Par Jean-Pierre Mbelu
Tiens, l’évangile de ce premier dimanche du Carême (Luc 4,1-13) est révélateur de quelque chose de désaxant. Le tentateur recourt, comme Jésus, aux Ecritures. On retrouve dans sa bouche des paroles du Psaume 90 (91). Il les manipule afin de briser la relation de Jésus avec son Père, de se substituer à Dieu afin que son Fils lui rende un culte. Jésus résiste. Ce faisant il échappe à l’idolâtrie de l’avoir, du pouvoir et de la réussite coupés de l’intelligence de la bienveillance, de la générosité, de la solidarité, du service et du partage. Il résiste à « la tentation redoutable de se servir de Dieu sous prétexte de le servir ».
Dans un pays où la Bible est devenue l’un des livres les plus lus comme le Kongo-Kinshasa, l’évangile de ce dimanche interpelle au plus haut point. Cela d’autant plus que plusieurs seigneurs de la guerre et leurs collaborateurs sont des pasteurs et des chrétiens.
Suffit-il de citer et/ou d’évoquer les paroles des Ecritures pour être au service de Dieu et du prochain ? Pas nécessairement.
Suffit-il de citer et/ou d’évoquer les paroles des Ecritures pour être au service de Dieu et du prochain ? Pas nécessairement. L’horizon de cette évocation, quel est-il ?
Déchiffrer les Ecritures n’est pas un exercice facile. La performativité qu’elle induit est trop exigeante. Elle implique une bonne dose d’authenticité, de fidélité, d’intelligence et de compréhension. Pourtant, déchiffrer les Ecritures et un peu plus particulièrement le deuxième testament illumine la vie bonne des humbles et possibilise la (re)conversion.
Une relecture du sermon du pasteur Bujiriri est éclairant sur cette problématique.
Babanya