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Le Kongo-Kinshasa est un patrimoine commun. Il n’est pas « un gâteau »

Le Kongo-Kinshasa est un patrimoine commun. Il n’est pas « un gâteau »

Le Kongo-Kinshasa est un patrimoine commun. Il n’est pas « un gâteau » 1365 910 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

« Seule une mémoire collective claire, instruite de ce qui s’est réellement passé, assure au peuple martyr l’avenir qu’il est en droit d’espérer.» – Jean Ziegler

Dans un pays en guerre perpétuelle, la question de l’importance du « suffrage censitaire » abusivement dénommé « suffrage universel » se pose. Pourquoi les élections « censitaires » doivent-elles être organisées si ce pays considéré comme « un gâteau » doit finir par former un gouvernement dit d’union nationale ?

Les pays de l’AES, le Mali, la Burkina Faso et le Niger ont suspendu le processus électoral. Ils ont organisé des assises de refondation pour asseoir leurs pays sur des principes partagés collectivement en vue de protéger leur souveraineté, de mettre fin au terrorisme – après avoir identifié ses commanditaires-, de créer une forte confédération diversifiant son partenariat stratégique, avant de repenser au processus électoral.

Un leadership collectif à trois têtes

Leurs peuples, ayant une mémoire historique collective bien instruite et lucide, se sont mis debout pour soutenir ce processus révolutionnaire. Ce faisant, ils sont en train de repartir, difficilement, certes, sur des bases souverainistes. Ils sont en train de devenir les démiurges de leur propre destinée. Et la confédération a opté pour un leadership collectif à trois têtes. D’où son efficacité dans le traitement et la recherche des solutions aux questions communes face auxquelles est confrontée la sous-région.

Sans un maximum de souveraineté, les élections deviennent une bombe à retardement. Elles conduisent au partage du « gâteau » que les copains, les coquins et les mercenaires au service des forces extérieures du pays-à quelques exceptions prêts- trouveront toujours injuste.

Sans un maximum de souveraineté, les élections « censitaires » deviennent une bombe à retardement. Elles conduisent au partage du « gâteau » que les copains, les coquins et les mercenaires au service des forces extérieures du pays-à quelques exceptions prêts- trouveront toujours injuste. Les déçus trouveront toujours le moyen de manipuler des pans entiers des populations abrutis par la guerre perpétuelle afin qu’ils les soutiennent dans la fausse revendication de leur part.

Le Kongo-Kinshasa connaît des moments très difficiles. Néanmoins, des compatriotes kongolais, des patriotes, des souverainistes, des résilients et des résistants de tous les bords semblent avoir compris les enjeux et rejettent la manipulation. Comme leurs compatriotes africains de l’Ouest, ils connaissent par coeur l’histoire de la guerre perpétuelle qui leur est imposée et le jeu que jouent les copains, les coquins et les mercenaires considérant leur pays comme « un gâteau ». Ils ont besoin d’une armée patriotique et des figures identificatoires pouvant les maintenir debout afin qu’ensemble ils parviennent à mettre fin à cette guerre.

L’humain kongolais enrichi de ses carrés miniers rejette l’altérité

S’engager sur cette voie implique une profonde réforme des coeurs et des esprits. Que les Kongolais(es) en arrivent, majoritairement, aidé(es) par leurs figures identificatoires, à se convaincre que leur pays est un patrimoine commun, qu’il n’est pas « un gâteau ». (Ce « gâteau » se nomme, prioritairement, aujourd’hui, terres kongolaises, carrés miniers et argent, beaucoup d’argent pour soi seul. L’humain kongolais nouvellement enrichi de ses carrés miniers est un être replié sur lui-même et sur ses « autres-lui-même ». Il a perdu le sens du « pour autrui », de l’altérité, de l’accueil de la différence, de l’organisation du politique de façon « agonique ».)

Les Kongolais(es) debout, les survivants, les résistants et les résilients sont dans l’obligation de lutter pour que le pays échappe à l’esclavagisme et à la néocolonisation…

Il y a là une question d’une crise de la culture à laquelle il faut urgemment trouver des réponses sur le court, le moyen et le long terme. Il y va de la réinvention de l’humain kongolais.

En attendant, les Kongolais(es) debout, les survivants, les résistants et les résilients sont dans l’obligation de lutter pour que le pays échappe à l’esclavagisme et à la néocolonisation des « négriers des temps modernes » ayant choisi les carrés miniers et l’argent comme fin égoïste de leur vie et la guerre et la manipulation des identités comme moyens pour y arriver.

 

Babanya Kabudi

INGETA.

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