Source: Arrêt sur images. Initialement publié le 4 juin 2012.
Mais alors finalement, de l’intérieur, du fond de la guerre, des sentiers où claquent les bottes et les fusils, qu’est-ce que l’on peut dire ? Qu’est-ce que l’on voit et entend, qu’est-ce qui, au contraire échappe aux yeux et à l’entendement ? Après un été 2011 à s’interroger sur ce que les médias faisaient des conflits, à disséquer les photos brûlantes de Patrick Chauvel, à cuisiner quelques reporters sur leur dépendance aux ONG, la question demeurait, tenace. Cinq mois à arpenter l’Est de la République démocratique du Congo permettent de tirer quelques leçons sur l’information en zone de guerre.
Des ananas à ne plus savoir qu’en faire, des lacs poissonneux, une terre où tout pousse, des collines d’un doux vert, et des millions de morts causées par des guerres qui n’ont quasiment jamais cessé depuis 1996 : bienvenue au Kivu, région du Congo-Kinshasa (ne pas confondre avec le Congo-Brazzaville, autre contrée ne soulevant guère de torrents d’enthousiasme dans les rédactions, en dépit d’une situation critique). Si vous n’avez jamais entendu parler de son coltan et du sang qu’il fait couler dans votre téléphone, alors peut-être avez vous déjà été interpellé par les récits de calvaire de femmes qui y sont violées. Voilà pour les principales – et rares – images qui parviennent aux consommateurs de médias occidentaux concernant cette région du monde.
Elles ne rendent pas vraiment compte de la multitude de facteurs qui contribuent aux affrontements : tensions autour de l’accès à la terre exacerbées par le retour des réfugiés des guerres des années 1990, jeunesse rurale désoeuvrée qui voit dans l’intégration de groupes armés une opportunité économique et sociale, pans entiers de territoire sans tribunaux ni présence policière ou militaire, et ratage des tentatives d’intégration d’anciens miliciens à l’armée nationale, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Depuis le début de l’année, les choses ne s’y sont pas arrangées. La condamnation de l’ancien chef de guerre Thomas Lubanga par la Cour pénale internationale (CPI) a fait craindre à un autre ex-rebelle recherché par la CPI, Bosco Ntaganda, qu’il ne soit le prochain à être arrêté pour comparaître. Ancien d’un mouvement armé appelé Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), Ntaganda était devenu Général FARDC à la faveur d’un accord de paix signé en mars 2009 avec le gouvernement congolais.
L’homme a pris la fuite et appelé à la mutinerie en avril 2012, ce qui a donné le coup d’envoi d’une vague de défections – incluant plusieurs colonels –, d’affrontements entre loyalistes et mutins à travers Nord et Sud-Kivu, et de déplacements de familles craignant d’être prises pour cible (les organisations humanitaires ont recensé 100 000 personnes déplacées en avril et mai au Nord-Kivu, et 20 000 réfugiés vers le Rwanda et l’Ouganda voisin).
Fait rare, onze Casques bleus ont été blessés par une foule les accusant de ne pas les protéger. Quelques semaines plus tard, un autre Colonel FARDC ex-CNDP, Sultani Makenga, annonçait sa désertion et la création d’un nouveau mouvement politico-militaire, le M23. Aujourd’hui, les combats se poursuivent entre le M23 et les FARDC à la frontière avec le Rwanda, tandis qu’à travers le Sud-Kivu, d’autres groupes profitent du vide laissé par les militaires ayant plié bagage pour se réorganiser et commettre des tueries.
