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Rutshuru, la balkanisation du Kongo et le défi du redressement de l’armée

Rutshuru, la balkanisation du Kongo et le défi du redressement de l’armée

Rutshuru, la balkanisation du Kongo et le défi du redressement de l’armée 624 341 Ingeta

Thomas Mbembele, président du GRARC (Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Renaissance du Congo), explique en deux volets les enjeux politiques dans l’Est de la RD Congo et jette les bases d’une coopération entre congolais pour renverser les rapports de force en RDC.

1er volet : La force neutre viendra combattre le M23? Certes, je l’ai lu quelque part dans nos fora, mais je ne pense pas que cette vision soit celle que les géniteurs de cette force, à savoir les pays membres de la CIRGL, l’aient conçue comme telle. La force neutre ne combattra pas. Reportez-vous à vos archives. Vous verrez que cette force ne sera pas déployée à Rutshuru. Pis, elle le sera à Masisi, à Walikale ( fief des FDLR, je vous le rappelle), voire en pays nande. Or, si des FARDC parlant anglais et kinyarwanda sévissaient déjà impunément et dans l’indifférence du pouvoir de Kinshasa en pays nande, le M23 n’y avait pas encore pris pied comme il l’a fait à Rutshuru. Dès lors, rien qu’à voir la cartographie prévisionnelle de ce déploiement, vous verrez que la force neutre viendra légitimer l’occupation par le Rwanda, sous le nom de M23, de cette partie du Nord-Kivu.

2ème volet et le plus important : Tous les congolais ont tendance à pleurnicher. Mais ils évitent de poser le problème en termes de cause. Ils ne considèrent que les effets. Or,en agissant de la sorte, tout le monde se trompe d’analyse.

L’unique analyse qui vaille la peine ici ne consiste pas à chercher hinc et nunc qui combattra pour nous. Mais, il faudrait commencer par la racine, la source, l’origine même du problème.

Or, la cause, la source, l’origine, la racine, est connue. C’est l’absence d’une armée réellement dissuasive et républicaine.Et qui est à l’origine de cette situation? C’est bien l’imposteur, en sa qualité de chef de l’État, président de la République, chef suprême des armées et de la Police Nationale. Il doit rendre des comptes. Certes, j’ai lu ici et là des explications fumeuses sur la modicité des moyens. Mais si l’on voit le niveau d’enrichissement tant de sa famille biologique que politique, on ne peut pas dire que c’est l’argent qui a manqué. En dehors de sa famille biologique dont on ne connaît aucune source de revenu,lui-même, arrivant chez nous comme un kadogo de l’Armée Patriotique Rwandaise, ne possédait aucun rond en banque. On le crédite à ce jour de 15,5 milliards, en dix ans de pouvoir, soit trois fois le budget annuel de la République. Prenons également le cas de ce « lumumbiste », je veux parler d’Adolphe Muzito. Combien a t-il engrangé en cinq ans de primature?

Il n’y a qu’à voir ses acquisitions immobilières et mobilières visibles pour se faire une idée de sa fortune accumulée dans l’exercice de ses fonctions. Étendons ce mode de calcul à tous les barons du régime, y compris ce gouverneur de province qui a acquis tellement des concessions minières qu’il est devenu un véritable Père Noël, se permettant même de faire des dons dans d’autres provinces. Faisons encore plus d’extension pour considérer les cas de ceux des membres de leurs entourages qui, démunis à la veille de l’arrivée de l’AFDL, se retrouvent à ce jour à la tête des fortunes dont ils ne peuvent logiquement pas retracer l’origine ni la provenance.

Que dire des immeubles qui poussent, à Kinshasa du moins, comme des champignons? Il y a un an, le fumiste, l’Enflure Tamba Kuma prétendait que la santé de l’économie était saine. Il n’en voulait pour preuve cette assertion d’origine occidentale : « quand le bâtiment va,tout va ». Mais l’Enflure a oublié de dire que quand on use de cette assertion en occident, l’économie est saine, viable et d’essence non criminelle. Or,des immeubles sont érigés dans notre pays, alors que l’économie boîte, sinon trébuche constamment. Conclusion : l’origine des fonds ayant permis d’ériger ces empires immobiliers n’est pas saine, elle est même criminelle. Blanchiment des capitaux? Vente de minerais stratégiques à des États-voyous? Sans aucun doute.

