L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu revient sur les massacres récents dans l’Est du pays et le replace dans le cadre de la guerre perpétuelle menée contre les Congolais, décrypte le processus d’extermination des congolais et de balkanisation du Congo et explique pourquoi les Congolais doivent s’organiser de l’intérieur pour lutter contre son extermination collective.
Sur le génocide perpétuel
Il y a une similitude terrible entre le plan orchestré pendant la seconde guerre mondiale par Hitler et ce qui se passe aujourd’hui chez nous. On dirait qu’il y a une reconduction du plan OST d’Hitler au Congo. Les chasseurs de matières premières ont dû fouiller dans leurs archives pour confier ce plan à leurs proxys et à leurs collabos qui sont en train d’exterminer aujourd’hui les congolais systématiquement. Si nous ne nous mobilisons comme un seul homme, comme les russes dans les années 1940, si nous ne nous organisons pas de manière patriotique pour pouvoir résister à notre extermination collective, nous allons réellement disparaître comme peuple au cœur de l’Afrique.
Sur le processus d’extermination des congolais
Crier vers la communauté internationale, nous ne cessons de le faire. Ce qui nous importerait maintenant serait de penser à une bonne organisation de l’intérieur pour faire face. On pourrait parler de légitime défense, parce qu’il y va de l’extermination et du génocide d’un peuple parce qu’il est congolais. Parce que nous sommes jugés indignes d’être au cœur de l’Afrique, d’habiter les terres qui sont les notres. Ce qui complique la chose, c’est que l’information ne circule pas. Nos populations au pays n’arrivent pas à avoir accès à cette information qui indique qu’une partie d’entre nous est en train d’être décimée à l’Est du pays alors qu’à l’Ouest et ailleurs, cette extermination se poursuit aussi par la faim, l’appauvrissement et l’abrutissement.
Sur la mobilisation des congolais.
Ces députés auraient pu comprendre que depuis 1996, nous sommes dans un processus de guerre perpétuelle et d’extermination des congolais et ne pas se risquer avec des collabos dans ces institutions qui participent de cette guerre perpétuelle. La réaction est tardive mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Ils pourraient aller au delà du simple boycott. Ils pourraient travailler à la mobilisation de tous les congolais sur cette question. Je ne comprends pas que tout le Congo ait été mobilisé à l’intérieur et à l’extérieur pour le deuil de Papa Wemba et que nous ne puissions pas réussir une même mobilisation pour l’extermination de nos populations à l’Est du pays ? C’est que du point de vue organisationnel, nous sommes encore trop faibles. Il y a un problème fondamental. Celui de croire que les mercenaires qui font office de gouvernants vont écouter ce cri et vont y répondre. Croire qu’il y a un processus politique qui pourra conduire à mettre fin à cette extermination des congolais, c’est oublier que nous avons affaire à une colonisation et une occupation du Congo qui profitent aux collabos qui ont infiltré les institutions congolaises.
Sur la balkanisation
Sur la nécessité d’un grand mouvement
Sur le rôle de la répression au Congo.