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Nouveau gouvernement, guerre de prédation et abus de langage : Quand des mercenaires au service du capital prétendent diriger le Congo

Nouveau gouvernement, guerre de prédation et abus de langage : Quand des mercenaires au service du capital prétendent diriger le Congo

Nouveau gouvernement, guerre de prédation et abus de langage : Quand des mercenaires au service du capital prétendent diriger le Congo 1023 578 Ingeta

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu analyse le non-sens de ce «nouveau gouvernement » dit de cohésion nationale, rappelle que nous avons affaire à des mercenaires au service du capital et non à des politiques, et explique pourquoi nous devons refonder et rebatir non seulement les cœurs et les esprits des congolais mais aussi un Etat de droit responsable et planificateur.

Sur la nomination du gouvernement de cohésion nationale

Peut-on avoir un gouvernement dans un pays sous tutelle et sous occupation ? Peut-on réellement parler de gouvernement de cohésion nationale, en essayant de passer en revue les noms de cette équipe gouvernementale ?
Si cette nomination a traîné pendant plus d’une année, c’est parce que celui qui l’avait promise a un mépris terrible pour les congolais, qu’il ne prend pas au sérieux. Et puis la sortie de cette « histoire » n’était directement liée au discours de Kabila. Il n’y a absolument rien à attendre de ces messieurs là et de leur théâtre.
Parler de ces gens en terme de gouvernement est un abus de langage. Nous devons nous habituer à déconstruire le langage et le discours que les maîtres du monde et de ces gens là voudraient nous imposer.
Ils parlent de gouvernement là où on a comme le disait Laurent-Désiré Kabila, un conglomérat d’aventuriers. Le pays va aller de mal en pis parce que nous avons là une équipe de nouveaux prédateurs, un conglomérat de mercenaires qui va continuer le sale boulot.
On parle de gouvernement quand on est d’abord dans un Etat. Or, le Congo-Kinshasa est un Etat raté. Un gouvernement donne des orientations politiques, économiques, sociales, spirituelles, environnementales, et fixe le cap. Or, là nous avons affaire à un assemblage de brics et de brocs…

Sur la cohésion nationale

Ce sont des mercenaires au service du capital. Le raïs lui-même fait partie de ces mercenaires.
On parle de gouvernement de cohésion nationale. Peut-on parler de cohésion nationale dans un pays où la justice sociale est inexistante ? Peut-on parler de cohésion nationale où le petit nombre d’élites compradores rafle tous les moyens de subsistance de vie et de survie du pays en laissant la grande masse des populations dans la misère ?
Nous avons affaire à un groupe de mercenaires au service du capital. Et ce groupe fonctionne par débauchage. Parce qu’il est englué dans le mensonge. Au fur et à mesure que le temps passe, nous avons tendance à oublier notre histoire et à prendre ce conglomérat d’aventuriers comme étant des politiques dignes de ce nom. Il y a ni gouvernement ni cohésion nationale. Il y a juste un groupe de mercenaires qui va, pendant autant de temps qu’il pourra avoir, poursuivre le pillage du pays, l’extermination des congolais et peut-être achever la balkanisation du Congo.

Sur la question de l’enseignement et la jeunesse

La société congolaise est malade d’une bonne part de ses politiciens et de son élite… Pourquoi la scission d’un même ministère, l’éducation, en 3 ? Tout simplement pour des raisons de prédation. L’école n’existe plus au Congo, l’Université est morte au Congo. Ce sont les parents qui prennent la charge de tout payer et ils paient des sommes mirobolantes dans un pays où eux-mêmes ne sont pas payés. Pire, ces parents paient pour un système qui intoxique leurs enfants. Or l’avenir d’une société est sa jeunesse.
Supposons que notre jeunesse ait été corrompue moralement à l’école et à l’université pendant deux décennies. A quelle société allons-nous nous attendre demain ?
La mort que ces gens propagent dans notre pays n’est pas seulement celle qu’ils donnent en recourant aux armes. Ces mercenaires tuent aussi le Congo spirituellement, moralement et intellectuellement. Demain, nous aurons une élite de pacotille.
Sans une révolution culturelle bien faite, le Congo va cesser d’exister.

Sur la corruption des élites congolaises

Il faut procéder à une analyse des causes. D’où vient la vilenie ? Il y a eu une corruption morale, éthique, intellectuelle de l’élite congolaise. Elle s’est laissée entraînée par la matrice organisationnelle néolibérale qui ne promeut que la cupidité, l’avarice et le mépris. Et donc a versé dans l’inculture. Quand on ne voit que la compétitivité, la concurrence, la croissance et qu’on oublie les valeurs éthiques et humanisantes, ce qui importe ce n’est que manger, manger.
Ce qu’il faut, c’est pouvoir créer un imaginaire alternatif. Il faut rebâtir et refonder les cœurs et les têtes sur les valeurs sociales, de fraternité et de coopération, mais aussi de justice redistributive. Nous devons mettre en place de nouveaux lieux de recréation de l’homme congolais et de la femme congolaise.
Il faut recréer l’école, il faut donner une autre orientation aux églises, il faut recréer la famille. Et cela passe par la refondation de l’Etat. Vous ne pouvez pas aller de l’avant sans un Etat responsable et planificateur. Tout est lié à la remise sur pied d’un Etat de droit, responsable.

Sur les nouveaux massacres à Beni

La guerre menée contre le Congo est perpétuelle. Et de temps en temps, ces mercenaires opérant au sein des institutions de l’Etat manqué du Congo pratiquent la politique de la terre brûlée pour imposer aux congolais leur manière de voir et de faire. Cela fait partie de la guerre de prédation imposée au pays. Nos populations, situés là où il y a des matières premières stratégiques, sont tués parce qu’on voudrait les voir partir de ce coin, afin que les prédateurs s’occupent de l’exploitation de ces matières premières.
La réalité politique mondiale, c’est la quête de l’or, entre les 3 grandes puissances, la Chine, la Russie et les USA ainsi que leurs alliés. Tandis qu’au Congo, on discute de cohésion nationale et de démocratie.

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