Et on pourra également rappeler que récemment,un ministre belge de la défense – certainement le belge – a révélé que son pays voulait bien former un troisième bataillon, mais que le Rwanda s’y serait opposé. De quel droit le Rwanda peut-il interférer dans la formation de l’armée congolaise, et plus grave, pourquoi un pays souverain désirant apporter sa coopération à la RDC, devrait-il se courber devant le diktat du Rwanda? De qui Kagame détient -il ce pouvoir? Qui a permis au Rwanda de décider de ce qui doit se faire ou non dans notre pays? C’est là tout le problème.

Mais, qui ne se souviendra de ce député français qui, justifiant le voyage de Nicolas Sarkozy à Kigari, affirma : « tout le monde sait que tout ce qui concerne la RDC se décide à Kigali? » A ma connaissance, même le perroquet attitré de l’époque, passé depuis lors à l’opposition, n’osa s’élever contre cette insulte à la nation congolaise. Je ne parle même pas du perroquet de service. L’un comme l’autre n’ont pas trouvé à redire à une vérité de Lapalisse. Le kadogo, lui, parlerait de secret de polichinelle, concept qu’il vient à peine de découvrir grâce à ses souffleurs. Qui a ainsi vassalisé, satellisé la RDC au Rwanda? Dans quel but? Ce sont là des questions importantes qu’il faut prendre le temps de se poser.

Certes, me rétorquerez-vous, en s’attardant sur ces considérations, le M23 parachèvera son occupation. Et puis quoi encore?

De mon point de vue, c’est justement en considérant ces questions comme des questions de détail, que nous congolais, faisons preuve de légèreté. Ces questions sont fondamentales et doivent être réglées comme des préalables. Qu’est-ce à dire? Tout simplement ceci : celui-là même qui n’a pas eu la volonté politique de doter notre pays d’une armée, pour des raisons qu’il faudra bien le contraindre à révéler, je disais donc que celui-là même qui constitue le problème, ne peut pas à la fois être la solution. Il n’a pas de SOLUTION à proposer à cette situation. Il doit d’abord partir. C’est la seule solution qui vaille la peine d’être envisagée.

Rutshuru? C’est facile. L’armée rwandaise n’est pas un foudre de guerre, pour reprendre une expression courante dans les milieux sportifs. Dans toute la sous-région, pour ne pas parler de toute l’Afrique, qui ne connaît pas la bravoure des soldats congolais, pour peu que le contexte et la volonté politiques les mettent dans les meilleures conditions psychologiques et matérielles? Qui ne se souvient de Faya Largeau, face à une armée libyenne bien mieux pourvue? Qui ne se souvient du Nord Rwanda, sous le commandement de feu le général Mahele? Qui ne connaît la vérité au sujet du saut sur Kolwezi, effectué en vérité par nos troupes de la 31ème Brigade parachutiste du CETA, ou du moins, par le 311ème Bataillon?
La bravoure, l’efficacité, l’intrépidité du soldat congolais, comme de tout soldat de tout autre pays, est tributaire de la volonté politique. On retiendra toutefois que la renommée de nos soldats n’est pas surfaite.

En ce qui concerne le volet formation, préalable à tout engagement ou mise en œuvre, demandez à Paly Wondo combien de temps faut-il pour le reconditionner? Et de combien de temps lui faudra t-il pour reconditionner le soldat des rangs? Il me lit, il pourra vous répondre directement. Cela vaut pour tous ces vaillants militaires de nos Forces Armées, formés dans les meilleures académies militaires du monde, mais rejetés par Laurent Désiré Kabila d’abord, pour des raisons idéologiques farfelues, puis par Hippolyte Kanambe, pour des raisons que tout le monde connait. Il y en a, parmi eux, dont le niveau d’instructeur répond aux standards internationaux. Et, comme je l’écrivais il y a moins d’une semaine, mettez à leur disposition de l’argent, du matériel et des ravitaillements, outre une volonté politique claire, et le Congo n’aurait certainement pas besoin de la coopération étrangère pour la formation de ses soldats de base. C’est une autre insulte à la Nation.