Comment expliquer que les médias occidentaux ne soient guère prolixes sur ces rebondissements ? On pourrait énumérer les hypothèses : pas d’engagement militaire européen depuis 2003 et l’opération Artémis, pas de ligne de fracture très lisible parmi les protagonistes ni de minorité oppressée par un État tyran … Mais aucune n’est convaincante : on trouve à l’Est de la RDC la deuxième plus grande mission de maintien de la paix des Nations Unies (la MONUSCO – près de 20 000 soldats déployés, 1,2 milliard d’euros de budget pour la seule année écoulée), un paquet d’intérêts économiques liés à l’exploitation minière et bientôt pétrolière par le groupe Total, et surtout beaucoup, beaucoup d’ONGs internationales qui sillonnent Nord et Sud-Kivu en Land Cruiser, tous logos dehors…
… à tel point que la carte recensant les ONG présentes au Sud-KIvu (produite par la coordination des affaires humanitaires) donne un petit mal de crâne à force d’acronymes. Autant d’éléments qui auraient pu attirer l’attention médiatique, sans parler des spectaculaires – bien que difficiles à préciser – chiffres de mortalité : des millions de morts causées directement et indirectement (liées notamment à la destruction d’infrastructures sanitaires) par les affrontements.
J’atterris au Sud-Kivu en janvier 2012 avec une mission de recherche sur les conflits entre éleveurs et agriculteurs pour une ONG basée en Suède, et des bagages lourds de questions. Cinq mois plus tard, pas de certitudes, mais quelques leçons apprises sur le tas.
Leçon n°1 : La guerre ne donne pas de rendez-vous
Ici, ça n’est pas Homs. Nulle ruine fumante à l’horizon. Pas non plus de bruyantes manifestations réprimées dans le sang, mais plutôt des journées de travail difficile pour les petits commerçants et ouvriers du bâtiment, et des soirées animées dans les bistrots où coule la Primus – la brasserie locale et l’usine de production de médicaments anti-malaria sont les deux seuls succès industriels de la province. Seuls les cortèges de tanks blancs de la MONUSCO et les lance-roquettes brandis par les soldats congolais en patrouille rappellent que la destination n’est pas anodine.
Nourris de tensions entre éleveurs et agriculteurs et de lutte pour la possession de la terre, les affrontements du Sud-Kivu se déroulent souvent dans les campagnes. Peut-être faut-il y aller pour rapporter la guerre. Une zone semble indiquée : les Hauts Plateaux de Minembwe. Les observateurs militaires de la MONUSCO ont décrété les lieux « zone rouge », ce qui constitue dans leur classement le dernier niveau avant l' »alerte maximale ». Le Major pakistanais qui me l’explique a beau arborer un sérieux impeccable, tout comme les sentinelles armées de fusils d’assaut et casquées de bleu postées autour de nous, la vue sur Minembwe n’a rien d’épouvantant. Quelques maisons aux toits de tôle étalées dans une plaine venteuse, au milieu de collines où paissent des grappes de vaches. Alors, ça ressemble à ça, la guerre ? Les 5,4 millions de morts dénombrés par l’International Rescue Committee, et tout le reste ?
Sur les bords reposants du lac Kivu, dans la cuvette de Minembwe calme jusqu’à l’ennui, l’apprenti-reporter tire sa première leçon : ici, la guerre ne donne pas rendez-vous dans des villes assiégées ou le long de lignes de front tracées sur des cartes d’État-major. J’imagine le casse-tête pour un reporter décidé à couvrir « la guerre du Congo », cet état diffus où l’affrontement peut survenir partout et à tout moment, mais où il est difficile de trouver un endroit où la mort débarquera à coup sûr. Car ce qu’on appelle « guerre » se trouve dans les interstices : une myriade de petits groupes retranchés en forêt aux objectifs incertains, des pères de famille aux journées tranquilles saisissant le fusil la nuit tombée. Ici, même la distinction civils/combattants vacille. Dans une Église protestante de Bukavu, un vieux pasteur entonne des chants religieux avec ferveur. Un coordonnateur d’ONG du coin soupire : « Avec une si belle voix, comment tu as pu faire couler autant de sang ? » Le pasteur est l’ancien commandant des Guerriers, un petit groupe de miliciens qui a aidé l’armée de Mobutu à combattre les foyers de rébellion de l’Est du Zaïre dans les années 1960.
