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Catastrophes humanitaires, déliquescence du pays & déstabilisation américaine en RDC: Les congolais (eux-mêmes) doivent se mobiliser

Catastrophes humanitaires, déliquescence du pays & déstabilisation américaine en RDC: Les congolais (eux-mêmes) doivent se mobiliser

Catastrophes humanitaires, déliquescence du pays & déstabilisation américaine en RDC: Les congolais (eux-mêmes) doivent se mobiliser 2048 1152 Ingeta

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu décrypte le sens et les racines des catastrophes humanitaires en RDC, souligne les enjeux politiques autour des moyens de communications, met en garde sur le caractère nocif des instituts et ONG américains travaillant sur les questions de démocratie. Et explique pourquoi c’est aux plus éveillés d’entre nous qu’il appartient de pouvoir créer et recréer les conditions sociales, politiques, environnementales, économiques et culturelles de l’émancipation politique de nos populations.

Sur les catastrophes humanitaires en RDC

Un mort congolais, c’est déjà un mort de trop. Ces accidents sont révélateurs de l’état de déliquescence dans lequel se retrouve notre pays aujourd’hui. L’état de déliquescence de notre pays est tellement avancé que nos compatriotes peuvent mourir, à tout moment, d’accident, de maladies liées à l’eau qu’ils boivent, etc. Cet état de déliquescence du Congo trahit l’option prise par les gouvernants fantoches de ce pays pour pouvoir exterminer les congolais le plus possible.
Il est incompréhensible que, après autant d’années de «gestion du pouvoir », le Congo ne puisse pas avoir un marché intérieur qui lui permette de lier ses différents coins. Il est incompréhensible que le Congo ne puisse pas avoir de moyens de transport convenables pour ses citoyens. C’est révoltant mais c’est lié au fait que les «gouvernants » au Congo ont une mission : Exterminer le plus de congolais possible. Ces gens ne sont pas là pour être au service des Congolais, ils sont là pour servir les intérêts extérieurs du pays.
Le problème fondamental semble être le suivant : ces drames se produisent de manière répétée et ceux qui sont directement impliqués dans l’organisation de la société congolaise ne sont interpellés nulle part. Et même s’il arrive qu’une fois ou une autre, il y en ait qui sont interpellés, il n’y a pas de suivi du point de vue de la reddition des comptes. C’est là que le bât blesse. Un pays qui veut être organisé de manière efficace devrait assurer un suivi dans la réalisation de certains projets.

Sur l’enjeu des moyens de communication au Congo

Il y a un problème majeur des moyens de communication et d’échanges entre les congolais qui veulent constituer une nation. Derrière tout ce que nous sommes en train de connaître, il y a un frein qui est mis au processus de circulation des congolais à l’intérieur de leur pays pour pouvoir constituer un lien patriotique qui les aide à pouvoir s’unir et à lutter pour leur émancipation politique comme un seul homme.
Il y a une négligence qui serait aussi liée à ce fait là. Si le réseau ferroviaire est entretenu, si les routes sont très bien entretenues, les congolais vont passer d’un coin à un autre. Ils vont se connaître, ils vont échanger. Ils vont constituer des liens solides qui vont permettre de pouvoir lutter pour leur émancipation politique.
Comme nous avons des employés des forces extérieures qui ne veulent pas laisser aux congolais la chance de pouvoir se rencontrer, tout ce travail là est gelé.
La population doit pouvoir s’organiser et créer un lobbying populaire. Il est important qu’aujourd’hui, des compatriotes s’organisent de façon à créer un lobby populaire à l’intérieur du pays, avec des associations citoyennes et partisanes afin d’essayer de demander des comptes de manière suivie à ceux qui prétendent gouverner le Congo. Mais aussi pour que notre peuple se mette debout.
Après les constats, après les critiques, il est temps de mobiliser un lobby à l’intérieur du pays pour pouvoir arriver à l’exigence d’une reddition de comptes permanente à l’endroit des « gouvernants ».

Sur la date du 24 avril au Congo (en référence au 24 avril 1990 et le processus de libéralisation politique du pays)

Le fait que cette date soit passée inaperçue au Congo est révélateur d’une crise profonde vécue dans l’imaginaire de plusieurs compatriotes. Il est incompréhensible qu’une date comme le 24 avril ne puisse pas mobiliser les compatriotes de l’intérieur. Ne fut-ce que pour marquer le coup, revisiter l’histoire et faire un petit bilan. On se rend compte que pour les compatriotes qui prétendent faire la politique au Congo, l’histoire ne compte pas. Ils ont versé dans le court-termisme et c’est cela qui handicape les grands bonds qu’aurait pu faire la politique au Congo. Nous fonctionnons en marge de l’histoire telle que nous la faisons nous-même. Si vous ne revisitez pas l’histoire comment voulez-vous évaluer l’action de la politique actuelle ?

