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Ballet diplomatique occidental, système de prédation et financement des élections au Congo: Une rupture s’impose!

Ballet diplomatique occidental, système de prédation et financement des élections au Congo: Une rupture s’impose!

Ballet diplomatique occidental, système de prédation et financement des élections au Congo: Une rupture s’impose! 590 394 Ingeta

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu expose les implications du financement des élections au Congo par des « partenaires » extérieures, rappelle le rôle nocif de l’Union Européenne et de l’Allemagne dans les élections de 2011 et 2006 au Congo, décrypte le système de prédation et analyse le récent ballet diplomatique occidental à Kinshasa. Il appelle enfin à une mobilisation citoyenne des congolais pour récréer un nouveau système politique.

Sur le financement des élections au Congo

Les élections sont un acte souverain. Pour un pays, recourir à l’aide extérieur pour pouvoir financer ces élections signifierait que ces élections n’appartiennent pas aux congolais. Ceux qui vont les financer, chercheront à en tirer les dividendes.
N’oublions pas que ceux qui ont financé les élections de 2006 disaient que c’était « leurs élections ». A quoi cela a abouti ? Ils ont désigné quelqu’un qui pouvait servir leurs intérêts comme président de la république.
Ce sera donc une élection organisée par une oligarchie de l’argent pour l’épanouissement d’une « démocratie bourgeoise » et ils vont imposer leur nègre de service.

Sur le rôle de l’Allemagne au Congo

En 2005-2006, l’EUFOR, qui est venu s’installer au Congo pour contrôler les actes pré et post-électoraux, faisait partie de la politique étrangère allemande. En cette période, l’Allemagne avait décidé de faire main basse sur les matières premières stratégiques du Congo même si cela pouvait mener à la guerre.
Raf Custers avait écrit, pendant cette période, un article très intéressant sur l’implication des patrons allemands dans la gestion politique du Congo. Les choses n’ont pas tellement changé aujourd’hui. Si l’Union Européenne et l’Allemagne et les autres pays européens s’engagent dans ce processus, ce ne sera pas pour les beaux yeux des congolais. Le livre de Charles Onana, « Europe, crimes et censure au Congo: Les documents qui accusent », rappelle cela.
Si les congolais et les congolaises ne font pas attention, l’histoire va se répéter et se poursuivre comme si de rien n’était.

Sur l’abbé Malu Malu et le système de prédation au Congo

Le problème n’est pas seulement celui de l’abbé Malu Malu. Le problème est systèmique. Le système qui est mis en place au Congo depuis la guerre de l’afdl est un système qui favorise le statu quo. C’est un système mis en place pour ouvrir le Congo à la politique du capitalisme sauvage, au néolibéralisme.
Si nous perdons de vue que le système, qui fonctionne aujourd’hui au Congo, a été mis en place par les maîtres du monde pour pouvoir disposer des matières premières stratégiques, du sous-sol, du sol et des terres congolais, nous allons nous attaquer à un processus politique, qui fait partie de tout un système mortifère de prédation.
Nous devons travailler pour rompre avec ce système et mettre un autre système en place. Il n’y a d’autre choix. Il faut opérer une rupture.

Sur les élections de 2016

Si la majorité silencieuse congolaise était au courant du fonctionnement réel du système au Congo, elle ne se préparerait pas pour aller à ces élections bidons, mais comme le dit Fweley Diangitukwa, les congolais ont été affamés pendant très longtemps. Les enveloppes risquent de corrompre leurs cœurs et leurs esprits et de les pousser dans les bras de ceux qui vont les appauvrir davantage.
Cependant il y a des choses qui bougent et une jeunesse qui est en train de s’organiser et voudrait en découdre avec ceux qui estiment que le Congo est leur chasse gardée.
Le système, en place au Congo, aujourd’hui, est fondé sur les anti-valeurs dont la corruption, c’est comme cela que fonctionne tout le système néolibéral. Le fonctionnement du système capitaliste repose sur le sang, la corruption.
Voilà pourquoi, il nous faut une mobilisation citoyenne, un Congo orienté vers toujours plus de solidarité pour pouvoir demain récréer un système politique congolais. Il n’y a rien à atteindre de ce système actuel et cela d’autant plus que le Congo est sous-tutelle et sous occupation.
Il y a eu des crimes qui ont été commis en RDC pour que ces gens (de la kabilie) acceptent à ce qu’ils appellent le pouvoir, et qu’ils jouent le rôle de nègres de service du système néolibéral. Il y a eu morts d’hommes, il y a tricherie, il y a eu fraude, il y a eu corruption en 2006, comme en 2011.

Sur le ballet diplomatique des occidentaux au Congo

Le Congo est l’avenir de l’Afrique. Le Congo est l’avenir du monde. Le Congo est un pays avec neuf voisins et des richesses du sol et du sous-sol fabuleuses. Maintenant que plusieurs pays sont en train de chercher à acheter des forêts congolaises, à acheter des terres congolaises et à faire main basse sur les matières premières stratégiques du pays, je ne vois pas comment les pays européens resteraient les bras croisés. Leur ballet diplomatique dit l’importance du Congo sur l’échiquier africain et mondial.

Sur les déclarations du vice-premier ministre belge

Les congolais n’ont pas attendu le passage du vice-premier ministre belge Alexandre De Croo au Congo pour dénoncer ce que De Croo vient de faire. Depuis très très longtemps, les congolais ne cessent de dénoncer et de décrier les atteintes à leurs droits et libertés fondamentales. Certains sont même en prison pour cela.
Le Congo est un pays qui intéresse beaucoup d’autres pays du monde. La Belgique comme d’autres pays ont leurs intérêts au Congo.
Il y a encore là un terrain de lutte : Comment avancer dans la lutte contre le viol de l’imaginaire pour pouvoir créer un imaginaire alternatif. Nous croyons beaucoup plus, en ce qui est dit par les « partenaires extérieurs » qu’en ce que nous-mêmes disons.

Sur le refus de Kabila de travailler avec la MONUSCO pour traquer les FDLR

La question n’est pas de pouvoir ou pas se débarrasser des FDLR. La question est : A quoi sert ce prétexte là ? A quoi sert le prétexte selon lequel les FDLR déstabilisent le Rwanda à partir du Congo quand nous savons qu’il y a eu des FDRL qui ont été au Rwanda et qui ont travaillé avec Kagamé et qui ont été recyclés pour revenir au Congo. Les FDLR servent constamment de prétexte pour pouvoir relancer les hostilités entre le Rwanda et le Congo, mais aussi entre les africains eux-mêmes.Il y a un piège que les africains devraient apprendre à défaire.
Pourquoi les pays africains doivent-ils constamment se mener des guerres entre eux, ou à l’intérieur de leurs pays ? est-ce qu’il n’est pas temps qu’on puisse chercher à trouver des solutions concertées ? Est-ce qu’il n’est pas temps qu’on puisse passer par des négociations pour mettre fin à tous ces conflits là au lieu d’obéir aux ordres de ceux qui ont intérêt à vendre leurs armes?
Le Congo et le Rwanda ne fabriquent pas leurs armes. Pourquoi doivent-ils gaspiller le peu d‘argent qu’ils pourraient utiliser pour l’éducation, la santé et la création des emplois des populations, pourquoi doivent-ils utiliser cet argent pour acheter des armes et faire la guerre ?
Et n’oublions pas qu’historiquement, le tribunal pénal international pour le Rwanda a en 2008 dit que les hutus n’avaient pas planifié le génocide. On ne peut plus continuer à recourir à cet argument du génocide pour justifier les attaques à mener contre les FDLR restés au Congo.

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