Leçon n°2 : Le syndrome Jack London, au « coeur » des évènements … on ne voit rien.
Et si par chance on tombe à peu près dedans? Au détour d’un sentier, un pillage, une bataille (presque) rangée? Un jour d’avril, au petit matin, les hommes d’un village des Hauts Plateaux sont regroupés, la mine sombre, autour du poste de radio. Ils apprennent que Bosco Ntaganda a pris le maquis pour échapper au mandat d’arrêt lancé contre lui par la CPI, et a appelé à la mutinerie. Le voisinage va et vient dans la pièce : c’est la guerre qui recommence sérieusement, d’ailleurs les tirs ont déjà commencé à Minembwe.
Un homme dont la maison a été détruite à l’artillerie vient raconter son calvaire. Plus au Sud, des milices profitent du désordre pour s’attaquer aux troupeaux. On s’agite, on discute, on se met en route pour des marches de 12 heures à travers collines pour aller s’enquérir de la situation de son bétail – principale richesse ici. En réalité, si la mutinerie est réelle, les combats n’ont pas encore atteint les Hauts Plateaux. Les tirs entendus en centre ville étaient un accident, survenu lors d’un nettoyage d’armes au camp militaire. Je l’apprends des observateurs militaires sur place ; mais beaucoup d’habitants des environs ne le sauront jamais. Radio Voisinage n’a pas l’habitude des rectificatifs.
Partout, une grande confusion sur les incidents en cours, les auteurs des troubles, les victimes. Les observateurs militaires assurent que telle localité ne pose pas de problème ; le lendemain, plusieurs civils et militaires y sont tués lors d’une embuscade. Les Nations Unies assurent que l’armée congolaise a de meilleures informations. Mais ses représentants sur place sont occupés à coordonner le retour des corps, et dans les autres villes de la province, ce sont justement les soldats de l’armée congolaise qui ont déserté et causé des fusillades. Parfois, la chance de rencontrer un témoin direct permet de collecter une pièce du puzzle : un commandant dont les hommes sont tombés, un vieil homme échappé d’une embuscade. Maigre récolte. Être théoriquement au coeur de l’action, mais ne pas réussir à détricoter le fil des événements : je semble atteinte du syndrome de Jack London, envoyé couvrir la guerre de Corée de 1904 et confus de n’y voir que les « quelques ombres furtives » d’une « bataille de fantômes ».
Leçon n°3 : Les routes ne se couvrent pas de goudron au passage d’une équipe de CNN
Le problème serait-il différent pour une équipe de télévision dûment équipée, déterminée à employer tous les moyens financiers et logistiques pour être au plus près des évènements ? Nul doute que l’argent aide à se frayer quelques passages. Le photographe étranger qui souhaite pouvoir travailler dans la zone – même s’il s’agit de quelques malheureux clichés de vaches en transhumance – se voit prié de débourser 30 dollars au ministère de la Culture et 100 dollars à l’Agence nationale de renseignement, qui délivrent alors des certificats valables un mois, ne permettant pas de filmer ou photographier des installations militaires …
Mieux vaut, dans ces circonstances, avoir l’appui d’une rédaction compréhensive et bien dotée. Ceci étant, et jusqu’à nouvel ordre, les routes impraticables ne se goudronnent pas au passage d’une équipe de CNN, et les forêts touffues dans lesquelles fusent les douilles ne deviennent pas plus claires par la simple incantation d’un envoyé de la BBC.