Sur l’importance de forces mobilisatrices congolaises

Chaque peuple vit aussi de la capacité de ses minorités éveillées de pouvoir le mobiliser. Vous n’allez pas de demander à toute la population congolaise de mener des actions spontanées sans qu’il y ait une ou plusieurs têtes pour les mobiliser. Tous les peuples fonctionnent de cette façon là. Si le Cuba n’avait pas eu un monsieur de la trempe de Fidel Castro, le pays n’en serait pas là où il est aujourd’hui. Si le Venezuela n’avait pas eu un monsieur de la trempe de Hugo Chavez, le pays n’en serait pas là où il est aujourd’hui. Aujourd’hui, nous voyons que la Russie revient sur le plan international parce qu’elle a, à sa tête, un monsieur de la trempe de Poutine.
Ce sont les peuples qui réussissent à avoir ces visionnaires qui essaient de se tirer d’affaire. S’il y a de la lassitude au sein des populations, cette lassitude peut être liée au fait que les forces mobilisatrices ont renoncé tant soit peu à leur mission. Ce sont ces forces là qui doivent être créées ou recréées pour mener le travail du lobbying populaire.
Il est plus que temps que nous arrêtions de tout attribuer à l’extérieur, et que, même si dans nos analyses nous arrivons à dire que X, Y ou Z sont impliqués dans ce qui se fait chez nous, nous devrions nous poser la question : et nous, que faisons-nous ?
Si nous ne faisons rien pour notre pays, personne ne le fera. C’est aux plus éveillés d’entre nous qu’il appartient de pouvoir créer et recréer les conditions sociales, politiques, économiques et culturelles de l’émancipation politique de nos populations. Chacun doit pouvoir se battre avec les moyens dont il dispose. L’essentiel est que nous soyons tous dans cette lutte pour l’émancipation de notre peuple.
Il est temps aujourd’hui que les congolais qui ont l’amour de leur patrie se mettent d’accord autour de 3, 4, 5 points sur lesquels ils devront accepter de travailler ensemble en se disant : nos divisions, nos appartenances partisanes ou citoyennes ou religieuses, ne devraient pas nous empêcher de nous mobiliser comme un seul homme pour l’émancipation politique de notre pays. Il est temps qu’un certain nombre d’entre nous prenne le bâton de pèlerins pour aller vers tous les congolais et leur dire qu’il est temps que ces actions là puissent être menées.

Sur le processus électoral en RDC

Il y a des compatriotes aujourd’hui qui ne croient absolument pas en un processus électoral engagé sur fond d’une histoire falsifiée. N’oubliez pas que ce processus électoral est consécutif à l’envahissement de notre pays par les armées du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda soutenues par des forces extérieures. Ce processus n’aboutira à rien de bon tant qu’une justice transitionnelle n’a pas été menée après qu’on ait découverte que cette guerre de libération était une guerre de prédation.
Il y a d’autres compatriotes qui disent que les élections sont leur front de combat et estiment que la politique étant l’art du possible, ils peuvent se battre sur ce front là et gagner. On leur dit alors : Allez-y mais en sachant relire notre histoire à partir des élections de 2006 et de 2011.

Sur les instituts américains et la démocratie au Congo

Depuis la seconde guerre mondiale, les américains ont estimé que le Congo était un intérêt permanent pour eux comme vient de le prouver Raf Custers dans son livre «Chasseurs de matières premières ». L’université de Princeton vient de publier une enquête qui montre que les Etats-Unis ne sont pas une démocratie, mais une oligarchie dominée par le pouvoir de l’argent.
Que des instituts venant d’un pays dominé par les oligarchies d’argent puisse aller enseigner la démocratie ailleurs que chez eux, cela parait incompréhensible. Au lieu que ces instituts travaillent dans leur propre pays pour qu’il y ait un peu plus de démocratie, pour qu’il y ait simplement de la démocratie, ils vont aller travailler ailleurs.
Or en examinant le travail que ces instituts ont fait dans plusieurs pays, nous nous rendons compte qu’à chaque fois que ces instituts ont travaillé dans les autres pays que le leur, il y a eu après des violences et des coups d’Etat.
Comment voulez-vous que des partis politiques qui aiment leur pays, et qui veulent que leurs pays puissent aller de l’avant, aillent travailler avec des associations de la société civile, gérée en sous main par la CIA. La même CIA qui avait mis Mobutu au pouvoir et qui l’a délogé en lui disant : « Si tu ne veux pas que ton cadavre puisse être traîné dans la rue, tu dois partir ». Et ce sont les mêmes qui ont choisi Kagamé et Museveni.
Il y a dans le chef de tous les partis politiques congolais qui travaillent avec cet institut une amnésie qui ne dit pas son nom.

Sur la visite de John Kerry en RDC

John Kerry va au Congo pour se moquer des congolais. Le même John Kerry qui, avec Joe Biden, est allé travailler au soutien des fascistes et néo-nazis en Ukraine, qui fait partie d’un pays qui a participé au bombardement de l’OTAN en Libye et a détruit ce pays, peut-il tout d’un coup, devenir gentil et aider le Congo à se retrouver sur le droit chemin de la démocratie? Que des congolais puissent applaudir, c’est consternant. Comment des gens qui vous tuent parmi millions peuvent venir vous enseigner la démocratie?
Le Congo est un intérêt permanent pour les charognards de l’Etat profond américain.

 

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