Par Jean-Pierre Mbelu
Mise en route
Servir certains régimes peut, à la longue, se révéler fatal. Surtout, s’ils sont thanathocratiques.
Paul Kagame en a fait l’expérience. Il a fait le choix de l’intelligence auto-suicidaire au point de croire que toutes les questions des Grands Lacs Africains ne peuvent trouver leurs réponses que dans une guerre interminable. Reproduisant, le modèle de certains de ses mentors, il a de la peine à rompre avec le choix pour cette intelligence du rien. Il vient de feindre que la guerre du Rwanda contre le Kongo-Kinshasa n’a pas encore commencé. C’est fou.
Rappel des objectifs de la guerre des années 1990 et ses proxys
La guerre raciste de prédation et de basse intensité menée par des proxys rwandais et ougandais interposés date des années 1990. L’AFDL fut un Cheval de Troie leur permettant d’infiltrer l’armée, la police, les services de sécurité et plusieurs institutions du pays de Lumumba. Les objectifs de cette guerre ont fini par devenir un secret de Polichinelle : dépouiller le Kongo de sa matière grise, occuper ses terres ancestrales, voler et contrôler les matières premières stratégiques pour le compte des globalistes apatrides, balkaniser, somaliser et provoquer l’implosion du géant au coeur de l’Afrique en plusieurs petits Etats faibles, malléables et pouvant être opposés les uns aux autres en application de la politique du « diviser pour régner », voler les archives du pays pour tenter d’effacer son histoire et sa mémoire, etc.
C’est depuis bientôt trois décennies que le Rwanda et l’Ouganda font la guerre au Kongo-Kinshasa. Que Paul Kagame en vienne à faire croire à un journaliste de France 24 que son pays pourrait entrer en guerre contre la gâchette de l’Afrique si cela est nécessaire, cela fait rigoler les amnésiques.
Pour réaliser ces objectifs, les proxys rwandais et ougandais ont fabriqué, depuis les années 1990, plusieurs fausses rébellions kongolaises. En 2006, se confiant à un journaliste de la BBC, Paul Kagame, reconnaissait cela.
Donc, c’est depuis bientôt trois décennies que le Rwanda et l’Ouganda font la guerre au Kongo-Kinshasa. Que Paul Kagame en vienne à faire croire à un journaliste de France 24 que son pays pourrait entrer en guerre contre la gâchette de l’Afrique si cela est nécessaire, cela fait rigoler les amnésiques. Il aurait raté l’occasion de se taire.
Organiser la résistance contre la thanathocratie
Si Paul Kagame feint d’être amnésique, les Kongolais(es), eux-elles, n’ont rien oublié. Plusieurs ont compris qu’ils (elles) devraient, par-delà leurs différences et leurs différends, organiser une courageuse résistance contre cette guerre hybride faite par procuration. Les plus jeunes apprennent de plus en plus à ne pas trahir leur pays, à défendre son intégrité territoriale et à protéger ses terres ancestrales. Même si la mobilisation générale peine organisée sur toute l’étendue du pays…
Les thanathocraties sont des régimes ayant opté pour l’intelligence du rien, pour l’intelligence auto-suicidaire, pour l’intelligence de la mort. Leur option hédoniste courtermiste marche de pair avec leur goût pour le rien. Ils ont des liens avec des religions inutilement apocalyptiques.
De plus en plus, les Kongolais(es) averti(e)s ne se laissent plus impressionner par le show médiatique de « l’homme fortifié » de Kigali. Même s’il est important de ne pas se laisser prendre par ses choix thanathocratiques. Il veut entraîner les Grands Lacs Africains dans un cycle infernal de dépopulation. C’est aussi cela l’un des objectifs de cette guerre raciste de prédation et de basse intensité. Il a copié le modèle des régimes thanathocratiques qu’il a imposé au Rwanda.
Ils vassalisent les minorités ethniques en leur disant qu’ils doivent être au service de la mort si elles veulent échapper à leur extermination ourdie par les majorités. Cette instrumentalisation cache les objectifs susmentionnés et sert la politique du »diviser pour régner ».
En effet, les thanathocraties sont des régimes ayant opté pour l’intelligence du rien, pour l’intelligence auto-suicidaire, pour l’intelligence de la mort. Leur option hédoniste courtermiste marche de pair avec leur goût pour le rien. Ils ont des liens avec des religions inutilement apocalyptiques. Une certaine tendance évangélique au Kongo en serait proche et ses lectures fondamentalistes de la Bibles se révèlent de temps en temps dangereuses.
Une petite conclusion
Eviter les choix de Kagame, c’est penser des partenariats stratégiques à signer avec des Etats civilisations pouvant aider le Kongo-Kinshasa à mettre fin à cette guerre sans tomber dans le piège néronien de Paul Kagame disposé à bouter le feu à ce qui reste de la prison à ciel ouvert du Rwanda. Eviter les choix de Kagame, c’est lui résister tout en se tournant vers la tradicratie re-civilisatrice.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba