• IDEES & RESSOURCES POUR REINVENTER LE CONGO

Martin Kobler, Joseph Kabila et les larbins : Quand les assassins des congolais « dirigent » le Congo

Martin Kobler, Joseph Kabila et les larbins : Quand les assassins des congolais « dirigent » le Congo

Martin Kobler, Joseph Kabila et les larbins : Quand les assassins des congolais « dirigent » le Congo 800 600 Ingeta

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu montrent comme les déclarations de Martin Kobler et le silence de Kabila confirment l’hypothèse selon laquelle le Congo est un Etat manqué, décrypte la visite de Kabila à Paris et les conséquences de la politique du ventre et explique pourquoi l’affaire Chebeya, qui pourrait rebondir, illustre la tragédie congolaise. Enfin, M. Mbelu expose également des pistes de sortie de crise dans laquelle le Congo, mais aussi la sous-région des grands lacs et l’Afrique se retrouvent aujourd’hui.

Sur la MONUSCO et l’expulsion des « zaïrois » du Congo-brazza

C’est Martin Köbler qui est le président du Congo. Pour le moment, le Congo étant un pays sous-tutelle de l’ONU, c’est le responsable de l’ONU sur place qui en est le président réel. Quant à l’autre, il n’est qu’un figurant qui essaie d’aller à gauche et à droite pour se donner un peu plus de visibilité.
Tout en déplorant le fait que certains de nos compatriotes sont refoulés du Congo-Brazzaville dans des conditions déplorables, quand le Congo-brazzaville a réagi à la demande de l’ONU, on a quand même senti qu’il s’agit d’un pays souverain.
Le cas des refoulés de Brazzaville confirme l’une de nos hypothèses les plus reprises : Ces messieurs du gouvernement fantôche de Kinshasa ne sont pas là pour être au service des congolais. Les preuves sont là.
Un certain nombre de nos compatriotes qui vouent un inexplicable et inexpliquée à l’endroit de Kabila, alors qu’il n’est pas là pour servir nos populations, au contraire, il préside à même à l’extermination de nos populations.

Sur le silence de Kabila

Le silence assourdissant de Kabila est lié au mépris qu’il a pour le peuple congolais, et à la réalisation de ce qu’il a comme mission. Que le peuple congolais soit traîné dans la boue ou maltraité, c’est le cadet de ses soucis.
Le Congo est tombé trop bas. Le Congo fonctionne aujourd’hui sans base éthique, sans un recours permanent aux valeurs humanistes partagées. Le peuple congolais est un peuple qui n’est pas respecté dans son propre pays, les congolais sont devenus des populations sur lesquelles on peut tirer à balles réelles, des populations que l’on peut tuer quand on en a envie. Malheureusement plusieurs d’entre nous font comme s’ils ne voyaient absolument rien se passer.
Il y a une urgence : Celle de pouvoir refaire ce pays là, le refonder et en faire un Etat constitutionnel, un Etat de droit dans lequel le peuple pourra être respecté. Pour le moment, le Congo est une néocolonie de la communauté occidentale, sous la tutelle de l’ONU, le Congo est un Etat manqué.

Sur l’insurrection des consciences

C’est l’opinion publique congolaise, mobilisée, qui, petit à petit, qui pourra demain réussir à changer les rapports de force au cœur même du Congo. Si aux mamans qui se sont levés pour le sort de leurs sœurs et de leurs filles maltraités de Congo-Brazza, les jeunes se lèvent dans toutes les provinces, nous pourrons arriver, demain ou après-demain, à une insurrection des consciences qui renverserait les rapports de force.
Ce n’est pas pour rien que la police politique de Kinshasa, gérée par les infiltrés du RCD est en train, de tirer à balles réelles sur nos populations. C’est pour créer la peur, intimider la jeunesse qui est, pour le moment bouillonnante.
Il y a quelque chose qui est en train de naître petit à petit, il y a un mouvement qui est en train de se mettre en place, que ces messieurs là, contrairement à ce qu’ils pensent, ne pourront pas contrôler demain.

Sur la visite de Kabila à Paris et le thuriféraires congolais du pouvoir

Il ne faut jamais oublier l’histoire des pays occidentaux avec les pays africains. Avant Kabila, Kadhafi avait également été invité à Paris, on lui avait défilé le tapis rouge. Et quand Paris a décidé avec ses alliés de pouvoir trucider Kadhafi, il n’y a pas eu d’hésitation. Donc, ce n’est pas parce que Kabila s’est rendu à Paris, que les lendemains seront roses pour lui.
Ensuite, François Hollande est très critiqué dans son propre pays. Que François Hollande essaie de trouver des marchés pour les entreprises françaises, c’est son droit. Mais il y a une frange importante de la population française qui estime qu’il n’est pas à la hauteur de sa tâche. Nous ne devrions pas gaspiller notre énergie à commenter une actualité portant sur la rencontre de deux messieurs qui n’ont pas la côte au sein de leurs populations.
Les thuriféraires du pouvoir ont toujours existé, ce n’est pas un phénomène nouveau. Ils vantent Kabila aujourd’hui, mais lorsqu’on connaît leurs parcours, comme par exemple, Lambert Mende, on ne sera pas étonné si demain, ils deviennent les thuriféraires de celui qui pourra remplacer celui qui est là aujourd’hui.
Nous sommes habitués à voir, depuis Mobutu, dans la compagnie des nègres de service de la communauté occidentale, certains flatteurs, certains thuriféraires, mais qui ne passent pas avec celui qu’ils encensent. Après Mobutu, beaucoup de mobutistes, se sont retrouvés au Sénat, au gouvernement et dans certaines institutions actuelles du pays. C’est une question de politique du ventre. Du moment qu’on envoie ses enfants à l’école, qu’on sait manger et boire, qu’on a une jeep et une maison, le sens patriotique ne signifie plus rien. Nous connaissons une période de transition qui est dure et il se pourrait que demain ses faux politiciens disparaissent.
On ne peut pas comprendre qu’un pays aussi grand que le Congo, aussi potentiellement riche que le Congo, puisse occuper la dernière place dans le monde et qu’on trouve toujours des compatriotes qui continuent de jouer les thuriféraires, les flatteurs de celui qu’ils supposent être le président du Congo alors qu’il n’en est pas question.

