Par Jean-Pierre Mbelu
« Joseph Kabila » croit n’avoir pas violé cette feuille de choux, appelée Constitution, soutenant que la vie est sacrée. Et des compatriotes applaudissent sans qu’ils soient sûrs qu’ils auront l’argent de corruption qui leur a été destiné.
Il y a eu des applaudisseurs au Palais du peuple. Comme d’habitude. Moyennant quelques billets de banques. L’appauvrissement des masses populaires fonctionne bien. S’en mettre plein les poches et créer la masse des applaudisseurs pouvant ramasser les miettes. Et esclaves volontaires, ils ont crié : »Raïs, wumela ». Et »le Raïs » peut se permettre des incongruités du genre : « N’ayant jamais été violée, la Constitution sera respectée dans toutes ses dispositions ». Ecoutez ! Il rigole ! Il a demandé une minute de silence pour les morts résistants au viol de cette Constitution parce qu’il n’a pas été capable de donner, avec son gouvernement fantoche, l’argent qu’il faut à la CENI pour convoquer les élections 90 jours avant la fin de son deuxième mandat frauduleux et il a le toupet de soutenir que cette fameuse feuille de choux n’a pas été violée. Et des compatriotes dont les cœurs et les esprits ont été mangés par la mendicité et le consumérisme applaudissent en disant : « Raîs, wumela ». Des esclaves volontaires pour lesquels il faut avoir pitié : ils ne savent pas ce qu’ils font. Ils ne sont pas informés sur les mécanismes de leur appauvrissement anthropologique. Lobotomisés à force de suivre les »maboke » et »le journal télévisé » sur la RTNC, ils sont »ensorcelés ».
Sa police politique tue. Il demande une minute de silence pour cela. Et il croit n’avoir pas violé cette feuille de choux soutenant que la vie est sacrée. Et des compatriotes applaudissent sans qu’ils soient sûrs qu’ils auront l’argent de corruption qui leur a été destiné. Les bagarres après un meeting de la MP kabiliste au stade des martyrs est un fait historique encore présent dans la mémoire collective des Gardiens de la République (de demain).
Après avoir essayé, par des courtisans interposés, tout ce qu’il fallait pour rester calife à la place du calife, après avoir échoué dans cette mission malgré les massacres et les autres assassinats extrajudiciaires des Congolais(es), après avoir muselé la presse citoyenne, après avoir débauché les politicards ayant adopté dans un laps de temps une approche différente de la politique au Congo-Kinshasa à coup des billets de banque, Monsieur »Joseph Kabila » peut dire : « Je ne peux pas permettre que la RDC soit prise en otage par une frange de sa classe politique. » Quel toupet !
« Joseph Kabila » a encore l’avantage de savoir que plusieurs compatriotes ont craché sur notre mémoire collective. Il peut encore leur parler et être applaudi. Mais, un jour viendra où, forts de leurs humiliations historiques auxquelles il a participé comme »nègre de service », les Congolais(es) le chasseront. Il y a un temps pour tout…
Voici comment, un mercenaire, un usurpateur, un Cheval de Troie du Rwanda peut, toute honte bue, se permettre une lecture inversée de l’histoire du Congo-Kinshasa sous les applaudissements de certains compatriotes n’ayant plus pour dieu que leur ventre. Qui, depuis bientôt deux décennies, prend la RDC en otage ? N’est-ce pas ce conglomérat d’aventurier ayant constitué »un réseau d’élite national et régional de prédation » pour transformer ce pays en une »terra nullius » à la suite de Léopold II ?
»Joseph Kabila » a encore l’avantage de savoir que plusieurs compatriotes ont craché sur notre mémoire collective. Il peut encore leur parler et être applaudi. Mais, un jour viendra où, forts de leurs humiliations historiques auxquelles il a participé comme »nègre de service », les Congolais(es) le chasseront. Il y a un temps pour tout, dit l’Ecclésiaste. »Joseph Kabila » peut, tout en ayant été un »sous-traitant », »un négrier des temps modernes », vouloir faire croire aux plus naïfs d’entre nous que le temps de l’esclavage, de la colonisation et de la néocolonisation est révolu ! Et il peut être applaudi par des compatriotes.
Dans un contexte où les mots ont perdu leur sens, commençons, comme le dirait Bénédicte Kumbi, à refaçonner un langage sensé avant de pouvoir croire que nous nous sommes remis sur la voie de notre émancipation anthropologique. De toutes les façons, en ce 15 Novembre 2016, il n’y avait rien à attendre de celui dont le mépris des Congolais(es) se passe de tout commentaire. En connaissance de cause.
Mbelu Babanya Kabudi