Par Jean-Pierre Mbelu
« Ils consignaient la mémoire de ce qui fut. En disparaissant, cette mémoire part en fumée comme les ouvrages qui la contenaient serrée dans leurs pages. » – M. ONFRAY
En marge du sommet Union Européenne -Afrique du 17 au 18 février 2022 il y a eu des manifestations panafricaines à Bruxelles. Manifestation panafricaine en marge du sommet Afrique – Europe . Une bonne partie de la diaspora africaine y a participé. Les Kongolaises et les Kongolais y ont pris une part active. Des Kongolaises ont réalisé une banderole originale. Elles ont reproduit la couverture du livre de Charles Onana intitulé « Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise ».
Ce livre publié aux Editions Duboiris à Paris en 2009 est très riche en contenu. Il est préfacé par Cynthia McKinney, l’envoyée spéciale de l’ancien Président américain Bill Clinton dans les Grands Lacs africains en 1997. La simple lecture de cette préface donne une lumière certaine sur les acteurs pléniers et les acteurs apparents de la tragédie kongolaise et sur le lien transnational existant entre eux.
Le recours et/ou le retour au livre au cours de cette période trouble de la guerre perpétuelle menée contre le Kongo-Kinshasa me semble être une des voies indispensables à la compréhension et/ou à l’approfondissement collectif de ce qui nous est arrivé.
Ce livre reproduit, à partir de la page 109, la lettre de Mgr Munzihirwa -d’heureuse mémoire- adressée au Président américain, Jimmy Carter, le 30 janvier 1996. Lire cette lettre aide à comprendre, un tant soit peu, la tragédie des Grands Lacs Africains en général et celle du Kongo-Kinshasa en particulier. De la page 92 à la page 95, le plan de la colonisation du Kongo-Kinshasa et des Hutu par les minorités tutsi est bien détaillé en 18 points. Le connaître ouvre les yeux et aide les cerveaux à se remettre à l’endroit.
Le recours et/ou le retour au livre au cours de cette période trouble de la guerre perpétuelle menée contre le Kongo-Kinshasa me semble être une des voies indispensables à la compréhension et/ou à l’approfondissement collectif de ce qui nous est arrivé. Cette compréhension collective et/ou cet approfondissement collectif de la tragédie kongolaise peut unir dans la lutte pour un panafricanisme éclairé des peuples et l’émancipation politique du Kongo-Kinshasa.
« Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise » est un livre à lire, à relire, à partager et à conserver dans nos bibliothèques pour les générations futures. Bravo à ces Kongolaises et à ces Kongolais l’ayant choisi comme « arme » au cours de la longue guerre de basse intensité orchestrée contre le pays de Lumumba ! Elles (ils) sauront résister (et rester vigilants) contre le narratif officiel falsifiant l’histoire au nom de l’argent et du pouvoir hégémonique.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
