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Le procès des 100 jours et le malentendu théorique

Le procès des 100 jours et le malentendu théorique

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Par Jean-Pierre Mbelu

Souvent, nous avons tendance, pour un certain nombre d’entre nous, de perdre de vue que notre pays souffre aussi et sérieusement de « la crise de sens ». Il y a, dans ce pays, un usage des mots dont la signification et le sens sont torpillés par un certain nombre d’individus pour le besoin de la cause : flouer les masses afin de mieux les assujettir. Il y a, entre ces individus et les masses populaires, un permanent « malentendu théorique ».

Au cours du « procès des 100 jours », un bâtonnier est revenu sur cette « crise de sens ». Faisant allusion à un « ministre », il n’a pas osé l’appeler  »excellence » en soutenant que ce qualificatif suppose un contenu moral.

Parlant de « quelqu’un de moyennement intelligent » qui affirme qu’il est « un intellectuel », il a fustigé dans son chef, le manque de rigueur, de sérieux et du sens de responsabilité. « Etre intellectuel, a-t-il dit, c’est appartenir à une classe sociale (et non pas seulement détenir des diplômes comme plusieurs universitaires) ayant la morale, le bien commun comme valeurs absolues. Intellectuel est une classe d’individus rares ». Il arrive, que « l’hybris du pouvoir » (confère une toute-puissance imaginaire et) conduise à se donner des mots. Donc, il y a un usage des mots lié à « la démesure » (l’hybris) que confère le fait d’être assis dans « une chaise »(de pouvoir).

Tant qu’un peu plus de lumière ne sera pas faite autour de ce « malentendu théorique » en français et dans nos langues vernaculaires, nos masses populaires risques d’être régulièrement induites en erreurs. Elles nommeront « autorité morale », « son excellence », « hommes et femmes d’Etat » des imposteurs, des « frappeurs » et d’autres criminels. Elles leur voueront un culte mortifère, à leurs dépens.

Ce bâtonnier a aussi esquissé une définition de « la République » en disant que « c’est nous tous » et non quelques individus à quelques postes de « pouvoir que ce soit ».

Tant qu’un peu plus de lumière ne sera pas faite autour de ce « malentendu théorique » en français et dans nos langues vernaculaires, nos masses populaires risques d’être régulièrement induites en erreurs. Elles nommeront « autorité morale », « son excellence », « hommes et femmes d’Etat » des imposteurs, des « frappeurs » et d’autres criminels. Elles leur voueront un culte mortifère, à leurs dépens. « Les mots sont des armes redoutables ». C’est avec les mots que l’on va à la conquête des cœurs et des esprits avant celle des terres et des matières premières stratégiques. C’est avec les mots que l’on peut arriver à produire « une conscience collective adjugée ».

Il y a un travail intellectuel de « déconstruction des mots et des expressions » utilisés au Congo-Kinshasa à faire. Il est urgent pour juguler « la crise de sens ». Juguler cette crise est important dans la lutte contre la régression anthropologique.

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

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