Par Jean-Pierre Mbelu
Comment alias Joseph Kabila pourrait-il continuer à parler des Congolais(es) dont il a bafoué la dignité pendant bientôt deux décennies en termes de « mes chers compatriotes ». Oui. Alias Joseph Kabila a « ses compatriotes » : ces Congolais(es) en pagne wax et en costume et cravate ayant fait partie de son clan et de son réseau de prédation. Les uns sont devenus ses tambourinaires et ses thuriféraires. Les autres se sont convertis en opposants de pacotille. Tous appartiennent, à quelques exceptions près, à « la famille de ses chers compatriotes ». Ils appartiennent les uns à « la République de la Gombe » et les autres à « la République de Kingakati ».
Il semble que »Joseph Kabila » pourrait s’adresser bientôt aux deux chambres illégales et illégitimes (l’assemblée nationale et le sénat) réunies en congrès. A travers elles, il pourrait s’adresser aux Congolais(es) en les apostrophant comme suit : »Mes chers compatriotes ». Il leur dira qu’il leur avait promis lors de son dernier discours qu’il ne voudrait plus que leur sang puisse encore couler. S’il coule depuis ce dernier discours, c’est à cause de leurs ennemis et ennemis de la paix ; »ces terroristes » qui ont l’audace de dire que »la terre de leurs ancêtres est leur » et qu’elle n’a pas à être spoliée ou vendue aux plus offrants et aux »nouveaux riches ».
Kabila et « les terroristes »
Il leur dira que si leur sang continue de couler à Beni, à Kananga, à Tshikapa, à Kalemie, à Lubumbashi, c’est à cause de »ces terroristes » qui réclament la justice sociale pendant que lui-même son clan, »pour le bien du pays », plus de cent permis miniers, septante société et des comptes dans les pays fiscaux. Et il dira que »ces terroristes » ont le malheur d’être les frères et les sœurs des femmes, des jeunes et des enfants tués hier, mercredi, 29 mars 2017, à Kananga, par des balles tirées en l’air…
Quand il parlera de cette façon-ci, il y aura, dans la salle, des Congolais(es) qui vont applaudir en disant : »Raïs, wumela » ou »bis, biiiis… ». Il répétera ces incongruités et dira : »Mes chers compatriotes »… Comment pourra-t-il appeler »chers », des masses qu’il a contribué à paupériser, des jeunes qu’il a traumatisés à cause de »sa police politique », des personnes âgées habillées en guenilles et assimilées aux indigents ; des hommes et des femmes n’ayant aucun prix à ses yeux ? Des femmes et des hommes qu’il regarde de hauteur, qu’il ne connaît pas, qu’il ne fréquente pas, qu’il chasse des terrains qu’il achète à 500 ou 1000 dollars du côté de Nsele ?
Alias Joseph Kabila a « ses compatriotes » : ces Congolais(es) en pagne wax et en costume et cravate ayant fait partie de son clan et de son réseau de prédation. Les uns sont devenus ses tambourinaires et ses thuriféraires. Les autres se sont convertis en opposants de pacotille. Tous appartiennent, à quelques exceptions près, à « la famille de ses chers compatriotes ». Ils appartiennent les uns à « la République de la Gombe » et les autres à « la République de Kingakati ».
»Mes chers compatriotes », dira-t-il ! Les femmes et les hommes sont »chers » quand il leur est reconnu »de la valeur » ; quand leur dignité est respectée et entretenue par le respect de leurs droits socio-économiques, politiques, culturels et écologiques. Quand ils peuvent avoir accès l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé (et à la sécurité sociale), à un habitat digne dans la paix. Quand ils peuvent bien manger, bien boire, bien se vêtir et éduquer leurs enfants comme des êtres dignes, comme dirait Lumumba. Comment alias Joseph Kabila pourrait-il continuer à parler des Congolais(es) dont il a bafoué la dignité pendant bientôt deux décennies en termes de »mes chers compatriotes ».
Oui. Alias Joseph Kabila a »ses compatriotes » : ces Congolais(es) en pagne wax et en costume et cravate ayant fait partie de son clan et de son réseau de prédation. Les uns sont devenus ses tambourinaires et ses thuriféraires. Les autres se sont convertis en opposants de pacotille. Tous appartiennent, à quelques exceptions près, à »la famille de ses chers compatriotes ». Ils appartiennent les uns à »la République de la Gombe » et les autres à »la République de Kingakati ».
Les intellectuels structurants et organiques face aux « compatriotes de Kabila »
Le sadisme et le cynisme, la sociopathie et la psychopathie des uns et des autres les poussent à rire et à applaudir »leur raïs » pendant que les masses populaires congolaises sont tournées en bourriques. Il est possible qu’un jour, l’avènement du »temps des humiliés » sonne la véritable fin de la recréation. En attendant, alias Joseph Kabila ira s’adresser à »ses compatriotes » aux deux chambres illégales et illégitimes en »les chérissant ». En fait, il a su jouer sur leur cupidité et leur avarice pour qu’ensemble, ils s’enrichissent sans cause.
Et il peut, à juste titre les appeler : »Mes chers compatriotes ». Ils sont, avec lui, ceux et celles qui ont élevé »Mammon » au niveau de »la valeur suprême ». Ils l’adorent et lui offrent des sacrifices. Et mêmes les sacrifices humains au cours de cette »guerre par morceau » dont ils tirent des bénéfices énormes. Quand, demain, nous entendrons alias Joseph Kabila dire : »Mes chers compatriotes », nous saurons qu’il s’adresse à plusieurs de nos frères et sœurs »parvenu(es) », ces »nouveaux riches » alliés de certains »vieux dinosaures mobutistes », tous et toutes membres du réseau d’élite de prédation au cœur de l’Afrique.
Les intellectuels structurants et organiques doivent pouvoir imposer une autre façon de faire de la politique dans ce pays.
Ces messieurs et dames vivent entre eux et se réfèrent souvent à »un peuple imaginaire » ou aux masses populaires manipulables et corvéables à souhait. Menacé(es) d’être chassé(es) des »Républiques de Gombe ou de Kingakati », ils (elles) en appellent à la colère du peuple qu’ils (elles) oublient aussitôt après les élections-pièges-à-cons au nom de la promotion de »leur entre soi ». Politicien(nes) » de carrière », ils (elles) ont horreur d’impliquer les masses populaires en politique en les faisant réellement participer aux débats, à la délibération et aux décisions prises sur »la res publica », »la chose commune », »la chose publique ».
Ils (elles) ont peur de radicaliser »la démocratie », de passer du »tshididi » (coups tordus) au »looso », au »kinzonzi », aux »masambakanyi », à la palabre. Ils (elles) sont devenu(es) une classe au service de la néocolonisation des masses populaires et à la vente du Congo-Kinshasa. Ils (elles) sont, tous et toutes, un danger pour l’émancipation politique souveraine du pays de Lumumba. Les intellectuels structurants et organiques doivent pouvoir imposer une autre façon de faire de la politique dans ce pays. Le recours au »kinzonzi » est déjà une bonne base, un bon point de départ pour les collectifs avertis de 99 % de compatriotes exclus du banquet de la vie par le 1% de compatriotes d’alias Joseph Kabila.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba