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Cinq raisons pour les congolais de s’intéresser au dossier El-Bashir à Johannesburg

Cinq raisons pour les congolais de s’intéresser au dossier El-Bashir à Johannesburg

Cinq raisons pour les congolais de s’intéresser au dossier El-Bashir à Johannesburg 709 506 Ingeta

Par Germain Nzinga Makitu

Lorsque l’avion du président soudanais Omar Al-Bashir a décollé lundi 15 juin 2015 à 13:00 de Johannesburg en direction de Khartoum, un suspense venait de prendre fin suite à un week-end agité où le 25e Sommet de l’Union Africaine s’étant fixé comme ordre du jour le problème du Burundi et la question des migrants, a viré à un problème plutôt judiciaire. La Cour Pénale Internationale a demandé l’arrestation du président soudanais conformément au mandat d’arrêt international lancé contre ce dernier en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et en 2010 pour génocide, les deux en relation avec la situation du Darfour, en proie aux violences depuis 2003.

Nous allons dans les lignes suivantes faire un feed-back des événements, loin du battage médiatique partisan, tout en décelant les non-dits de ce dossier sulfureux pour en relever les incidences qu’il pourrait exercer sur l’avenir et la stabilité du Congo-Kinshasa.

1. Qu’est-ce qui pourrait bien se cacher derrière l’ONG SALC par qui le scandale est arrivé ?

Les bulletins de presse du dimanche 14 juin dernier nous ont surpris avec à la une l’information qui allait de pair avec le 25e sommet des Chefs d’Etat africains qui se tenait à Johannesburg en Afrique du Sud. Il se répétait en boucle que le président soudanais Omar Al-Bashir ne pourrait point quitter le pays tant qu’un tribunal  n’aura pas statué sur la demande d’arrestation formulée par la CPI qui le poursuit pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

Dans une décision rendue publique le même dimanche, la CPI indiquait avoir rappelé le 28 mai 2015 à l’Afrique du Sud son obligation statutaire en tant qu’Etat membre de la Cour, d’arrêter et de lui remettre sieur Omar Al-Bashir si ce dernier se rendait sur son territoire. Suite aux tergiversations du gouvernement sud-africain, l’on verra entrer en scène une ONG de défense de Droit de l’Homme, dénommée « Southern Africa Litigation Centre» (SALC, en sigle) qui va saisir la justice en urgence pour tenter d’obtenir une décision sur le sort du Chef d’Etat soudanais.

Je suis allé fouiller les archives pour en savoir un peu plus sur cette ONG qui se rend brusquement défenseur des Droits des sud-soudanais du Darfour. Le Southern Africa Litigation Centre est une organisation non gouvernementale basée à Johannesburg et fondée depuis 2005 tout en faisant une coordination entre l’International Bar Association (IBA) et the Open Society Initiative for South Africa (OSISA).

Son rôle principal est d’aider des tiers dans le règlement des conflits grâce à son expertise dans  la défense de Droits de l’Homme. En cette matière donc, SALC opère dans dix pays de la zone septentrionale de l’Afrique, notamment : Angola, Botswana, Rd Congo, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.

Et nous avons beau chercher un bureau de SALC à Khartoum ou à Juba, aucune trace d’expertise que SALC aurait pu porter sur les violences que vivent au quotidien les sud-soudanais de la zone où sévissent les milices pro-arabes, les Janjaweed contre les milices anti-arabes. Seconde observation : de dix pays listés plus haut dont la SALC déclare avoir l’expertise puisque disposant des bureaux sur place, nous dénombrons sans peine la République Démocratique du Congo où, en l’espace de deux décennies, la comptabilité macabre se chiffre présentement à plus de six millions de morts et plus de 400.000 femmes violées sans qu’un petit doigt ne soit levé par cette ONG qui s’est révélée ce week-end comme la voix des sans-voix et le défenseur des opprimés.

En parcourant la liste des publications de cette ONG et des réalisations antérieures en matière de défense de droit de l’homme, aucune trace de déclaration ni d’étude approfondie sur l’hécatombe congolaise ni encore une quelconque protestation énergique ou une quelconque démarche de déférer devant les cours et tribunaux les commanditaires rwandais ou ougandais qui entrent et sortent sans s’inquiéter du pays de Mandela.  Pour une association qui se fixe comme objectifs, la défense des droits des Infirmes, des prisonniers, des malades, le droit à la libre expression, la défense de droits aux travailleurs de Sexe et la défense de droits à la justice contre les crimes internationaux, son silence sur l’actualité des massacres congolais appelle à de sérieuses interrogations tant sur la crédibilité internationale de son travail que sur les critères sélectifs par lesquels elle décide à défendre le droit au Soudan et à le taire au Congo-Kinshasa.