Sur ce type de terrain, il n’y a donc pas de prime au plus offrant. Car même si une logistique d’enfer permettait à David Pujadas de s’hélitreuiller sur les lieux d’opérations, il y a fort à parier qu’il ne saurait, pas plus qu’un autre confrère, distinguer mutins et loyalistes – ils portent les mêmes tenues, et s’envoient à la figure les mêmes grenades –, sans parler des autres protagonistes rattachés à l’un ou l’autre camp au gré d’alliances temporaires …
Et en sollicitant directement des entretiens avec les mouvements armés ? Les grandes rédactions ne peuvent-elles pas faire la différence ? Certes, la BBC et RFI ont recueilli la primeur des déclarations de Ntaganda. Mais les mouvements armés eux-mêmes ne sont pas (toujours) sensibles à la notoriété et aux moyens financiers de qui veut les rencontrer. J’ai ainsi croisé, au Sud-Kivu, une chercheuse en science politique sans le sou, sillonnant la région à pied et à moto, reçue de multiples fois par des chefs maï-maï … qui en revanche rechignaient à accorder un entretien aux copieuses délégations du Comité international de la Croix-Rouge.
Leçon n°4 : Si tu veux savoir ce qui se passe dans le village d’à côté, demande à Ban Ki-Moon
Retour à Minembwe, ville prise en tenaille entre les frais déserteurs, au Sud, et le Masisi, au Nord, où Ntaganda s’est replié en attendant que les mutins le rejoignent. Si la situation à 5 km est très confuse, en revanche la campagne électorale pour la présidentielle française captive le prêtre de la paroisse locale, dont le poste de radio reçoit étonnamment bien France Inter. Il ne saurait dire combien de ses fidèles meurent chaque mois des séquelles du conflit, mais est quasi-incollable sur l' »actualité internationale » distillée par les stations européennes.
Gonzalo, un coopérant espagnol présent depuis une petite année au Sud-Kivu, peine encore à se faire aux modes d’information locaux. Autour d’un plat de brochettes de chèvre et foufou, il raconte, un peu dépité : « à Lwiro, la petite ville où je vis, la seule source d’informations est le bouche à oreille. Quand il y a eu une attaque récente envers une base MONUSCO, tout le monde répétait en boucle que deux Casques bleus étaient morts. » Lwiro est à une trentaine de kilomètres du lieu de l’attaque en question. Gonzalo, qui a accès à Internet, devra pourtant faire un détour par New-York et la déclaration du secrétaire général des Nations Unies pour apprendre qu’en réalité il n’y a pas eu de victimes du côté des Nations unies, mais une dizaine de blessés.
Il n’est pas rare d’être informé d’un événement proche par un interlocuteur lointain ou improbable. Pour connaître l’avancée de la rébellion qui se forme courant avril dans le Masisi tout proche, une de mes sources d’information est le surprenant blog des Rangers du Parc des Virunga – qui s’appliquent à dessiner des cartes pour expliquer comment ils se retrouvent sous les mortiers, et lancent des appels aux dons pour s’acheter des bottes en plastique. Ma deuxième source privilégiée est le blog d’un chercheur … basé aux États-Unis, Jason Stearns. En zone de conflits, les chemins de l’information sont décidément tortueux.
Et les médias locaux ? Ne sont-ils pas bien placés pour informer ? Certes, il ne manque pas de journalistes congolais compétents et courageux. Mais les assassinats dont ils ont été victimes ces dernières années, conjugués aux difficultés économiques, ont eu raison de leur détermination. L’un d’eux, à la tête d’une petite équipe de production audiovisuelle, me glisse que les sujets intéressants ne manquent pas, mais qu’il n’a pas envie de devoir s’exiler avec sa famille à cause d’un reportage qui aurait été jugé déplaisant.
Leçon n°5 : L’effet Lieve Joris : moins il y a de reporters, plus on accorde d’importance à leurs écrits
La journaliste et écrivaine belge Lieve Joris a tiré un roman de son passage au Sud-Kivu. Il faut dire que le séjour était épique : des dizaines de kilomètres à pied à travers collines et escarpements, dans une zone truffée de milices. Elle raconte son parcours et ses rencontres dans Les Hauts Plateaux (Actes Sud, 2009).