Bien modestement, je connais Yoweri Museveni, pour l’avoir déjà rencontré et traité avec lui des affaires du pays, il y a plus de quinze ans. Je sais que c’est un dissimulateur et un menteur, une personne qui vous laisse parler, puis se sert de vos propres paroles pour agir contre vous, sans pour autant avoir répondu à vos préoccupations. Ce n’est certainement pas à un tel président que les congolais devraient se fier pour régler les affaires de leur pays. Je sais également ce que pensent de lui certains autres chefs d’États africains. Museveni n’est donc pas la porte indiquée pour résoudre le problème du Congo. Car comme Kagame, comme Kanambe, Museveni fait partie du problème et non de la solution. Et puis, en dépit du fait que le Congo soit en position de faiblesse, nous ne sommes pas obligés de nous rendre tout le temps à Kampala,comme des moutons qui s’en vont à l’abattoir. Il nous faudrait, dans cette hypothèse, développer une diplomatie efficace. Mais entendons-nous bien.

Je lis, tous les matins, des proses qui vantent le triomphe de Kanambe et l’efficacité de la diplomatie de la RDC. Je n’y reviendrai pas,dans la mesure où tous les auteurs et zélateurs du système kleptocrate en place à Kinshasa nous prennent pour des idiots et des nigauds.Or,le congolais,le vrai,celui qui aime son pays,sa patrie, et qui la défend avec des moyens de bord mais avec amour et détermination,n’est ni un idiot,ni un nigaud.Il sait que c’est contraint par les circonstances que le système en place a été conduit à faire semblant de mener une offensive diplomatique,mais de façade.Il n’y a qu’à se rappeler que, jusqu’il n’y a pas longtemps,c’est à peine que Kinshasa osait citer nommément le Rwanda.Il se contentait de parler d’un pays voisin,alors que d’autres nommaient le Rwanda à sa place!Tu parles d’une diplomatie efficace!

Je disais donc que, concomitamment à l’appel sous le drapeau des hommes qui en vaillent la peine, le pouvoir politique déploierait des diplomates avisés dans toutes les directions, en vue d’expliquer clairement la situation et la position du peuple congolais. Par la suite, et je puis dire que j’en suis persuadé, toute demande émanant d’un gouvernement réellement voué aux intérêts du Congo et du congolais, ne pourrait qu’être prise en compte par nos partenaires. Ils ont trop d’intérêts chez nous pour se permettre de nous snober. Il suffit que nous sachions comment nous y prendre.

Comme vous venez de le constater, la situation est certainement tragique, et nous risquons de trouver en face de nous des personnes déterminées à ne pas se laisser faire. Mais nous,que devons-nous faire? Cesser de pleurnicher. Agir,agir,agir et agir encore. Pour l’amour du Congo, nous ne devons pas attendre que l’extérieur nous contraindre à nommer l’agresseur. Pour l’amour du Congo, nous ne pouvons plus permettre au Rwanda, mais aussi à l’Angola, de venir faire leur marché chez nous. Pour l’amour du Congo, nous ne devons plus nous laisser piller, aussi impunément que cela se passe actuellement. La restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national est tributaire de la santé de notre armée.

Nous ne devons plus attendre sagement qu’un Laurent Nkund[abattoir de Mushaki] vienne décimer trois brigades de nos forces armées, s’empare de 20 millions de dollars de matériel, missiles et tanks compris, puis nous mettre à table pour négocier. En effet, derrière le CNDP se cachait le M23, et derrière le M23 se cache je ne sais quoi d’autre encore.

N’oublions pas ce que Kagame disait il y a quelques années : « le problème ce n’est pas Nkund[abattoir], car si vous ne réglez pas le problème de façon satisfaisante, d’autres Nkund[abattoir de Mushaki] surgiront demain ». Il ne croyait pas si bien dire.

Débarrassons-nous de Kanambe Hippolyte. Puis mettons-nous ensemble, relevons notre armée à partir des valeurs affirmées. Vous verrez qu’en moins d’une année, les voisins, puis au-delà,le monde entier nous respectera.

