Kambale Musavuli, du centre de recherche sur le Congo-Kinshasa (CERECK) est intervenu le 20 février 2025 dans le talk-show américain Democracy Now! au sujet de la crise congolaise dans les régions du Kivu. Il estime que les Congolais paient le prix fort de la demande occidentale en minéraux et de leur soutien au président rwandais Paul Kagame. (L’entretien est en anglais)
Dans cette émission, Kambale Musavuli dénonce les conséquences dévastatrices de la demande occidentale, notamment l’Union Européenne et les USA, pour les minerais du Congo, comme le cobalt, essentiel aux technologies modernes comme les batteries. Cette demande étant, en quelque sorte, le fuel de l’avancée de la milice M23, soutenue par le Rwanda de Paul Kagame, au Congo. Selon lui, cette guerre, qui a déplacé des millions de personnes et causé des millions de morts depuis 1996, est alimentée par des intérêts économiques étrangers, principalement occidentaux, complices de l’exploitation des ressources congolaises.
Musavuli critique l’hypocrisie des pays occidentaux, qui vantent la transition énergétique tout en fermant les yeux sur les atrocités commises pour extraire ces minerais. Il souligne que le Rwanda, joue un rôle clé en exportant illicitement les minerais congolais, avec la bénédiction implicite des États-Unis et d’autres puissances. Il cite des rapports récents montrant que le M23, financé et armé par Kigali, intensifie ses attaques, provoquant une crise humanitaire majeure, avec des camps de déplacés surpeuplés et des conditions de vie effroyables.
Il appelle à une mobilisation internationale pour mettre fin à cette exploitation et à la guerre par procuration. Musavuli insiste sur la nécessité de tenir les entreprises et les gouvernements responsables, plaidant pour une solidarité active avec le peuple congolais. Il évoque aussi le silence médiatique et politique autour de cette crise, comparant l’attention portée à d’autres conflits mondiaux à l’indifférence envers le Congo, où des décennies de violence ont coûté des millions de vies.
En conclusion, Musavuli exhorte à repenser notre consommation technologique et à soutenir les Congolais dans leur lutte pour la justice et la souveraineté sur leurs ressources. Son discours est un cri d’alarme contre l’impunité et un appel à l’action pour un changement systémique.