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Le piège de « la mobilisation générale » décrétée par le régime congolais

Le piège de « la mobilisation générale » décrétée par le régime congolais

Le piège de « la mobilisation générale » décrétée par le régime congolais 624 341 Ingeta

Par Jean-Jacques Wondo, analyste politique freelance.

Chers Congolais, que la clique à Matata arrête à vous endormir. Pendant que ce gouvernement fantoche essaie en vain de mobiliser la nation, il délègue les ministres de l’intérieur et de la défense aller signer l’acte de reddition auprès de Kagame. Les deux ministres se trouvent actuellement à Kigali pour SUPPLIER Kagame de ne plus poursuivre son offensive vers Goma.

La réunion prévue ce dimanche 8 juin entre le chef EMG, Didier Etumba et les différents commandants d’unités au front pour la réorganisation des unités de leurs commandements a été annulée car les FARDC ne sont plus motivées à poursuivre les combats. Même les quelques mercenaires serbes engagés dans certaines opérations spéciales, ont été contraints de retourner car incapables de se battre correctement. C’est la douche froide au sein de l’état-major du secteur opérationnel du Nord-Kivu!

Le moral des troupes combattantes FARDC, qui ont essayé de faire de leur mieux pour contenir cette agression est à zéro suite à la trahison. A ce moment précis, les FARDC battent en retraite vers Goma avec leurs matériels de combat: artillerie, blindés, mortiers, les deux à trois hélicoptères de combat qui ont permis tout de même de pilonner les lignes ennemies dans la nuit de jeudi avant de se se retrouver à court de munitions promises par la hiérarchie à Kinshasa et qui ne leur sont jamais arrivées (comme du temps des FAZ contre l’AFDL. décidément, l’histoire militaire congolaise reste la même). D’où la contre-offensive de la nuit à jeudi à vendredi des forces rwandaises via l’Ouganda en utilisant les moyens motorisés. et de l’artillerie lourde.

Conséquence: 600 militaires exaspérés par ces trahisons à répétition, sont allés de l’autre côté de la frontière, espérant trouver un tant soit peu de répit plutôt que s’engager dans une guerre où tous leurs efforts sont anéantis par une haute hiérarchie militaire qui joue subtilement à un agenda caché.

Tenez, nos contacts nous ont fait état d’une grande opération offensive des FARDC dans la journée de jeudi. Nos unités au front, appuyés par des bombardements aériens (tirs de roquettes,..) et d’intenses tirs de mortiers et d’artillerie lourde, avec un appui conséquent de la Monusco, sont parvenus à mettre les rwandais et leurs alliés du M23 en débandade, les repoussant même jusqu’au frontières rwandaises. Craignant que cette offensive traverse le Rwanda et déstabilise ce pays en ouvrant une voie d’entrée aux FDLR, Kagame a utilisé des unités motorisées de son armée régulière, avec l’accord de Museveni, via l’Ouganda, pour prendre les FARDC de revers et en tenaille.

Entre-temps, les unités des 321è et 322è de la Force d’Intervention Rapide de Kindu, dont il faut saluer la combativité, ont permis de fixer l’ennemi aux marges de la frontière rwandaise, en attendant les munitions promises par la Région Militaire et l’Etat-major des opérations. Ce qui n’arrivera jamais. Or dans la guerre, le temps est un paramètre précieux. Et la suite, nous la connaissons tous car nous étions le premier à signaler l’entrée d’environ une Brigade de l’armée rwandaise et le décès des deux casques bleus indiens de la Monusco. Malgré les faux démentis des kabilistes, mais la Vérité étant têtue a fini par confirmer toutes les infos que nous vous livrons in real time sur la situation réelle au front.

S’agissant d’ailleurs de la mort d’un des casques bleus indiens, ce dernier, garde du corps d’un général indien de la Monusco, a été touché par des tirs de balles (et non par un éclat d’obus) alors qu’il recevait un appel téléphonique satellitaire en provenance des lignes du front. C’est au moment où qu’il s’apprêtait à passer la communication au général qu’il a été touché à bout portant par une rafale en provenance des positions ennemies du M23.

Chers congolais, maintenant que le territoire stratégique (pour les Rwandais et Banyamulenge) de Rutshuru est sous contrôle et occupation effective rwandaise, qu’au moins 600 militaires FARDC en cavale en Ouganda et que le moral des FARDC est anéanti, tout est fin prêt pour passer à la seconde phase de cette guerre bien planifiée entre le Rwanda et une partie de la haute hiérarchie politique et congolaise.

Il s’agit ni plus ni moins d’amener le Rwanda et la RDC à négocier. C’est là que se situe le piège tendu par certains diplomates occidentaux en quête de soutien en Afrique du Sud et le gouvernement illégitime congolais: Imposer un dialogue et un compromis entre le Rwanda et la RDC dans une affaire que le Rwanda présente être congolo-congolaise.

En lisant cet extrait du compte rendu du gouvernement congolais vous en comprendrez la subtilité:

« Le gouvernement congolais remercie ainsi la communauté internationale d’avoir clairement dénoncé l’implication étrangère dans la déstabilisation de l’Est de la RDC et demande au conseil de sécurité des Nations unies de « tirer toutes les conséquences qui s’imposent à l’endroit de tous ceux qui mettent à mal la paix et la sécurité dans la région des Grands lacs, endeuillant à nouveau le Nord-Kivu ». »

Chers congolais, dès le début de cette agression, le régime en place a toujours donné le sentiment de privilégier la négociation avec les mutins. Mais il n’ose pas le dire tout haut car craignant la vindicte populaire. Et pourtant toutes les sources de renseignements nationales et internationales ont parlé d’AGRESSION en indexant le Rwanda. En même temps le Rwanda déclarait qu’il n’avait rien à avoir à ce problème congolo-congolais. Notez en passage qu’entre-temps dans sa conférence de presse, comptez le nombre de dizaines de fois que Kagame a utilisé le mot Congo. Paradoxalement, dans son discours du 30 juin, Mr Kabila, dont le pays est reconnu par tous, agressé par le Rwanda, lui qui s’octroie la qualité du Commandant suprême, n’a en aucun moment utilisé une fois le mot Rwanda pour identifier l’agresseur ou les soutiens aux mutins. Laissant ce sale besogne de diversion à son perroquet national, dont il sait très bien que plus aucun congolais ne prend au sérieux ses déclarations.

Même du temps des FAZ, lors des deux guerres de Shaba, on a vu plusieurs fois MOBUTU, en treillis militaire, aller conférer et requinquer les militaires au front de la 2ème Région militaire de l’époque commandée par le feu général d’armée Singa Boyenge et le général Dikuta dans l’axe Kamina Sandoa. Ce qui n’est pas le cas avec Mr Kabila, ayant annulé en dernière minute une visite programmée avec les militaires au front. Préférant aller festoyer au Burundi alors qu’il a astreint la nation au jeûne et prière!

Dans la déclaration du gouvernement, le régime du pays agressé et humilié par le Rwanda, veut laisser à la communauté internationale (ONU) toute la latitude de régler cette guerre. Alors que le droit international reconnait à chaque Etat souverain le droit à la guerre (Jus ad bellum). D’ailleurs, la Constitution et la loi congolaise reconnaissent également cette prérogative nationale au Gouvernement et aux institutions nationales (voir plus bas).

Le piège est qu’en laissant au Conseil de sécurité de régler ce litige à la place d’une riposte armée selon les règles de l’art (militaire) de la RDC, pays souverain, c’est vers la voie insidieuse du dialogue que ce régime de Pétain veut amener le pays. Nous savons tous bien que le CS , dans sa configuration actuelle, la situation de la Syrie nous en donne une bonne illustration, (opposition USA+UE contre Russie+ Chine), ne parviendra jamais à trouver un CONSENSUS autour d’une solution armée et coercitive contre le Rwanda.

