L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu expose la complicité du gouvernement usurpateur de Kinshasa avec le M23 et le Rwanda, apporte un éclairage sur la respectabilité internationale de Kagamé, expose les mécanismes de l’aide mensongère européenne et explique pourquoi la guerre de basse intensité en RDC est amenée à se poursuivre si les congolais ne se liguent pas comme un seul homme pour y faire échec.
Sur les négociations entre le gouvernement de Kinshasa et le M23 à Kampala
Kampala sera pour nous, une énième occasion dont ce gouvernement usurpateur va se saisir pour infiltrer les institutions du pays et profiter de la naïveté d’un certain nombre d’entre nous pour que ces agents du Rwanda et de l’Ouganda, appelés M23 puissent siéger au sein des institutions congolaises afin de pouvoir davantage les affaiblir. Et ainsi poursuivre la marche vers la balkanisation et l’implosion de notre pays.
Sur la prise en charge par Kinshasa des frais de séjour du M23 à Kampala
Le gouvernement de Kinshasa et le M23 font partie d’une même famille politique. L’alliance pour la majorité présidentielle. Il s’agit là d’une preuve suffisante de la théâtralisation de la vie politique congolaise et de la complicité du gouvernement de Kinshasa : Le gouvernement usurpateur de Kinshasa supporte les frais de son allié, le M23.
Sur la création, par le Rwanda, de la bourse régionale de matières premières, East African Exchange.
Le Rwanda de Paul Kagamé imite ses parrains. Que Kagamé qu’ils soutiennent, s’adonne au blanchiment de matières premières et qu’il soit applaudi par ses parrains, cela ne peut étonner que les naïfs. Il est évidemment clair qu’il s’agit de matières premières qu’il vole au Congo. Les règles du marché ne tiennent compte que du profit, les sources de ces matières premières n’intéressent pas beaucoup le marché.
Sur la respectabilité internationale de Kagamé
Vivre constamment dépendant de l’aide extérieur. Vivre comme un petit enfant qu’on traîne, ce n’est pas être respectable. Il suffit qu’on parle de la suspension de cette aide mensongère pour qu’il commence à trembler et à se justifier, est-ce cela la respectabilité ? On ne peut être respecté que lorsqu’on est maître chez soi. On n’est pas respecté quand on est un valet.
Sur l’aide de l’Europe aux pays des Grands Lacs
Quand on parle de l’aide : qui aide qui ? L’Europe est en récession. Et n’arrive pas à trouver de l’argent pour son fonctionnement. On nous ment quand on entend tel ou tel pays européen qui donne de l’argent au Rwanda.
C’est-à-dire que sur l’argent que produisent les multinationales de tous ces pays qui envahissent la région des Grands Lacs, ils prennent un peu de cet argent là pour redistribuer au Rwanda et aux autres pays de l’Afrique des Grands Lacs. Il n’y a pas d’aide, il y a prédation, il y a pillage, il y a vol et redistribution de cet argent du vol et du pillage.
Sur la problématique globale de l’aide
L’Europe ne peut plus nous aider. C’est nous qui aidons l’Europe. L’Europe est en train d’imposer à ses peuples des plans d’austérité et elle aurait de l’argent à donner aux pays africains ?
Toutes ces questions autour de l’aide sont englobées dans un grand mensonge pour tromper le monde entier. C’est l’Afrique qui aide l’Europe. C’est l’Afrique qui aide le monde. Ce n’est pas le monde qui aide l’Afrique.
Sur les groupes armées en RDC
Pourquoi tous les groupes de résistance contre le gouvernement usurpateur de Kinshasa sont assimilés à la rébellion ? Pourquoi est-ce que les congolais qui, en référence à l’article 64 de notre constitution, se lèvent contre ceux qui ont fait un coup d’Etat chez nous sont assimilés aux rebelles ?
Sur l’Afrique du Sud et le Congo
Les élections chaotiques de 2011 ont connu, de près ou de loin, la main sud-africaine. L’Afrique du Sud n’a jamais accepté qu’au cœur de l’Afrique, il y ait un pays aussi grand que le Congo qui puisse jouir de son indépendance et de sa souveraineté. Il faut préciser que ce ne sont pas les noirs qui sont au pouvoir en Afrique du Sud. Les noirs que l’on voit, les Zuma, etc sont des marionnettes.
Sur la permanence de la guerre au Congo
Comme la guerre de basse intensité profite à l’expansion du néolibéralisme, cette guerre de basse intensité est un moyen d’avoir accès aux matières premières stratégiques. Elle ne comptabilise pas les coûts humains et sociaux. Cette guerre peut durer autant de temps que cela est acceptable par ces commanditaires. Ce qui importe pour les commanditaires de la guerre en RDC, c’est de faire du profit. Et s’ils ont dans leur projet, l’implosion du Congo, ils feront tout pour y arriver. A moins que les congolais se liguent comme un seul homme, avec leurs masses populaires pour faire échec à cette guerre de prédation et de viols.
Sur Thérèse Pakasa et la sortie de crise en RDC
Elle aborde la question de la crise au Congo, à travers notre histoire, en essayant de montrer que cette question relève de la légitimité politique. Légitimité perdue avec l’assassinat de Lumumba. Pour elle, on aurait pu obtenir cette légitimité politique, si les véritables résultats des élections bidons de novembre et décembre 2011 avaient été proclamés.
Sur le dialogue national congolais
La cohésion sociale nationale ne se décrète pas. Elle se fabrique avec le temps. Il y a deux ingrédients essentiels qui contribuent à l’avènement d’une cohésion nationale : un sentiment de justice et un minimum de confiance. Ce que la majorité de nos populations n’a pas connu depuis les années 1965…
Mais le gouvernement avec ce dialogue national cherche à officialiser le coup d’état électoral après les élections chaotiques de novembre 2011 et se redistribuer les postes.