Par Jean-Pierre Mbelu
Il est de temps en temps curieux de se rendre compte de la façon dont plusieurs compatriotes vivent en marge de l’histoire du monde. Ils n’ont pas compris, par exemple, que l’élection de Donald Trump a, d’une certaine manière, signé le repli des USA sur eux-mêmes tout en cherchant à poursuivre leur guerre pour la sauvegarde de leur « sécurité nationale ». « To make America first » n’empêche pas au Pentagone d’implanter les bases militaires d’Africom partout en Afrique. Un article est très explicite sur cette question.
Ce travail de l’Africom participe des »guerres secrètes des USA en Afrique » comme l’indique cet autre article. Ces guerres mettant l’Afrique en danger se moquent des frontières héritées de la colonisation. Elles cherchent à les détruire et à transformer l’Afrique en un champ de guerre perpétuelle. Cette guerre tiède, froide ou chaude, menée contre les rivales économiques des USA que sont la Chine et la Russie, tue les Africains considérés comme des »non-personnes ». C’est son côté raciste. Elle tient à les soumettre au pouvoir du techno-financier made in US dans »un monde sans esprit ». Elle se perpétue avec l’appui des »nègres de service » entretenant une haine viscérale à l’endroit d’eux-mêmes et des autres compatriotes africains.
Comment faire pour éveiller l’attention des compatriotes au déroulement de cette « guerre secrète »?
Elle fait feu de tout bois. Elle pourrait, par exemple, s’intensifier au Congo-Kinshasa si le candidat des Fosses Communes Congolaises (FCC) venait à être imposer par »les machines à voter » comme Président du »non-Etat » congolais.Des compatriotes vivant en marge de l’histoire semblent ne pas la voir venir. Ils croient dans le mensonge de »la menace terroriste » dont serait l’objet l’ambassade des USA à Kinshasa. Ils la commentent et disent comment elle pourrait entraîner la départ d’alias Joseph Kabila. Ils ne se rendent pas compte que »cette guerre secrète » pourrait se servir du »désir » de chasser alias Joseph Kabila du »pouvoir-os » pour chercher à chasser la Chine du cœur de l’Afrique.
A ce point nommé, il me semble que la question n’est pas de savoir si je suis pour ou contre ce que la Chine fait au Congo-Kinshasa. Non. Elle est de savoir comment faire pour éveiller l’attention des compatriotes au déroulement de cette »guerre secrète » sur le dos du Congo-Kinshasa afin qu’ils évitent d’en être les dindons de la farce ; qu’ils privilégient la lutte pour un Congo-Kinshasa réellement indépendant et souverain.
La question est de savoir comment faire pour éveiller l’attention des compatriotes au déroulement de cette »guerre secrète » sur le dos du Congo-Kinshasa afin qu’ils évitent d’en être les dindons de la farce ; qu’ils privilégient la lutte pour un Congo-Kinshasa réellement indépendant et souverain.
Les USA (et plus particulièrement le Pentagone) ne voudraient pas se laisser prendre au dépourvu par la tracée de la route de la soie chinoise en Afrique. Conscients du poids de l’Afrique dans le commerce mondial et du »danger » de voir la Chine s’accaparer des matières premières stratégiques et des énergies de ce continent, ils implantent leurs bases militaires. Ils ne le font pas pour lutter contre »les dictatures africaines » et protéger »les droits de l’homme ». Non. Ils sont tout simplement en guerre perpétuelle contre leurs rivales (Chine et Russie).
Malheureusement, ils ont une grande capacité de manipuler les ONG et »les partis politiques » en Afrique pour que »cette guerre économique secrète » soit lue comme étant provoquée par le non-respect des résultats de »fausses élections-pièges-à-cons » ou par celui des »droits de l’homme ».
« Il est temps que ça change! »
Je prends un deuxième exemple montrant qu’il y a des compatriotes vivant en marge de l’histoire mondiale : »les gilets jaunes ». Les gilets jaunes, en France et en Belgique, attestent que le modèle représentatif (actuel) du gouvernement est révolu. La montée des »extrêmes » dans plusieurs pays du »vieux continent » dit à peu près la même chose : »Il est temps que ça change ».
L’Amérique Latine s’est engagée sur cette voie avec Fidel Castro, Mujica, Hugo Chavez, Evo Morales, Rafael Correa, etc. il y a plus de deux décennies. Des appels sont lancés pour que naissent »les assemblées citoyennes » et/ou »les assemblées constituantes » de façon que la participation citoyenne à la gestion de la chose publique devienne effective.
Au Congo-Kinshasa, les thuriféraires, les applaudisseurs, les tambourinaires et les autres fanatiques se battent afin que « leurs gourous », « garçons de course » de « nouveaux cercles de pouvoir », accèdent au « pouvoir-os » et reproduisent le modèle révolu du « gouvernement représentatif » dans un « non-Etat ».
Au Congo-Kinshasa, les thuriféraires, les applaudisseurs, les tambourinaires et les autres fanatiques se battent afin que »leurs gourous », »garçons de course » de »nouveaux cercles de pouvoir », accèdent au »pouvoir-os » et reproduisent le modèle révolu du »gouvernement représentatif » dans un »non-Etat ». Ils interprètent le manque de voyance de »leurs gourous », leur association opportuniste fondée sur la démagogie et le vide idéologique comme étant un signe du dynamisme politique.
Ce faisant, ils participent à la mort de la politique au cœur de l’Afrique tout en se situant en marge des guerres secrètes à même d’annihiler leur capacité de mobilisation et de les plonger dans un désespoir dont ils auraient du mal à se remettre à cause de l’usure que lesdites guerres entraînent.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