Un dialogue devant sans doute deboucher à une reconnaissance politique et militaire des mutins et de leur communauté identitaire monoethnique prorwandaise. Ce qui se traduira concrètement par des accords politiques pouvant aboutir à la reconnaissance des territoires « autonomes » à céder aux mutins et leurs pseudo-ethnies. C’est ainsi que Rutshuru pourra bientôt être considéré, comme l’a été un moment le Kosovo dans la Serbie, comme un territoire ayant un statut autonome avec la possibilité d’aboutir à son autodétermination. Notez que juste après sa réélection frauduleuse, Mr Kabila a accéléré le plan de décentralisation en créant à dessein des nouvelles villes taillées ethniquement sur mesure, notamment dans le Nord-Kivu dans le but de revendiquer à terme, par simple référendum, leur autonomie. Or ces territoires subissent actuellement un dépeuplement forcé des populations autochtones congolaises au profit des populations rwandophones venues d’outre-collines de Gisenyi et environs.

C’est ainsi que le gouvernement de ce régime illégitime, en collusion avec les agresseurs de nos frères du Kivu, veut amener l’ONU à pousser la RDC et la Rwanda à dialoguer au profit des populations rwandophones occupant de force le territoire souverain congolais. Une façon pour ces fils égarés du Congo, de se décharger de leur responsabilité. Alors que l’article 3 de la loi la Loi organique portant organisation et fonctionnement des forces armées dit clairement que la Défense Nationale a pour objet d’assurer la protection et la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la Nation, en tout temps, en toute circonstance et contre toutes les formes d’agression ou de menace.

De plus, l’article 16 de la même loi dit que l’organisation de la défense de la République Démocratique du Congo
incombe aux institutions et aux structures politiques et militaires intervenant dans la politique de défense.
Article 17 :Les institutions et structures politiques et militaires intervenant dans la politique de défense sont :
– le Président de la République ;
– le Gouvernement ;
– l’Assemblée Nationale ;
– le Sénat ;
– le Conseil Supérieur de Défense ;
– le Haut Commandement Militaire

Donc la mission principale d’organisation de la défense de la RDC et celle d’assurer la sauvegarde des intérêts nationaux fondamentaux incombent D’ABORD en premier lieu aux institutions nationales congolaise, notamment au Gouvernement national et NON à l’ONU ou au Conseil de sécurité!

Le fait que les FARDC se soient trouvées sans munitions alors qu’elles ont repoussé aux limites de nos frontières n’est pas de la responsabilité de l’ONU ou du CS. Mais bien des autorités politiques et militaires infâmes, trouvant tous les moyens de s’octroyer des villas et voitures luxueuses, de corrompre la CENI, les parlementaires, les magistrats; trouvant des moyens d’acheter des munitions pour équiper les armes servant à tirer sur les populations civiles ou les opposants non armés… Mais incapables d’armer correctement les FARDC au front!

Ainsi pour conclure chers congolais, voici la vérité de la mise en action accélérée de ce plan d’agression de la RDC. Toute déclaration de mobilisation générale n’est que de la poudre aux yeux. Comment peut-on mobiliser une population lorsqu’on prive sciemment son armée des moyens adéquats de défendre la souveraineté et l’intégrité du pays? La meilleure mobilisation consiste en la mise à la disposition des FARDC de TOUS LES MOYENS qu’il faut pour combattre l’ennemi. C’est d’ailleurs une obligation légale de ce gouvernement.

Il ne reste plus qu’à chaque patriote congolais de faire ce qu’il peut faire pour sauver la Nation Congolaise délibérément déstabilisée par le sommet de l’Etat et des institutions.

La présence signalée des ministres de la défense et de l’intérieur au Rwanda s’apparente de plus en plus en une sorte de reddition. Un aveu d’impuissance. Donc, arrêtez d’appeler à la mobilisation générale de la population dès lors que vous allez au même moment courber l’échine auprès de Kagame, après avoir privé l’armée des moyens de défense!

Au Peuple Congolais de se prendre lui-même en charge!

Le messager des combattants (du front) démoralisés et trahis par leur haute hiérarchie.

 

JJW

 

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