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Le « Système » impose aux Congolais le débat sur l’agent Alain Foka…

Le « Système » impose aux Congolais le débat sur l’agent Alain Foka…

Le « Système » impose aux Congolais le débat sur l’agent Alain Foka… 1366 768 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

C’est triste que l’homme congolais donne l’impression de découvrir seulement aujourd’hui l’ampleur de l’exploitation du Congo. De ce que le Système par la voix de son agent Alain Foka a semble-t-il décidé de lui révéler.

Les morts et les assassinats programmés de Béni, les faits se situent toujours à l’Est du Congo, expriment en langage très simple que l’Est du Congo échappe au contrôle de « l’État » congolais (les guillemets).

Alain Foka ne révèle rien

Les Congolais sont massacrés chaque jour malgré l’envoi et la présence des militaires de l’armée nationale congolaise dûment mandatée par les « autorités » du Congo. L’assassinat, toujours à l’Est du Congo, aussi bien de l’ambassadeur italien que de son garde du corps signifie également que l’Est du Congo demeure une zone interdite à une catégorie bien précise de l’homme « blanc » peu valorisé par le Système. On pourrait encore remonter plus loin dans l’histoire, si seulement on le désirait, et de rappeler au public, qui fait semblant de l’ignorer, l’assassinat au Congo du Suédois Dag Hammarskjöld, ancien secrétaire de l’ONU dont la mission fut la défense de l’intégrité territoriale congolaise.

Le Congo se trouve plutôt être le lieu par excellence où l’entente entre les puissances prédatrices s’applique. Il n’a jamais été question ni de la promotion, ni de la protection, ni de la défense des intérêts « congolais ».

Les faits susmentionnés, c’est justement pour démontrer le contraire. On pourrait certifier qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil congolais. Puisque Alain Foka ne révèle rien. Il reproduit plutôt la même enseigne : Christophe Colomb aurait découvert l’Amérique alors que des Indiens y habitaient déjà avant son arrivée. « L’oubli est un monstre stupide qui a dévoré trop de générations » (Sand).

Ce qu’Alain Foka de « RFI » n’a pas voulu dire nous intéresse. C’est bien beau de parler des USA et de la Chine. Nous l’avons souvent écrit, que les « puissances » qui se partagent l’hégémonie du monde, de ce fait contrôlent les faibles, du moins les États qui se montrent dociles, ne s’affrontent pas au Congo. Au fait, le Congo se trouve plutôt être le lieu par excellence où l’entente entre les puissances prédatrices s’applique. Il n’a jamais été question ni de la promotion, ni de la protection, ni de la défense des intérêts « congolais ». Et, lesquels ici ? J’ai toujours contesté en m’appuyant sur des faits l’idée selon laquelle les puissances prédatrices s’affronteraient au Congo. Elles ont toujours été d’accord autour de la mise sous-tutelle du Congo à travers l’ONU.

Chacune recrute et entretient sa clientèle congolaise

Aucun pays n’a trouvé utile d’utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité quand il s’agissait de la constitution et de l’envoi d’une mission des « Nations Unies » au Congo. Sauf avis contraire… Elles ont réussi à fabriquer et à appauvrir les différents chiens de garde congolais qui leur servent d’agent de désorientation. Chacune recrute et entretient sa clientèle congolaise.

Aucun pays n’a trouvé utile d’utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité quand il s’agissait de la constitution et de l’envoi d’une mission des « Nations Unies » au Congo. Sauf avis contraire… Elles ont réussi à fabriquer et à appauvrir les différents chiens de garde congolais qui leur servent d’agent de désorientation.

Les Congolais vous réciteront le refrain qui passe pour un argument courant que l’Afrique entière se trouverait presque dans la même situation. Ce que je considère comme une fuite en avant, un faux-fuyant. Il cache très mal un certain malaise, une certaine idée de faiblesse, de lâcheté et l’esprit de jouissance caractéristique principale des agents de service.

Les « amis » congolais de Foka découvrent à leur grande surprise que le prétendu marché accordé aux Chinois et aux Américains n’a jamais suffi à assurer leur maintien à la tête du « pouvoir-os ». Le genre de « pouvoir » avec lequel son « détenteur » ne fait rien. Et, il ne pourra non rien faire avec. À chaque fin de « mandat », il renégociera son maintien et la poursuite de la danse, alors de la Danse du Vilain, si je devais emprunter à Fiston Mwanza Mujila son expression.

Inventer « des masses pures de tout compromis »

Alain Foka est allé au Congo. Le sieur n’y a croisé ni l’armée rwandaise ni l’armée ougandaise dont il s’interdit d’ailleurs de signaler la présence sur le terrain à l’Est du Congo. Comme si c’était un hasard, ni les minerais volés et par la Chine et par les USA, les deux cités par Alain Foka, ont cessé de transiter par le Rwanda et par l’Ouganda. Mais, le Système nous prend pour des quiches. La France dont Alain Foka représente la voix crie son exclusion. Elle réclame sa part. Foka officie ses messes sur RFI. Le répéter, c’est à la fois tout dire et ne rien dire non plus. La question essentielle, c’est de répondre à la permanence de la question pourquoi seulement maintenant ?

Il y a eu Lumumba. Plus tard l’Afrique a produit le genre de Sankara. Cela étant, il ne s’agit ni de continuer leur combat ni de le reproduire, plutôt de le dépasser face à la nature invariable de la nature de l’adversité imposée et à l’identité inchangeable de l’adversaire.

« J’ai eu dans ma vie quelques échos de ces hommes qui ont fait l’Histoire et aujourd’hui j’entends la rumeur étouffer leurs voix. Que puis-je faire ? » (Danielle Bleitrach, 2017 :80). Avant, il y a eu Fanon. Après lui, Il y a eu Lumumba. Plus tard l’Afrique a produit le genre de Sankara. Cela étant, il ne s’agit ni de continuer leur combat ni de le reproduire, plutôt de le dépasser face à la nature invariable de la nature de l’adversité imposée et à l’identité inchangeable de l’adversaire.

La « minorité organisée » a pour mission d’inventer « des masses pures de tout compromis avec l’ordre existant, [celles] sur lesquelles reposera la charge de balayer tous ceux qui ont accepté d’en passer par le compromis politique durant nos temps obscurs » (Danielle Bleitrach, 1917-2017 Staline, Tyran sanguinaire ou Héros national ? Paris : Éditions Delga, 2017, p. 78). La « dissidence » se manifestera. Et, elle n’a pas besoin pour cela d’un parti politique.

 

Mufoncol Tshiyoyo, MT

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