Peut-être que cette forme de journalisme est plus apte à raconter ce qui se passe ici ; peut-être que l’échappatoire à des entrefilets entrechoqués de noms de groupes armés inconnus, c’était le roman, le récit, la sueur du reporter et la précieuse parole des ‘simples gens’ ?
Je lis et relis la quatrième de couverture – « La marcheuse blanche, souvent la première venue dans les parages, accompagnée d’un guide et de porteurs, s’adapte aux conditions de vie rudimentaires des paysans (…) » – et me demande si les gens interrogés par Lieve Joris se retrouvent vraiment dans le portrait brossé par la reporter. Pourquoi ne pas aller leur demander directement ? La saison des pluies rend la route impraticable : il faut décrocher une place dans un hélicoptère des Nations Unies. Dans mon sac à dos, calé entre deux malles amenant biscuits et jus de fruits aux bataillons des Casques bleus pakistanais, j’ai glissé un exemplaire de l’ouvrage.
Rangée de chambrettes aux portes vertes faisant face à un petit carré de pelouse : la paroisse décrite par Joris n’a pas changé. Son curé, oui. Le nouveau prélat part d’un grand rire incrédule à la vue de la photo de son prédécesseur dans le livre édité chez Babel. Le garçon de courses est toujours là. Lieve Joris ? « Oui, je me souviens de cette femme. Mais je n’ai jamais su ce qu’elle venait faire ici. » J’explique qu’elle écrivait un livre sur la région. L’occupation le laisse perplexe. En revanche, il est ravi de récupérer une photocopie de la page du livre où il figure en photo.
Un des vieux rencontrés par la Belge est mort il y a quelques mois. Son petit-fils, Fidèle, est animateur dans la station de radio locale. Il dévore l’ouvrage. Sa lecture terminée, il vient me voir avec un air grave : il a aimé, mais se demande pourquoi on dit de son grand-père qu’il était « très intelligent, mais un peu étrange aussi. » Pourrais-je me renseigner auprès de cette dame pour éclaircir l’affaire ? Dans ces contrées peu arpentées, une publication est un petit événement, décortiqué collectivement pour savoir ce qui se dit de l’un ou de l’autre. J’imagine l’embarras de Fidèle rapportant à sa famille qu’en Occident, il se dit que le respecté papy était un peu fou.
Joris n’est pas la seule à être passée par ici. Un jeune des Hauts Plateaux se souvient aussi d’un photographe qui disait vouloir rencontrer un groupe armé actif dans la zone mais n’y était pas parvenu. Un « monsieur très connu et très influent », dans lequel mon interlocuteur semble mettre beaucoup d’espoir. Rapide vérification sur le site Internet dudit photographe : l’homme s’est donné pour tâche de transformer, sur ses clichés du Kivu, le vert des forêts en rose vif grâce à une pellicule spéciale.
Les bonheurs d’un monde sans communicants
Alors, la situation de l’Est congolais, couvrable ou pas couvrable ? Malgré tout, oui. Pour une raison majeure : ici, en dépit de toutes les difficultés, les gens parlent, racontent, acceptent de se livrer. De l’officier qui vous remet des rapports confidentiels dans la salle de restaurant d’un hôtel bas de gamme au chef de milice d’autodéfense qui vous donne deux jours de son temps pour vous faire la visite guidée de ses plus hauts faits d’armes, la voix enrouée de fierté, on prend conscience d’un merveilleux atout pour le journaliste : ces coins-là n’ont pas été envahis des hordes de communicants qui filtrent la parole jusqu’à l’absurde. Dans un monde où le reporter se heurte toujours plus à l’institution, à la procédure et à l’autorisation-de-la-hiérarchie, valeurs protégées par les remparts ultimes du Standard téléphonique et de la Secrétaire, c’est appréciable. Une sorte de réel sans filtre, en somme.