En regardant de plus près le staff dirigeant qui pilote cette Ong SALC, nous avons relevé le nom de  Madame Kaajal Ramjathan-Keogh comme Directrice[1] et celui de son adjointe, Madame Anneke Meerkotter[2]. Les deux femmes pilotent une équipe de six collaborateurs, de formation universitaire diversifiée dont Nyasha Chingore, Jacqui Groeneweegen, Caroline James, Angela Mudukuti, Annabel Raw, Brigadier Siachitema et de Pamela Timburwa.

Deux détails ont attiré mon attention de chercheur sur la composition de ce staff. Pendant que  la plupart de ses membres ont fait longue carrière dans cette équipe, en l’occurrence la vice-présidente Anneke Meerkotter qui y travaille depuis février 2012, madame Kaajal qui en est l’actuelle directrice n’y a atterri qu’en février 2015. En examinant son passé, nous avons retenu d’abord qu’elle est spécialiste de questions de migrants, de refugiés et d’asile politique mais que nous n’avons trouvé aucune trace de ses protestations contre la chasse à l’homme qui s’est déroulée il y a deux mois dans la plupart de villes sud-africaines contre les autres ressortissants africains. Autre détail, Madame Kaajal dans sa longue expérience professionnelle nous indique qu’elle a été une employée à l’Organisation Internationale des Migrants dont le siège est basé à Genève.

Ne devrons-nous pas être un peu plus regardants sur les ramifications de ces organismes internationaux dont les tentacules peuvent s’infiltrer dans certaines associations nationales avec des buts inavoués d’inféodation à leurs desseins cachés? La nomination de Kaajal à la tête de cette Ong en février 2015, juste dans la période où s’approchait la tenue du 25e sommet de l’Union Africaine en Afrique du Sud doit nous pousser à plus de sens critique sur la droiture d’intentions de l’Ong SALC de se décider brusquement de défendre le sort des sud-soudanais qui ne figurent pas sur la liste des pays dont l’Ong détient l’expertise.

En nous rappelant par ailleurs l’étroite collaboration de SALC avec l’International Bar Association (IBA), qui est un panel des avocats, de notaires et des membres des organisations judiciaires fondé en 1947 et dont le siège est basé à New York et la présidence actuelle (2015 à 2017) est assurée par David W. Rivkin qui est un citoyen américain, nous devons prendre avec des pincettes les bonnes intentions de SALC quand brusquement elle déclare vouloir défendre les sud-soudanais. La découverte, à titre d’exemple, du statut de consultant d’IBA près de l’Assemblée Générale des Nations Unies nous impose quelques réserves.

Cette prudence d’usage nous est dictée par le fait que, sur la partition du Soudan, nous avons noté le rôle crucial joué par deux autres organisations non gouvernementales, notamment Save Darfour et Urgence Darfour qui ont toutes deux bénéficié d’un grand soutien médiatique mondial et d’un grand appui des stars de Hollywood dont la plus emblématique est bel et bien l’acteur américain Georges Clooney. Une médiatisation pour le moins louche qui, instrumentalisée en soft power, masque difficilement l’action en sourdine des décideurs politiques aux Etats-Unis et en France qui ne juraient que par  la mise à prix de la tête  d’Al-Bashir.

Qui nous dit que derrière le partenariat SALC- CPI,  scellé on ne se sait sous quelles clauses, il ne se cache pas un ou des politiques qui veulent régler leurs comptes avec leur vieil adversaire en mettant en exécution un agenda caché comme nous le démontrerons un peu plus loin ?

Qui nous dit que les méthodes de cette ONG sud-africaine ne soient pas semblables à celles de nombreuses autres organisations non gouvernementales qui écument les zones en conflit au Sud-Soudan comme au Congo-Kinshasa avec un double agenda : celui de porter le jour de l’aide aux victimes des conflits et de fournir la nuit des armes aux assassins de ces mêmes victimes ? A Johannesburg, ce ne sont peut-être pas des armes qu’elle distribue mais l’amalgame des intérêts ! Au final, une organisation non gouvernementale peut bien en cacher une autre, plus politisée comme l’a si bien souligné Franck Houtart[3]!

Et c’est le lieu de regretter l’attitude acritique et superficielle des dirigeants comme des populations africaines vis-à-vis des Ongs. Force est de constater qu’en Afrique, la montée des Ongs va de pair avec l’échec de l’Etat. Plus elles deviennent nombreuses sur un territoire, moins l’Etat exerce ses prérogatives régaliennes et moins il réussit à mener à bien des politiques générales pour la stabilité politique de son peuple. Que ce soit les Ongs dites de développement ou celles dites de solidarité, il est plus qu’urgent que les africains s’interrogent sur le rôle réel qu’elles exercent dans leurs pays.

Concernant l’Ong SALC, par qui le scandale est arrivé à Johannesburg, tout comme pour des milliers d’autres organisations non gouvernementales qui ont pignon sur rue en Afrique, ne faudra-t-il pas porter un peu plus de lumière à cette question clé : « Sont-elles des missionnaires d’une nouvelle époque et donc les avant-garde d’un nouvel impérialisme ou sont-elles des alliées des peuples d’Afrique, dans leur incessant combat contre la domination et l’exploitation par l’impérialisme ? »[4].