Sur la politique du ventre

La politique du ventre ne se limite pas au Congo. Aujourd’hui à travers le monde, il y a comme une disqualification de la politique au sens noble. La politique au sens noble, c’est-à-dire la politique au service de la cité. Regardez ce qui se passe aujourd’hui en France avec le président du parti de droite, l’UMP, Jean-François Copé. Tout tourne autour de l’argent.
Il y a chez nous une option pour la politique du ventre, fondée sur l’égoïsme et l’individualisme, ainsi que le service des ses intérêts privés uniquement. Ce qui importe, c’est trouver l’argent, le reste peu importe.

Sur le cas Chebeya et la tragédie congolais

L’assassinat de Floribert Chebeya est une affaire compliquée. Cette affaire est à replacer dans la guerre de basse intensité et de prédation qui est faite à notre pays depuis les années 1990 à ce jour. Cette affaire n’est pas encore terminée et pourrait connaître un rebondissement dans les jours prochains. Selon des sources bien informées, l’un des témoins clés de cette affaire, va parler. Laissons le temps au temps et voyons ce que cela va produire.
Si cette affaire n’a pas, pour le moment, abouti c’est aussi parce que les témoins clés n’avaient pas beaucoup de marches de manœuvre.
Nous sommes en train de vivre une tragédie, un drame, mais à un certain moment, certains compatriotes ne prennent pas la mesure de la tragédie que nous sommes en train de vivre. Malgré tous les témoignages que nous avons sur le fonctionnement de la police politique de Kinshasa et des infiltrations qui causent la mort de nos populations, il y a encore des compatriotes qui souffrent du syndrome du larbin, qui continuent à applaudir les assassins de nos populations. La mort est tellement banalisée au Congo, qu’au nom de la politique du ventre, les meilleurs fils et meilleures filles peuvent être assassinés sans que leurs assassins répondent de leurs crimes. Voilà la tragédie que le Congo est en train de vivre aujourd’hui.
Les assassins des congolais, leurs meurtriers, ceux qui comment les crimes contre l’humanité, ceux qui commettent les crimes de guerre, sont dans les rangs des gouvernants du Congo, alors que ceux qui luttent pour un Congo libre et prospère sont emprisonnés ou éliminés.
Sans une sérieuse justice transitionnelle, une justice à même de répertorier tous les crimes commis ne serait-ce que pour le respect de la mémoire des victimes de ces criminels, le Congo aura maille à partir sur des nouvelles bases.

Sur les pistes de sortie de la crise dans laquelle le Congo et l’Afrique se retrouvent

La guerre contre le terrorisme va se poursuivre et s’intensifier dans les pays du continent pour pouvoir déstabiliser l’Afrique.
Il faudrait que le Congo et les autres pays de la sous-région deviennent d’abord des Etats constitutionnels et Etats de droit. A partir de cela, ces pays peuvent construire une zone de sécurité commune, au sein de laquelle chaque pays pourra jouir de sa citoyenneté, une zone de sécurité commune au sein de laquelle tous les pays seront égaux en droit et en devoir. A partir de cette zone, on pourrait constituer petit à petit, via des traités fondés sur la solidarité et la coopération, une fédération panafricaine pacifique. C’est-à-dire, un ensemble de pays jouissant de leurs souveraineté mais qui mettent ensemble leurs forces de sécurité.
Tant que les pays africains assureront chacun pour son compte sa sécurité, nous risquons de ne pas avoir de sécurité du tout en Afrique. Il faudrait que l’Afrique pense, de plus en plus, à devenir un grand Etat fédéral avec des services de sécurité unifiés pour pouvoir faire face aux autres grands ensembles comme l’Union Européenne, comme la fédération de la Russie, comme la Chine, etc.
Malheureusement aujourd’hui, l’Union africaine a démissionné et est financé majorité par les grands ensembles extérieurs qui instrumentalisent les pays et cela complique la tâche.


INGETA.

REINVENTONS

LE CONGO

Informer. Inspirer. Impacter.

Notre travail consiste à :
Développer un laboratoire d’idées sur le passé, présent et futur du Congo-Kinshasa.

Proposer un lieu unique de décryptage, de discussion et de diffusion des réalités et perspectives du Congo-Kinshasa.

Aiguiser l’esprit critique et vulgariser les informations sur les enjeux du Congo, à travers une variété de supports et de contenus (analyses, entretiens, vidéos, verbatims, campagnes, livres, journal).