Par Jean-Pierre Mbelu
Lire est un art. Cela s’apprend. Questionner un texte en relisant l’histoire est important.
Quand, voulant démentir une rencontre avec Paul Kagame à Davos, Mbusa commence par nier avant d’affirmer que « la donne a changé », il est bon de lire le reste de sa communication pour comprendre la démarche dans laquelle « l’opposition congolaise » est engagée.
Voici ce qu’il dit :
« Aujourd’hui, la donne a changé », explique Mbusa. « Nous n’avons pas vu Kagame comme le prétend ce journal mais je pense que l’opposition congolaise doit commencer à parler publiquement avec tous les acteurs qui comptent en Afrique. Qu’on en soit heureux ou non, le président rwandais, qui sera très bientôt président de l’Union africaine, fait partie de ces acteurs. Il ne faut pas abandonner le fauteuil de la négociation régionale parce que nous pourrions devoir nous asseoir à sa table. Ce n’est pas parce qu’on parle avec quelqu’un qu’il faut tout accepter de sa part. Aujourd’hui, moi qui circule beaucoup sur notre continent, je peux vous dire que la donne a vraiment changé. Pour beaucoup, Kabila est le président sortant. L’homme dont on attend qu’il parte. Sauf qu’ils ont compris qu’il ne partirait pas s’il n’y est pas contraint et qu’ils craignent tous une explosion de violence en RDC. Une explosion qui pourrait peut-être avoir des conséquences fâcheuses directement pour eux mais qui aurait, sans le moindre doute, des effets pervers dans leur pays avec un flux de migrants, des échanges économiques nuls et un risque de violences chez des frères installés de l’autre côté de la frontière. »
Quelle est cette « donne qui a changé » ? Kagame et ses parrains ont-ils répondu du « génocide congolais » ? Les trans et les multinationales occidentales ont-ils renoncé au recours à la guerre comme opération économique rentable au mépris des vies congolaises ? A partir de quand cette « donne » a-t-elle changé ?
Ce texte devrait être archivé. Les compatriotes devraient restés attentifs pour voir quand « l’opposition congolaise » va « commencer à parler publiquement avec tous les acteurs qui compte en Afrique ». Tiens ! Pour Mbusa, « Kagame est un acteur qui compte », « il fait partie des acteurs ». Curieux ! Mbusa semble ne pas avoir vu les dernières photos de Kagame avec ses « maîtres d’hier et d’aujourd’hui » : Donald Trump et George Soros. Depuis quand un tueur de la trempe d’Hitler et une marionnette des anglo-saxons est-il devenu « un acteur qui compte » ? Pour justifier les prochaines rencontres de « l’opposition congolaise » avec « le boucher des congolais et des rwandais », Mbusa le présente comme étant « un acteur africain qui compte » ! Terrible ! Et il parle de son « Cheval de Troie » au Congo-Kinshasa comme étant « un président sortant » au nom de la donne qui aurait changé.
Quelle est cette « donne qui a changé » ? Kagame et ses parrains ont-ils répondu du « génocide congolais » ? Les trans et les multinationales occidentales ont-ils renoncé au recours à la guerre comme opération économique rentable au mépris des vies congolaises ? A partir de quand cette « donne » a-t-elle changé ? « L’opposition congolaise » veut-elle continuer à théâtraliser les massacres et les assassinats de nos compatriotes se battant »mains nues » pour renouer avec Kaguta Museveni et Kagame afin que tout change pour que rien ne change ?
Lire est un art. Il a ses règles. Un texte peut être mieux compris s’il est situé dans un contexte historique un peu plus large. Cet article mérite d’être lu et relu. Il mérite d’être archivé afin d’éviter que l’histoire ne puisse se répéter au cœur de l’Afrique.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961