2. Les mêmes commanditaires de la crise soudanaise aux commandes de la crise congolaise.

Pour comprendre l’acharnement occidental sur le régime soudanais, il faut remonter à la guerre de Yom Kippur du 6 octobre 1973 qui mit aux prises  l’armée israélienne soutenue par les Etats-Unis et l’armée égyptienne soutenue par différents pays africains et arabes dont le Soudan qui fournit 3500 soldats parmi lesquels on dénombrait le jeune officier Omar Hassan Al-Bashir, né le 1er janvier 1944 à Hosh Bannaga à 150 km de Khartoum et qui deviendra seize ans plus tard le président du Soudan  grâce à un putsch militaire  en 1989.

Pour Israël comme pour ses militants, cet homme qui a porté l’uniforme en 1973 aux côté  des Egyptiens contre Tsahal reste un ennemi impardonnable. En persistant à défendre publiquement une position en faveur de droit des Palestiniens à l’autodétermination, Al-Bashir est devenu un paria et un homme à abattre, poursuivi et pourchassé par des organisations pro-israéliennes américaines et par leurs amis en Europe.[5]

Aux yeux des stratèges américains, le Soudan, ce plus grand pays d’Afrique, aux confins de la Mer Rouge et aux sources du Nil, est un pays de grande profondeur stratégique avec du pétrole exploité par la Chine, devenue son principal partenaire. Il faudra comprendre la partition du Soudan, plus spécialement à cause de ses ressources premières dont le pétrole. Les Etats-Unis sachant que 70 % de la manne pétrolière se trouve au Sud-Soudan, ils ont mis en jeu toute la force diplomatique et militaire qui est la leur pour provoquer la sécession du Sud-Soudan et ainsi avoir un contrôle plus grand de ses gisements pétroliers.

La déstabilisation du Soudan est donc prioritaire dans la politique américaine comme dans celle de ses partenaires européens et israéliens. Et elle se fait en instrumentalisant tous les outils de la justice internationale en l’occurrence la Cour Pénale Internationale où depuis le procureur O Campo, cette institution est devenue la caisse à résonnance de la politique yankee. On a beau invoquer l’immunité judiciaire et diplomatique d’un président en fonction, on a beau rappeler les législations internationales en vigueur pour régler les différends entre états, la puissance américaine tient à avoir la peau d’Al-Bashir aux fins d’installer un régime favorable à ses intérêts économiques et géostratégiques. Le mandat d’arrêt de la CPI contre le président soudanais et les gesticulations de la justice sud-africaine doivent être comprises au prisme de cette volonté déstabilisatrice du Soudan non pour le bien du peuple soudanais mais pour les visées américaines de la recomposition géopolitique du continent africain.

Quant à Israël, son soutien au jeune état sud-soudanais n’est pas gratuit. Tout en lorgnant sur l’exploitation des réserves de la manne pétrolière avec ses 375.000 barils produits par jour, l’état juif invoque faussement l’argument religieux entre arabes pro-Hamas et pro-Hezbollah et chrétiens potentiellement dépassionnés vis-à-vis du conflit israélo-palestinien[6] pour se positionner et s’assurer un pouvoir de contrôle non négligeable dans une zone porteuse d’instabilité.

La déstabilisation du Soudan est aussi pour l’état hébreu une priorité stratégique parce qu’un Soudan fort  et stable renforcerait les arabes et leur sécurité nationale.  C’est dans ce sens que le président Shimon Pérès et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en accueillant le premier Ministre kenyan, l’encourageront à faire de son pays le maitre d’œuvre d’une alliance entre l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et le Sud-Soudan pour freiner la propagation d’une nucléarisation de l’Iran qui risquait d’avoir des répercussions dans leur région[7].

Comprenons donc les raisons pour lesquelles l’Etat juif a accepté de fournir au Kenya et à l’Ouganda, des drones, des vedettes navales rapides, des véhicules pour les patrouilles aux frontières et des équipements pour la surveillance maritime afin de les aider à se débarrasser des éléments islamistes terroristes et à contrer l’expansion iranienne. Et à l’armée sud-soudanaise, Israël fournira une formation des officiers, la présence importante sur place des conseillers du Tsahal et la fourniture des renseignements satellitaires.

