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« Le soft power » et les conséquences d’une longue guerre au Kongo-Kinshasa

« Le soft power » et les conséquences d’une longue guerre au Kongo-Kinshasa

« Le soft power » et les conséquences d’une longue guerre au Kongo-Kinshasa 1022 693 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

« La science progresse, la conscience régresse. » – Edgar Morin

Des compatriotes auraient découvert la roue ! Des analyses ponctuelles décrivent les conséquences d’une longue guerre de basse intensité comme si c’étaient des surprises. Qu’est-ce que l’histoire nous a fait au pays de Lumumba ?

Un petit rappel. La guerre de basse intensité se mène par des supplétifs interposés. Ses commanditaires vivent cacher dans les coulisses. Ils apparaissent de temps en temps comme « partenaires » pour alimenter leur « soft power » en traitant des questions liées à « la démocratie », aux « élections-pièges-à-cons » et aux « droits de l’homme ».

Cette guerre perpétuelle est une prédation

Généralement, ils laissent à leurs supplétifs le gros du travail de déstructuration culturelle, de régression anthropologique et de prédation visible. Imposer leur hégémonie et soumettre les pays dont ils veulent étouffer l’émergence (de la matière grise), exploiter leurs énergies et leurs matières premières stratégiques. Ils agissent comme des pitbulls. Ils ont un objectif : casser les côtes à leur proie. En faisant quoi concrètement ? En exterminant les populations et en travaillant avec leurs supplétifs à la production des « Etats-ratés-manqués » aux institutions et structures dysfonctionnelles.

Les supplétifs sont interchangeables. Leur interchangeabilité participe du jeu de leurs « parrains ». Les opposer de temps en temps ou les laisser s’opposer donne l’impression de l’ouverture du pays à « la démocratie »… jusqu’au moment où « les coulisses » décident de la fin de la récréation. Ces supplétifs peuvent même s’opposer sur certains sujets sensibles et livrer sur le devant de la scène publique quelques-uns d’entre eux pour cacher le noyautage néocolonial du pays.

En principe, les supplétifs sont interchangeables. Leur interchangeabilité participe du jeu de leurs « parrains ». Les opposer de temps en temps ou les laisser s’opposer donne l’impression de l’ouverture du pays à « la démocratie »… jusqu’au moment où « les coulisses » décident de la fin de la récréation. Ces supplétifs peuvent même s’opposer sur certains sujets sensibles et livrer sur le devant de la scène publique quelques-uns d’entre eux pour cacher le noyautage néocolonial du pays. Soit !

Face à ce spectacle, il arrive que des compatriotes se mettent à commenter les conséquences prévisibles de cette guerre de basse intensité en y mêlant les noms desdits supplétifs et en estimant que les uns font mieux que les autres sans que la problématique de la refondation d’un véritable Etat souverain soit soulevée. Dans cet imbroglio, les querelles des individus l’emportent sur le débat d’idées, de principes, d’actions et/ou de rétroactions à mener pour sortir le pays du bourbier.

Une petite illustration. Les lecteurs du rapport (des experts de l’ONU dénommé) Kassem de 2002 savaient ou savent qu’une partie du réseau de prédation dont parle l’Inspection Générale des Finances (IGF) actuellement est un ver se trouvant dans le fruit Kongo depuis le début de la guerre de l’AFDL. Pourquoi ? Pour la simple raison que cette guerre perpétuelle est un vol, une prédation.

L’IGF ne touche qu’à la face visible de l’iceberg

L’IGF ne touche qu’à la face visible de l’iceberg. C’est déjà ça !!! Pourquoi ? Parce que ce réseau de prédation est transnational. Opérant à partir des « coulisses », ceux qui l’entretiennent peuvent livrer et/ou accepter que l’un ou l’autre supplétif soit livré à la vindicte populaire. Sa survie en dépend. Aussi, « Rome ne paie-t-elle pas toujours ses traîtres ». Ou, elle les paie jusqu’ au jour où la survie de l’empire exige « des sacrifices » sur l’autel des masses désabusées , « wengetisées », devenues otages de la consommation (du ndombolo fanatisant, abrutissant, assujettissant et du lokolo ya soso na loso…), de l’ignorance et de la massification.

Il y a là une question collective de réinvestissement du politique, de courage, d’audace, de persévérance, de convivialisme et de passage de relais sur le court, moyen et long terme.

Les supplétifs livrés en pâture aux foules massifiées deviennent des sujets du débat public et les marionnettistes (re)apparaissent comme des « partenaires » incontournables dans la lutte pour « la démocratie », « les élections-pièges-à-cons » et « les droits de l’homme ». Leurs copains et coquins aux « affaires » alimentent aussi le débat public. Leur interchangeabilité est vite oubliée. Le cercle vicieux devient, de plus en plus, infernal. L’ensauvagement, fruit de la massification des foules, s’en empare. Les quelques esprits capables de lucidité en ce temps de massification sont souvent victimes de ces foules massifiées. Oui, le cercle vicieux devient de plus en plus, infernal.

Comment créer des cercles vertueux pour sortir de cet enfer ? Tel est le défi…auquel il faut à temps et à contretemps répondre.

Des collectifs citoyens épris d’un minimum de civisme et de patriotisme, des souverainistes à esprit ouvert et humaniste, réunis, en conscience, suivant leurs domaines vitaux (ou de survie) ; capables d’identifier le véritable adversaire, de le nommer et de défaire sa politique du « diviser pour régner » et relancer autrement le débat public en évitant de le limiter à tout ce qui a trait au culte de la personnalité et en le recentrant sur les marqueurs du « bomoto » peuvent devenir des promoteurs de ces cercles vertueux. Il y a là une question collective de réinvestissement du politique, de courage, d’audace, de persévérance, de convivialisme et de passage de relais sur le court, moyen et long terme.

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

INGETA.

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