Par Mufoncol Tshiyoyo
Le Congo, notre terre, se délite sous nos yeux. Nous l’avons vu arriver, mais cela n’atténue en rien la douleur de constater cette séparation qui s’installe entre l’Est et l’Ouest. Pas de Mur de Berlin en béton, mais un mur invisible tout aussi cruel. Les familles sont divisées, les communautés isolées, et cette fracture s’impose comme une évidence. Un pays riche en âme, déchiré par des frontières invisibles, mais terriblement réelles.
Les habitants de l’Est, contraints de vivre sous une autorité oppressive semblable à celle de Vichy, ne peuvent pas rejoindre leurs familles à l’Ouest. Inversement, ceux de l’Ouest restent prisonniers de leur partie du territoire, incapables de traverser ce gouffre invisible. Cette vérité est une plaie ouverte sur notre unité nationale, une blessure qui réclame soin et réparation.
L’impuissance des acteurs de seconde zone
Mais qui peut entendre ces cris silencieux, ces murmures de souffrance des Congolais ? Qui peut leur répondre ? Où sont ceux qui doivent incarner le leadership et l’unité nationale ? Les figures qui prétendent gouverner ne peuvent pas elles-mêmes franchir cette ligne invisible.
Où sont ceux qui doivent incarner le leadership et l’unité nationale ? Les figures qui prétendent gouverner ne peuvent pas elles-mêmes franchir cette ligne invisible.
Bloquées, incapables de traverser cette fracture qui divise le pays. Leur inaction et leur silence ne sont pas simplement des échecs politiques : ce sont des insultes à l’essence même de notre nation.
Faire ce constat n’est pas un acte de moquerie contre le pouvoir-os (mokuwa) fragile qui soutient encore notre structure nationale. C’est un acte de responsabilité, une manière de nommer la vérité.
Pourtant, ce constat, aussi crucial soit-il, ne suffit pas. Comme il reste muet sans une réponse. Et le silence qui persiste est insupportable. Puisque des jours passent. Qui ne se ressemblent pas beaucoup, alors qu’ils forment une capitulation.
La question cruciale
La question n’est plus seulement « pourquoi ? » mais « comment ? ». Comment organiser la résistance ? Face à cette division qui se mue en oppression, une réaction s’impose. Les Congolais, qu’ils soient à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud, ne peuvent plus attendre que l’espoir vienne d’en haut. Quand il n’en existe plus ? La résistance devient une obligation morale, une étape cruciale pour préserver notre unité.
Les Congolais, qu’ils soient à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud, ne peuvent plus attendre que l’espoir vienne d’en haut. Quand il n’en existe plus ? La résistance devient une obligation morale, une étape cruciale pour préserver notre unité.
Cette résistance doit être intelligente, organisée et sous diverses formes. Elle ne se limite pas aux armes, mais embrasse une stratégie de mobilisation populaire, une éducation civique, et l’utilisation des outils modernes comme les réseaux sociaux pour sensibiliser et rassembler. Le Congo n’est pas juste un territoire riche en minerais.
C’est une terre débordant de vie, de rêve et d’histoire. Nous devons refuser de céder à la fragmentation et proclamer avec force que nous sommes un peuple uni. Il est plus qu’urgent de se rappeler des mots attribués à Patrice Lumumba : « Nous devons nous unir ou périr séparément. » « L’unité est notre seule chance de survie et de renaissance. »
Un fil d’espoir pour l’avenir malgré tout
Nonobstant la fracture, il existe un fil invisible, mais puissant qui relie chaque Congolais. Ce fil, c’est l’espoir. L’espoir de retrouver nos terres, nos familles et notre dignité. L’espoir d’un avenir où cette division ne sera qu’un lointain souvenir.
Nonobstant la fracture, il existe un fil invisible, mais puissant qui relie chaque Congolais. Ce fil, c’est l’espoir. L’espoir de retrouver nos terres, nos familles et notre dignité.
Un jour, nous reviendrons. Nous reviendrons libres et unis, portés par notre foi en l’avenir et notre amour pour cette terre. Comme le disait un poète norvégien : « Nå slåss vi for rett til å puste » (Nordahl dikt 17 mai 1940).
Maintenant, nous combattons pour le droit de respirer. Respirer librement, sur notre propre sol, dans notre propre pays. Ce rêve d’un Congo uni et prospère doit devenir le phare qui guide chaque Congolais.
En conclusion
Un appel à l’action s’impose. Le Congo en morceaux n’est pas une fatalité. Mais un défi que nous devons relever ensemble. Chaque Congolais, qu’il soit de l’est, de l’ouest ou même en diaspora, a un rôle à jouer. Ce défi exige de la foi, du courage et une détermination inébranlable.
Un jour viendra où, unis, nous redresserons le Congo. Ce jour-là, notre nation renaîtra de ses cendres, guidée par la mémoire de ses ancêtres et la force de ses enfants. Ensemble, nous devons agir, résister et croire en un meilleur avenir. Nous sommes le Congo. Et unis, nous vaincrons. La liberté est un trésor inestimable, comme le rappelait Che Guevara : « La liberté n’a aucun prix. Elle est un trésor inestimable. »
C’est pour cette liberté que nous nous battons aujourd’hui. Comme je n’ai jamais cessé de l’écrire : LIKAMBO OYO EZA LIKAMBO YA MABELE. Je suis partant pour la résistance organisée.
Mufoncol Tshiyoyo, M.T., un homme libre
(Lp), La Dissidence D