Mais pour comprendre l’impact de cette politique sur la stabilité du Congo-Kinshasa, il importe de se raviser qu’elle est guidée par la logique de « l’alliance de la périphérie » de David Ben Gourion qui voulait créer une forte ceinture de sécurité amie autour des pays arabes. Premier Chef du gouvernement d’Israël (1948-1953), David Ben Gourion avait prévu que pour qu’ « Israël puisse résister ou s’imposer au Proche-Orient, il lui fallait tisser les liens avec la périphérie du monde arabe. C’est-à-dire principalement l’Ethiopie, l’Iran et la Turquie. »[8]

Si l’Etat d’Israël a tenu à réactiver l’alliance avec les pays limitrophes du Soudan, c’est par pur calcul stratégique. Il va ressusciter cette alliance de la périphérie pour fédérer les dirigeants des minorités de différentes communautés juives d’Irak, de Soudan, d’Ethiopie, de l’Ouganda, du Kenya et du Congo. Si nous savons la politique israélienne sur le Soudan et le rôle qui a été le sien, à côté  des américains, pour diviser ce pays, ne perdons pas de vue que la République Démocratique du Congo qui a une frontière commune avec le jeune état le Sud-Soudan figurait déjà depuis 1958 parmi les priorités économiques et géopolitiques d’Israël en Afrique noire.

Pourquoi cet intérêt pour le Congo? Parce que pendant la colonisation belge, une importante communauté juive ashkénaze s’était installée au Congo. L’historienne Milantia Bourla  Errera nous montre dans la biographie d’un rabbin au Congo comment les juifs se sont mis aux côté du Roi  Léopold II immédiatement après les assises de Berlin. « De nombreux juifs figuraient comme conseillers du Roi : l’avocat Sam Winner, les banquiers Franz Philippson et Léon Lambert, Herman Stern, directeur de la Banque de Bruxelles, Raphael Bauer, administrateur de la Banque des Pays-Bas, Léon Cassel, l’anglais Edmond Sasson. Tous apportèrent participèrent à l’effort de colonisation de cet immense territoire »[9]. La plupart de ces juifs s’intéressaient de très près à l’industrie minière du Congo belge. Cette diaspora juive du Congo fut un important pourvoyeur des fonds et d’argent pour Israël à telle enseigne que «les juifs de cette partie d’Afrique comptaient parmi les principaux bailleurs de fonds, pro-capita, au monde, dépassant les israélites américains, suisses ou sud-africains »[10]

Cet éclairage historique nous aide à comprendre le double avantage qu’Israël tire de ses liens avec le Congo et qu’il ne sera pas prêt à lâcher même au moment fort de la crise diplomatique où le président Mobutu, dans le dilemme cornélien entre un frère et un ami, avait décidé de choisir le frère africain (Egypte)[11]. Israël y tiendra contre vents et marées  parce que le Congo constitue une source importante de revenus à cause de son potentiel économique et minier. Ensuite pour le fait que le Congo était considéré à l’époque comme une zone d’influence des Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale et Israël pouvait s’en servir en tant qu’allié des Etats-Unis.

Est-il besoin de rappeler qu’Israël opère au Congo comme force d’appui à la politique américaine contre le péril communiste mais aussi comme acteur autonome récoltant pour son propre compte tous les avantages que représentent les ressources minières congolaises.

Le fait que les USA et l’Israël soient positionnés de longue date à l’intérieur du Congo ne doivent pas nous faire perdre de vue la recomposition dont l’Afrique des Grands Lacs est victime depuis la fin de la guerre froide. L’application américaine de la dynamique de fission sur le Soudan doit être perçue par les congolais  non comme un fait isolé mais comme un nouveau dogme de la puissance américaine qui ne tolère plus en ce temps d’unilatéralisme, l’existence des Etats trop vastes. Cette doctrine théorisée par Ignazio Ramonet[12] et appliquée depuis sur l’Urss et sur la Yougoslavie est en voie de trouver application en Afrique. Il suffit de voir ce qui est advenu au Soudan, en Lybie, au Mali, en Centrafrique et au Congo-Kinshasa[13] pour nourrir de grandes craintes sur l’avenir de l’intégralité territoriale congolaise.

3. Ce « machin » de l’Union Africaine…

L’incident diplomatique survenu à Johannesburg est lourd de sens. D’abord, comme on a pu le constater, les medias internationaux se sont tellement focalisés sur le mandat d’arrêt lancé contre le président Omar Al-Bashar, que l’opinion africaine a ignoré complètement ce qui a fait l’ordre du jour de la 25e session de l’Union Africaine qui avait choisi de plancher sur le dossier Burundi et sur le dossier d’Immigration des africains vers le Nord et entre les pays africains. Deux dossiers ultrasensibles pour la stabilité du continent noir mais aussi pour la respectabilité que les autres continents concèdent à l’Union africaine. Les médias dominants ont choisi d’occulter cet ordre du jour et les résolutions qui en sont sorties pour imposer leur propre agenda sur le sort d’un chef de l’Etat qu’ils veulent cueillir à vif comme ils l’ont fait jadis de Laurent Gbagbo. Du mépris cru envers un continent que personne ne prend au sérieux !

