• IDEES & RESSOURCES POUR REINVENTER LE CONGO

Fraudeurs, heureux bénéficiaires et effondrement de l’Etat

Fraudeurs, heureux bénéficiaires et effondrement de l’Etat

Fraudeurs, heureux bénéficiaires et effondrement de l’Etat 1280 960 Ingeta

Par Jean-Claude Maswana

Quand la classe politique se révèle à la fois irresponsable et incompétente, elle cesse d’être un remède pour devenir le mal lui-même. Et dans sa ruse, elle détourne l’attention du peuple en accusant les murs au lieu de désigner ceux qui les traversent.

Ainsi, des acteurs politiques incapables d’assumer leur part dans le déclin social, mais experts en diversion, font croire aux esprits naïfs qu’il existerait une « crise des institutions », que tout se jouerait dans un mauvais choix entre État unitaire ou fédéral.

Quand « tout le monde » est dans la fraude

On propage l’illusion que la qualité des institutions précède celle des hommes, comme si les institutions étaient des faits de nature. Or, l’ordre institutionnel est un fait social : il naît, vit ou meurt par la vertu ou la faillite des hommes.

Dans un pays normal, ceux qui ont organisé les élections de 2018, et qui insistent que les résultats proclamés étaient frauduleux, devraient être poursuivis par la justice. Curieusement, personne ne peut le faire, pas par manque de mécanismes institutionnels pour le faire. Mais puisqu’il n’y a personne pour le faire, surtout pas les « heureux bénéficiaires » de la fraude et qui le referont à leur sauce en 2023.

Tant que ceux qui peuplent l’arène politique sont des fraudeurs (fausses identités, nationalités douteuses, faux parcours scolaires et diplômes, fausses identités, enrichissements illicites, bilans criminels, records à ciel ouvert de corruption et pillages, etc), aucun texte, aucune règle, aucun dialogue, fût-il long de trente ans, ne produira une institution juste.

Ils organiseront des élections frauduleuses avec vainqueurs fantaisistes et reviendront l’avouer ouvertement par la suite tout en convaincant les naïfs qu’ils méritent toujours le pouvoir. Tout cela non pas à cause des lois qui feront défaut, mais parce que « tout le monde » est dans la fraude. Dans un pays normal, ceux qui ont organisé les élections de 2018, et qui insistent que les résultats proclamés étaient frauduleux, devraient être poursuivi par la justice.

Curieusement, personne ne peut le faire, pas par manque de mécanismes institutionnels pour le faire. Mais puisqu’il n’y a personne pour le faire, surtout pas les « heureux bénéficiaires » de la fraude et qui le referont à leur sauce en 2023.

Une crise d’Hommes

Clairement la classe politique beigne dans la fraude, et la manifeste dans leurs êtres et leurs actes. Lorsque de tels hommes s’accaparent l’État, il n’y a tout simplement personne pour faire fonctionner la règle, ni même pour incarner une once de morale ou de justice.

Quand l’État s’effondre, on ne le reconstruit pas en redessinant ses contours, mais en revenant aux fondations de toute société humaine : vérité, responsabilité, solidarité, comme dans une famille saine.

Dans ce contexte, il serait, à notre humble d’avis, une imposture de faire croire que la clé de la relève de la société RDC nécessiterait en urgence telle réforme de l’Etat ou règles institutionnelles, par une classe politique qui vit du pillage et crimes divers sur la population. Dans un monde où tous les « bons pères de famille » volent « innocemment » et se font bénir par les églises et pasteurs qu’ils financent avec l’argent du vol, mêmes les règles divines sont aussi une vaste blague.

On fait face à une crise d’Hommes très manifeste et le pays n’est pas géré. Il est plutôt victime d’une vaste fraude. Gérer un pays, c’est comme tenir une maison en bon père de famille : qu’elle soit centralisée ou décentralisée importe peu, si ceux qui y vivent n’en respectent ni l’esprit ni les règles. Quand l’État s’effondre, on ne le reconstruit pas en redessinant ses contours, mais en revenant aux fondations de toute société humaine : vérité, responsabilité, solidarité, comme dans une famille saine.

Jean-Claude Maswana

INGETA.

REINVENTONS

LE CONGO

Informer. Inspirer. Impacter.

Notre travail consiste à :
Développer un laboratoire d’idées sur le passé, présent et futur du Congo-Kinshasa.

Proposer un lieu unique de décryptage, de discussion et de diffusion des réalités et perspectives du Congo-Kinshasa.

Aiguiser l’esprit critique et vulgariser les informations sur les enjeux du Congo, à travers une variété de supports et de contenus (analyses, entretiens, vidéos, verbatims, campagnes, livres, journal).