Je voudrais poursuivre ce papier en rappelant que, lorsque nous parlons de Kanambe comme problème et non comme solution, nous le disons sur base des faits vérifiables. Il y a trois ans à peu près,nos confrères de www.benilubero.com avaient révélé la présence,en pays nande,des éléments des FARDC parlant anglais et kinyarwanda, assassinant, pillant, violant, déportant des nande de chez eux, les contraignant à devenir errants dans la forêt inhospitalière de cette partie de la République . Dans leur sillage,très perspicace et dans une perspective, pédagogique, je répétais régulièrement ce nouveau concept au sujet duquel j’ai été copieusement insulté par certains de nos compatriotes qui ne vivent bien que lorsque le sang de nos compatriotes gicle de toutes parts. Je répétais qu’en fait des FARDC parlant l’anglais et le kinyarwanda, il s’agissait des militaires de l’armée régulière rwandaise, versés dans les FARDC à la faveur de l’Opération Umoja Wetu. Je rappelais également que tout tutsi né au Kivu parle également la langue swahili, mais certainement pas l’anglais comme langue usuelle. Mais je me suis fait insulter par ceux-là même qui nous traitent aujourd’hui des collabos du Rwanda. Proprement renversant ! Car que voyons-nous?En fait, ces FARDC parlant l’anglais et le kinyarwanda, stationnaient tranquillement dans le territoire de Rutshuru, à la faveur des accords secrets sur lesquels il serait superflu de revenir ici.Le retrait annoncé par Kigari, contesté par Kinshasa mais démontré par Kigari au travers de la vidéo que vous et moi avons visionnée, vient enfin donner raison à benilubero.com et au GRARC. La cérémonie marquant la fin de l’Opération Umoja Wetu n’était qu’un simulacre. La vérité, c’est que Kanambe, Numbi, Mende et consorts avaient menti au peuple congolais.

Voilà pourquoi Kanambe doit partir. Je le répète depuis 2001, je l’écris depuis 2006. Il n’y a qu’à revoir toutes les archives du GRARC en votre disposition pour en avoir confirmation.

Mais comment peut-il partir, quand nous apprenons qu’il va augmenter les émoluments des députés, les portant de 6.500 à 13.000 dollars? Comment va t-on le faire partir, quand on sait que les élections du 28 novembre 2011 nous ont appris, du moins ont appris à ceux qui en doutaient encore et qui contestaient nos méthodes, que le fils de Christopher ou Adrien- qu’importe – n’est pas disposé à accepter l’alternance. Comment pourrions-nous le faire partir, dès lors qu’il dispose, à sa guise, de tous les ressorts légaux et réglementaires, qu’il peut actionner à sa guise et selon son intérêt? Comment pourrions-nous le faire partir,dès lors que, disposant d’une majorité factice de 350 députés, lesquels ne doivent leurs sièges qu’à la vaste machine de tricherie dénoncée unanimement à travers le monde?

Comment le faire partir par la voie démocratique? Je ne le vois pas. Par conséquent, il va falloir à ceux qui sont opposés à la force, de nous proposer une solution plus efficace. Mais, sans trop leur forcer la main, je ne vois vraiment pas une idée lumineuse pouvant émaner d’eux, et pouvant nous permettre d’éradiquer le problème. Il n’y a rien d’autre à faire que le faire partir par la force. On peut le faire sans forcer le peuple à endurer davantage de souffrances. Je sais de quoi je parle.

Et je vous renvoie à l’opération du 27 février 2011 pour vous dire que cela est fort possible et très probable. Très facile. Si la coordination n’avait pas manqué le 27 février, on parlerait de Kanambe au passé. Mais à quelque chose malheur est bon, dit-on. Il est honnête de reconnaître que le 27 février ne réunissait pas toutes les conditions pour sa réalisation. Je veux parler de l’implication d’un plus grand nombre d’entre nous, je veux parler également des conditions consensuelles de ce départ forcé, et je veux enfin parler de ce qu’une bonne partie de nos compatriotes baignaient encore dans la naïveté en ce qui concerne le rôle néfaste joué dans notre pays par Kanambe Hippolyte.

Toutes ces conditions étant réunies, reste à mettre sur pied une coordination. C’est dans ce contexte que je me permets d’engager, d’ores et déjà, le GRARC dans la droite ligne de l’appel lancé par le président de l’APARECO, à joindre nos forces. Nous pouvons déjà faire un inventaire de nos forces.

Sur le terrain, l’APARECO est déjà implanté. Yakutumba également. John Tshibangu se structure. Le GRARC est présent à travers ses phalanges politico-militaires dont je ne parle presque jamais. Mais le temps est arrivé pour en parler. Le temps est arrivé pour que nos compatriotes sachent pourquoi l’imposteur ne jure que par la mort de Thomas Mbembele. Sur le terrain, les services du pays hôte le savent. Et ont pris des dispositions de sécurité nécessaires pour notre protection.

Mettons-nous donc ensemble, résolvons d’abord la contradiction principale. S’il existe des contradictions secondaires, nous les résoudront. Qui peut le plus peut le moins.

Patriotiquement vôtre,

Thomas MBEMBELE
Président du GRARC

INGETA.

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