Ne sommes-nous pas en train de revivre les déclarations de monsieur Abu Eban, l’alors Ministre israélien des Affaires étrangères qui, en mars 1974, brossait au quotidien israélien Maariv un portrait peu reluisant du continent africain et de ses leaders : « Eh bien, disons-le : les Etats africains (soi-disant libérés) sont presque tous une sinistre plaisanterie et une insulte à l’humanité. Ils sont gouvernés par des équipes de dirigeants corrompus, dont certains  – tels qu’Amin Dada, président de l’Ouganda – sont des malades mentaux selon toutes les règles de la psychologie. Je me sens mieux de l’avoir dit, et depuis des années je pensais que nous trompions le peuple en lui taisant – pour des raisons diplomatiques – que la plupart des Etats africains offrent un spectacle répugnant »[14].

Cet homme d’Etat israélien nous a rendu un précieux service : celui de nous dire haut ce que beaucoup de partenaires extérieurs pensent bas de notre continent, de ses peuples et de ses dirigeants. Ils l’ont exprimé encore hier lundi dans un mépris à peine voilé affiché vis-à-vis d’un chef d’Etat en fonction. Ils ont craché sur la rencontre de 54 Chefs d’Etat réunis en session de travail en vue de prendre à bras le corps  le problème de troubles socio-politiques émaillant le Burundi et la question épineuse des flux migratoires.

Ils sont à plaindre ces chefs d’Etat africains qui n’arrivent à rien résoudre des problèmes de leur continent depuis la chute du Mur de Berlin. Ils ne réussissent pas à donner une autonomie financière et donc politique à une Union Africaine financée à 93% par des partenaires extérieurs[15]. Ils ne parviennent même pas à former des ensembles régionaux solides et efficaces pour s’adapter à la nouvelle dynamique de fusion qui tend à rassembler les peuples en groupes pour mieux se défendre et défendre leurs intérêts.

L’opprobre jeté sur le continent noir à Johannesburg, les chefs d’Etat africains en sont les premiers responsables. Ils ne sont respectés ni par leurs peuples qui les ont « élus » ni par les partenaires internationaux qui les qualifient des malades mentaux pour reprendre l’expression du ministre israélien. Le manque de respect de textes écrits et de la sécurité sociale et alimentaire de leurs peuples les rendent tous minables vis-à-vis d’autres nations et la risée à la face du monde.

Mais l’incident de l’Afrique du Sud nous oblige d’aller en profondeur pour observer que c’est toute l’Afrique qui a reçu un soufflet via le comportement pour le moins irrespectueux de la Cour Pénale Internationale. Pour arrêter un président en exercice, il faille réunir les preuves de culpabilité contre lui. Pour l’accuser de génocidaire et le condamner pour ce motif, il faille établir la véracité des faits. Tout observateur averti sait que la guerre de Darfour comporte beaucoup de pans de voile et beaucoup de protagonistes tapis dans l’ombre des deux milices Janjaweed et la milice pro-chrétienne qui s’affrontent.

Il fallait commencer par établir les faits avant de condamner la partie adverse. Et à ce propos, les sources de l’ONU mentionnent clairement  qu’un Rapport des Nations Unies a été déposé au Conseil de Sécurité en 2004. Lequel Rapport établissait qu’il n’y avait pas eu de génocide au Darfour mais plutôt des abus graves de droits de l’homme. L’acharnement de Madame la Procureure n’est pas loin de nous rappeler la justice à deux vitesses qui se pratique dans cette institution judiciaire internationale et qui a poussé Pierre-Marie Gallois et Jacques Vergès à la qualifier d’un apartheid judiciaire et d’une arme de guerre[16].

Personne ne conteste qu’Omar Al-Bashir puisse répondre de ses actes devant les juridictions de son pays ou devant celles internationales. Mais de grâce, que tout soit établi dans l’équité et le respect des règles judiciaires internationales tracées depuis 1948. De grâce,  qu’aucune partie ne se réserve le droit d’arrêter un suspect avant que ne soit établie sa responsabilité. Sinon nous courrions l’énorme risque de faire de la CPI l’arme des puissants pour mieux écraser et réduire au silence les faibles qui veulent redresser la tête  pour réclamer la souveraineté qui est leur prérogative. En comparaison d’autres chefs d’Etat occidentaux responsables des massacres commis en Irak et en Lybie sous un fallacieux prétexte, la justice internationale ne semble pas être rendue avec la même rigueur et cela crée à la fois frustrations, malaise et méfiance généralisée vis-à-vis des juridictions internationales. Un très mauvais précédent pour l’avenir des nations!

Et lorsque Jeffrey Rathke, le porte-parole du Département d’Etat américain disait hier lundi que Washington est déçu que l’Afrique du Sud ait laissé partir Béchir, l’opinion publique internationale est loin d’imaginer que ce même pays avait refusé de signer en 1998 le Statut de Rome qui engendrera la Cour Pénale Internationale et que dans le traitement du dossier Darfour, le gouvernement américain exigera que le soldats rwandais soient exempts de poursuites judiciaires pendant comme après les opérations de maintien de paix au Darfour.

