave discrimination et sont en train d’être décimés ? Les inégalités sont devenues très profondes aux USA et c’est la population noire qui en paie le prix.
Ensuite, il ne faudrait pas dans tomber le piège de ceux qui voudraient que les mercenaires qu’ils ont mis à Kinshasa puissent être reconnus comme gouvernants. Les forces dites du gouvernement de Kinshasa et les forces de l’ONU sont toutes des forces du statu quo. Il n’y a rien à attendre de ces forces du statu quo.
Sur les USA et les forces négatives à l’Est du Congo
Comme les maîtres du monde sont en train de réaliser que la résistance congolaise est tenace, ils en appellent à l’ONU et aux infiltrés de l’armée congolaise pour pouvoir mettre au pas ces forces d’auto-défense congolaises. Si nous ne faisons pas attention à cela, nous allons tomber dans le même piège qui nous avait été tendu dans les années 1961/1962 : on avait assimilé toutes les forces qui résistaient, contre le gouvernement fantôche mis en place au Congo, aux rebelles.
Sur les 15 ans de la MONUSCO en RDC
Là où l’ONU intervient, le droit à l’équité, à la souveraineté, à la reconnaissance de la capacité des peuples à disposer d’eux-mêmes, est cassé au profit de ses maîtres, les Etats profonds de la communauté occidentale, abusivement appelée communauté internationale.
Tant que l’ONU ne réussira pas à garantir l’égalité et la souveraineté des peuples face au droit humanitaire international, elle ne sera d’aucune utilité. Et aujourd’hui, il y a lieu de dire que depuis sa création, l’ONU a rendu trop de mauvais services aux peuples, malgré l’une au l’autre réussite, par-ci, par-là, et qu’elle est obligée de revoir sa constitution actuelle.
Il est inconcevable que dans un monde, devenu pluripolaire, on ait un conseil de sécurité dominé par les 5 membres du conseil de sécurité (Les USA, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie).
Nos filles ont été violées et droguées par des membres de la MONUSCO. Cette organisation ne peut pas travailler pour le bien des congolais.
Sur le sommet de la francophonie à Dakar
Ce qui s’est passé au Sénégal, lors de la Francophonie, devrait pousser les dignes filles et fils à comprendre que c’est eux qu’il appartient de pouvoir (re)bâtir ce continent.
Et les dictateurs africains devraient comprendre que Rome ne payait pas toujours ses traîtres et que lorsqu’ils ont été instrumentalisés par la communauté occidentale, cette dernière peut s’en débarrasser à tout moment.
Mais ne nous laissons pas berner par les discours officiels. Ces gens vont donner des leçons de démocratie et de liberté aux africains, alors qu’ils ne dirigent pas eux-mêmes leurs propres pays, qui sont dirigés par les banquiers et les multinationales. Et eux ne sont que des garçons de course. Est-ce qu’il appartient aux garçons de course de dire aux africains ce qu’ils doivent faire ?
Sur le viol de l’imaginaire
Nous avons été corrompus moralement et spirituellement et nous devons pouvoir refonder notre imaginaire. Il appartient aux africains et africaines de se battre comme les autres peuples, les boliviens, les équatoriens, les vénézueliens, qui se battent pour être eux-mêmes.
Sur la présence de Kabila au sommet de la francophonie
Laissons tomber ce monsieur là qui participe à l’extermination de nos populations au quotidien. D’ailleurs, ce n’est pas lui le président du Congo.