Par Jean-Pierre Mbelu
« Les esclaves forgent continuellement leurs propres chaînes » – M. HORKHEIMER
Décréter l’ « état de siège » devrait-il s’accompagner de « la trêve de la pensée » ? « Les critiqueurs » devraient-ils se taire comme certains compatriotes kongolais le suggèrent ? Non.
« La trêve de la pensée » serait un danger grave pour le débat public et pour le pluralisme de la pensée. Des questions du genre : Pourquoi l’ « Etat de siège » et pas la mise en place urgente de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation ; pourquoi l’ « état de siège » seul et pourquoi pas l’ « état de siège » accompagné immédiatement d’une justice transitionnelle ; pourquoi l’ « état de siège avant l’audit de l’armée » et la mise en accusation des pays voisins impliqués dans la guerre de basse intensité menée contre le pays comme ça était le cas pour l’Ouganda ? Toutes ces questions et beaucoup d’autres peuvent se poser dans un contexte de guerre perpétuelle, de recherche et de maîtrise de ses causes profondes.
Pourquoi l’ « Etat de siège » et pas la mise en place urgente de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation ; pourquoi l’ « état de siège » seul et pourquoi pas l’ « état de siège » accompagné immédiatement d’une justice transitionnelle ; pourquoi l’ « état de siège avant l’audit de l’armée » et la mise en accusation des pays voisins impliqués dans la guerre de basse intensité menée contre le pays comme ça était le cas pour l’Ouganda ?
Ce qui est à éviter est que les activistes du décérébrage et de l’assujettissement collectif ne puissent dicter au reste des Kongolais ce à quoi ils doivent s’en tenir au cours du mois d’avril du point de vue de la pensée. Le danger serait que ces activistes du décérébrage en arrivent à imposer un « mémoricide » à leurs congénères !
Dieu merci ! Les consciences patriotiques éveillent refusent de se taire. Elles fouinent dans le passé. Elles veulent savoir qui a fait quoi quand avec qui et pourquoi ? Est-ce en faisant la même chose et toujours la même chose avec les mêmes personnes qu’il pourrait y avoir des résultats différents ?
Que signifie « une guerre de basse intensité » ? Les consciences patriotiques éveillées ont choisi la liberté de penser et ne sont pas prêtes à la troquer contre la dictature de la pensée unique et/ou de la bêtise. Non. La lutte continue…
Elles ne choisissent pas entre l’ « état de siège » et la trêve de la pensée. Elles continuent à penser pendant l’ « état de siège ». Elles le feront après comme elles l’ont fait avant.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961