4. L’armée rwandaise, cette pièce-maitresse de la crise au Darfour et en RD Congo.

Pour mieux cerner les nombreuses facettes de la crise soudanaise et de la partialité avec laquelle elle est traitée dans les juridictions internationales comme dans les manchettes des journaux, il sied de revenir sur une autre grave méprise juridique que le même gouvernement américain commettra et qui lui ôtera toute crédibilité concernant des leçons morales à adresser au gouvernement sud-africain.

Tenez ! Au mois de septembre 2007, l’ONU désigne un officier rwandais, dénommé Karenzi Karake, commandant Adjoint de la force hybride ONU-Union Africaine au Darfour au moment où ce même officier est sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux émanant de la justice espagnole et française. Cette dernière l’implique dans l’attentat de l’avion présidentiel rwandais du 6 avril 1994 tandis que la justice espagnole lui reproche son rôle dans une série de crimes commis au Rwanda et en RDC.

En dépit de l’insistance du gouvernement espagnol et des marches auxquelles participe le Prix Nobel espagnol, Juan Carrero, Paul Kagame reste de marbre et menace de retirer tout le contingent rwandais si jamais cet officier était privé de son poste. Aux Etats-Unis, ce sera le même entêtement contre le droit. Il n’est pas question de céder aux demandes des espagnols et des juges européens. Condoleeza Rice, l’alors Secrétaire d’Etat américaine, enjoint à l’Ambassadeur américain à l’ONU, Monsieur Zalmary Khalilzad, de dicter au secrétaire général Ban Ki-Moon, que « le gouvernement américain recommande le renouvellement du contrat  du général Karenzi sans discrimination ».[17] America locuta, causa finita ! La première puissance a parlé, le dossier est clos ! Voilà le genre d’attitudes dont le peuple américain devait être déçu, l’irrespect des textes qui régissent les relations entre nations et la justice à deux vitesses selon que les choses vont dans le sens de ses intérêts ou non.

Ce dossier nous ouvre les yeux sur une question que nous nous sommes toujours posée sur la crise congolaise : pourquoi l’opinion internationale laisse au Rwanda l’opportunité de massacrer des millions de paisibles citoyens congolais sans qu’un petit doigt ne soit levé pour protester ou pour le condamner. Ce qui est advenu en 2007 au Soudan nous fait comprendre que le Rwanda est devenu le « prestataire des petits services, un sous-traitant servile des Etats-Unis en Afrique subsaharienne »[18].

Sachons désormais que le Soudan comme la Rd Congo sont, depuis la fin de la guerre froide, impliqués dans un vaste projet régional soutenu non seulement par les américains, mais aussi par la Grande-Bretagne et Israël, qui vise à l’éclatement du Zaïre (avec l’appui des multinationales) et le renversement du régime de Khartoum, le tout exécuté sous la houlette de Paul Kagame [19]. Dans l’incident diplomatique advenu à Johannesburg, il faut avoir une grande profondeur de vue pour ne pas occulter le fait que, dans cette campagne d’humiliation et d’affaiblissement de l’Afrique en générale et du Soudan et du Congo en particulier, le Rwanda joue le rôle central de gendarme et d’exécutant des ordres néo-impérialistes. Le pays de mille collines est devenu l’épicentre de toutes les initiatives militaires occidentales pour déstabiliser ses voisins directs ou lointains. Ce pays est devenu la menace numéro un de l’Union africaine et de la dynamique de fusion qui doit booster la croissance du continent noir.

5. Un congolais averti en vaut dix !

Tout congolais qui suit avec attention la lente descente aux enfers de son pays est en devoir de se demander ce à quoi profite la stratégie de chaos entretenue au Soudan par la première puissance mondiale et son allié israélien. Quand on observe le même désordre semé en Lybie, en Centrafrique, au Nigéria, en RdC et au Tchad, ici hier lundi 15 juin 2015, avec l’explosion d’une bombe en plein centre ville tuant 25 personnes sur le coup, nous pouvons nous demander sérieusement ce que poursuit la main invisible qui jette de l’huile à ce feu en train de consumer le continent noir. Il va sans dire que le chaos entretenu au Soudan pourra bien viser de faire « basculer ce grand pays dans la spirale des pays en proie à l’effondrement de l’Etat au profit des mouvements terroristes et extrémistes[20].

En choisissant le Soudan pour mépriser toute l’Afrique à Johannesburg, les puissants de ce monde ont voulu faire ressasser un message de première importance qu’Arnold Toynbee délivrait depuis des décennies : « Le problème de deux Soudan reflète, à échelle réduite, celui deux Afriques (entre chrétiens et musulmans, entre les noirs et les berbères). C’est pourquoi le Soudan détient les clefs de la destinée de l’Afrique en même temps que la sienne propre. S’il parvient à réconcilier les deux camps qui partagent son peuple, il aura fait œuvre exemplaire, il aura été le pionnier de la construction du continent tout entier »[21].

