Par Mufoncol Tshiyoyo
Pendant l’occupation japonaise de Shanghai, le mot d’ordre était sans ambiguïté : tous ceux qui entreront en Chine pour perturber, semer le désordre et la destruction sortiront dans des cercueils et rentreront chez eux dans des cercueils. Ce mot d’ordre, brutal, mais résolu, incarnait la défense farouche de la souveraineté et de l’intégrité territoriale d’une nation refusant de plier face à l’agression.
Alors, où est l’erreur lorsque certains affirment que le Congo serait une colonie née d’une « création belge » et que Berlin serait son lieu de naissance ? L’erreur réside dans cette négation implicite de l’existence millénaire du Congo et de ses peuples avant les frontières tracées à la Conférence de Berlin. C’est méconnaître la richesse des royaumes, des cultures et des civilisations qui ont précédé, et c’est cautionner l’idée que l’histoire du Congo commence grâce à la colonisation.
Le véritable problème, c’est l’oubli du devoir de vigilance et d’unité nationale. C’est l’incapacité à comprendre que dans ce monde, les nations respectées sont celles qui protègent avec force et détermination leur souveraineté et leurs intérêts.
Mais le problème ne s’arrête pas là. Lorsque la fraternité devient une excuse au Congo, lorsqu’on invoque les liens fraternels pour justifier l’inaction ou la complaisance face aux dangers qui menacent notre souveraineté, notre économie et notre dignité nationale, nous faisons preuve d’une grave naïveté.
Non seulement la fraternité, mais également cette tendance à dissimuler nos faiblesses derrière la religion – utilisée comme un opium – et derrière le nom de Dieu, comme si les forces qui combattent le Congo n’étaient jamais issues de la même divinité à laquelle certains Congolais se réfèrent.
Le véritable problème, c’est l’oubli du devoir de vigilance et d’unité nationale. C’est l’incapacité à comprendre que dans ce monde, les nations respectées sont celles qui protègent avec force et détermination leur souveraineté et leurs intérêts.
Le Congo ne peut pas se permettre d’attendre des sauveurs extérieurs ou de s’endormir sur des promesses de fraternité. Comme à Shanghai autrefois, nous devons établir une règle simple : quiconque viendra pour semer le chaos ou affaiblir notre pays doit savoir qu’il trouvera une résistance à la hauteur de sa menace.
Mufoncol Tshiyoyo, M.T.
Think tank La Libération par la Perception, Lp