La République démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays les plus riches en coltan, ce minerai essentiel aux téléphones portables, caméras vidéo, ordinateurs, Play Stations, missiles et satellites. Des enfants travaillent dans des conditions très dures dans les mines de la RDC afin que d’autres, en Occident, puissent s’amuser sur leurs consoles de jeu. En 2001, l’ONU décrétait un embargo sur le coltan en provenance de la RDC parce qu’il finance la guerre. Patrick Forestier a remonté les filières du coltan afin de savoir si les fabricants d’électronique occidentaux ont renoncé à acheter le coltan du sang. Son enquête démarre chez les seigneurs de la guerre et se poursuit avec ceux qui transportent ce minerai sur leur dos et le revendent à des intermédiaires africains. Le coltan se négocie ensuite dix fois plus cher chez des négociants européens, avant d’être exporté vers les usines chinoises qui fabriquent la moitié des téléphones portables occidentaux. Son enquête montre que tout contrôle reste illusoire, la plupart des zones d’extraction échappant aux autorités congolaises et aux casques bleus de l’ONU.