Dans le cas contraire, continue Toynbee, si le conflit soudanais s’aggrave et passe à un état chronique, la crise risque de s’exaspérer partout entre les deux Afriques. Un jour ou l’autre le Soudan méridional cristallisera un ressentiment latent qui dresse l’Afrique Noire contre l’Afrique du Nord. Ce qui peut avoir des répercussions incalculables contre l’unité du continent africain qui pourra se briser irrémédiablement.[22]

Pour passer au niveau plus particulier de la situation congolaise, il sied de souligner quelques faits décisifs qui échappent au commun de mortel dans ce qui advient au Soudan.

Au plus fort de la crise congolaise qui va emporter le Marechal Mobutu, en octobre 1996, Paul Kagame, le nouveau maitre de Kigali après la chute de Juvénal Habyarimana, se rend à Tel-Aviv et y rencontre le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu avec lequel il discute du dossier du Congo-Zaïre et de l’aide israélienne au Rwanda.

En août 1998, le dictateur rwandais envahit le Congo par Moanda et, au compteur des victimes, son armée totalise des massacres touchant plus de six millions de morts. Aucune voix de protestation venant de Washington. Au contraire, il reçoit un soutien accru des associations pro-israéliennes telles qu’Urgence Darfour et Save Darfour qui prennent fait et cause pour lui.

En 2004, au plus fort de la crise du Darfour, Washington va suggérer via le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, autrefois dirigé par Kofi Annan, d’envoyer des troupes rwandaises au Darfour. C’est donc l’Armée rwandaise, soutenue par des instructeurs israéliens, qui sera choisie de diriger les troupes de l’Union Africaine, en priorité pour protéger les populations soudanaises en danger.

Ces soldats rwandais constituent en réalité une force d’appoint très utile pour le renseignement américain  et pour des missions spéciales que Washington veut exécuter en Afrique. Dans la nouvelle disposition de la politique de leading behind (diriger à distance par puissance interposée), les Etats-Unis en passe d’installer des bases de l’Africom n’ont pas meilleure alliée que l’armée rwandaise par laquelle ils peuvent exécuter beaucoup de sales besognes sur le continent africain. Comprenons alors qui peut se cacher derrière la contrebande du coltan, des diamants, cassitérite, de l’uranium et de l’or congolais dont Kigali est devenu la plaque tournante.

L’indépendance du Sud-Soudan le 9 juillet 2011 qui a été conçue, planifiée et mise en œuvre par des puissances étrangères que l’on sait a été accueillie et applaudie unanimement par la communauté internationale et curieusement par l’Union Africaine qui a ignoré que ce fut là une nouveauté radicale en Afrique dont les dirigeants avaient érigé en maitre le dogme de l’intangibilité des frontières coloniales.

Ce nouvel état, le 54e de l’U.A. et le 195e de l’ONU, peut devenir par effet boule de neige ce par quoi l’éclatement de l’Afrique peut advenir. De l’intérieur même du jeune état, il s’en est fallu de peu pour qu’il éclate en 2014 en deux autres petits états, soit trois ans après son indépendance. Les mêmes instigateurs qui ont divisé le Soudan en deux, sont déjà très avancés dans leur plan de procéder à la partition du Sud-Soudan avec le Darfour. Le mouvement de scissiparité est en marche. Mais le Sud-Soudan ne sert que de miroir à une Afrique[23] dont la dynamique de scission est plus forte que celle de fusion à tel point que nous partageons cette question  lancinante avec Anne-Cécile Robert : que reste-t-il des frontières africaines?[24].

Une menace à prendre au sérieux quand l’on sait combien le Congo de Lumumba donne le profil d’un pays encerclé par des armées hostiles à sa souveraineté nationale [25] et dans lesquelles le satellite rwandais semble placer ses pions, que ce soit en Angola, au Burundi, en Ouganda, au Sud-Soudan, en Centrafrique et même au Congo Brazzaville où le réchauffement insolite de relations avec Kigali ne peut qu’inquiéter au plus haut point la stabilité rd congolaise.

Dans la perspective de l’implosion du Congo en vue de sa balkanisation, nous aurions compris que la crise qui se déroule au soudan touche quasi directement le sort du Congo.  Le mépris affiché le week-end dernier à son leader politique est le même qui est affiché à tout le peuple congolais dont des millions de ses citoyens sont massacrés sans un quelconque atermoiement des puissants de ce monde. Le même mépris affiché à l’intégralité intangible de ses frontières dont Herman Cohen annonce une nouvelle configuration et dont le Tutsi Power a déjà dessiné une nouvelle cartographie.

Nous retiendrons tout de même du peuple soudanais  la leçon de la résistance héroïque qu’il oppose aux fossoyeurs de son pays. Durant le long embargo qui lui est injustement imposé, le peuple soudanais a très bien compris l’hypocrisie de la communauté internationale et que en fion de compte, la seule force qui vaille est celle de compter sur soi-même et sur le sens élevé de son organisation interne. Le peuple soudanais a réussi, sans aide occidentale, à organiser et à financer ses élections, unique condition, je pense, pour espérer organiser des élections libres, démocratiques et transparentes.

Au regard de la scène rocambolesque de Johannesburg, nous congolais, nous aurions appris une de fois de plus la leçon qu’il faut se méfier des discours  développés par les médias dominants, qu’il faut tenir à l’œil les activités des ONGs pour démasquer les commanditaires politiques qui agissent dans l’ombre. Nous sommes appelés à lire l’irréel caché dans le réel, l’invisible tapi dans l’ombre du visible, les non-dits marquant des beaux discours enchanteurs et soporifiques pour pouvoir nous mettre à la hauteur de l’enjeu crucial de vie ou de mort devant lequel se trouve placé notre peuple. Non point pour laisser l’injustice des dictateurs prospérer mais pour l’extirper une fois pour toutes en lieu et place de la remplacer par une autre injustice voulue par ceux qui donnent des leçons sans jamais les appliquer à eux-mêmes. Un congolais averti de cette hypocrisie des puissants en vaut dix ! Qu’on se le dise !

 

Germain Nzinga Makitu

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[1] Libellé en langue originale « Executive Director » dans http://www.southernafricalitigationcentre.org

[2]  Libellé en langue originale “ Litigation Director and Sex Director Worker Rights Programme Manager” dans http://www.southernafricalitigationcentre.org

[3] F. HOUTART (Dir.), Les ONG : Instruments du néo-libéralisme ou alternatives populaires ?, Paris, L’Harmattan, 1998.

[4]  F. HOUTART (Dir.), op.cit., p.63.

[5] C. ONANA, Al-Bashir et Darfur. La contre-enquête, Paris, Duboiris, 2010, p.33.

[6] Pour approfondir ce thème, lire P. MBEKO, Le Canada dans les guerres de l’Afrique Centrale. Génocides et pillages des ressources minières du Congo par le Rwanda interposé, Paris, Le Nègre éditeur, 2012.

[7]  J. BENILLOUCHE, Pourquoi le Soudan du Sud est un allié stratégique d’Israël dans http://www.slateafrique.com

[8] A.- B. NOUHOU, Israël et l’Afrique : une relation mouvementée, Paris, Karthala, 2003.

[9] E.-B. MILANTIA, Moise Lévy. Un Rabbin au Congo 1937-1991, Bruxelles, La longue et vue et Consistoire israélite de Belgique, 2000, p. 26-27 cité par Charles ONANA, op.cit., p.

[10] M. RAHMANI, Shalon Bwana : la saga des juifs au Congo, Paris, Romillat, p.39.

[11] « Le Zaire qui se trouve à l’heure du choix, doit dissiper l’équivoque et lever une sorte d’ambigüité à cause de sa vocation panafricaine. Par conséquent, le Zaire doit choisir entre un pays ami, Israël,  et un pays frère, l’Egypte. Or, entre un ami et un frère, le choix est clair » Cf. MOBUTU SESE SEKO KUKU NGBENDU WA ZA BANGA, Discours du 4 octobre 1973 prononcé aux Nations Unies.

[12] I. RAMONET, La géopolitique du chaos, Paris, Gallimard, 1997, p. 241.

[13] Herman Cohen a déclaré pince sans rire que le Kivu ne faisait plus partie du Congo.

[14] C. ONANA, Al-Bashir et Darfour. LA contre-enquête, p. 28.

[15] De la bouche autorisée du zambien Joseph Chilengi, président du Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) de l’U.A. en déplacement à Douala. Cf. L. W OUASSI, Union africaine : 93% de financement proviennent de l’Occident dans http://www.camer.be

[16] P.- M. GALLOIS & J. VERGES, L’apartheid judicaire. Le Tribunal Pénal International, une arme de guerre, Paris, Ed. L’Age d’homme, 2002, 94 p.

[17] C. ONANA, Al-Bashir et Darfour. La contre-enquête, p. 271.

[18] Ibid., p. 264.

[19] P : MBEKO, Le Canada dans les guerres en Afrique centrale, p. 219.

[20] L.- M. KEUMAYOU, A qui profite la stratégie du chaos au Soudan ? du 26 mai 2015 dans  http://www.la-croix.com

[21] A. TOYNBEE, Afrique arabe, Afrique noire, Paris, Sindbad, 1972, pp.23.24.

[22] Ibid.

[23] A. NONJON, L’Afrique au miroir du Sud-Soudan dans http://www.notes-geopolitique.com

[24] A.- C. ROBERT, Que reste-t-il des frontières africaines ?  dans http://www.monde-diplomatique.fr

[25] B. MUSAVULI, RD Congo : un pays encerclé militairement ? du 27 avril 2014 dans http://www.desc-wondo.org

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