Par Mufoncol Tshiyoyo
L’adhésion du Congo à la Communauté des pays d’Afrique de l’Est et l’alliance supposée avec l’Ouganda, deux maux de la même nature… On nous fabrique parfois des discussions « inutiles ».
Le cas d’adhésion du Congo à la Communauté dite des pays d’Afrique de l’Est en est une à la lumière des conclusions auxquelles les dernières résolutions de la rencontre de Nairobi ont produit.
Un vaste marché de dupes
Il est à noter entre autres l’envoi d’une force militaire composée du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Burundi et du Rwanda. Je signale en passant que si le Kenya sera bientôt militairement au Congo, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi s’y trouvent déjà depuis le fameux AFDL de triste mémoire avec ses « conglomérats d’aventuriers ». Tout cela révolte parce qu’en voulant jouer à la Ponce Pilate, ils nous prennent tous pour des cons.
La vraie question à se poser est celle de l’objectivité de l’adhésion du Congo à la Communauté des pays d’Afrique de l’Est. Pourquoi y adhérer si la mission poursuivie et à poursuivre n’est pas l’infiltration des pays de l’Est, notamment les deux principaux « États mercenaires ».
La vraie question à se poser est celle de l’objectivité de l’adhésion du Congo à la Communauté des pays d’Afrique de l’Est. Pourquoi y adhérer si la mission poursuivie et à poursuivre n’est pas l’infiltration des pays de l’Est, notamment les deux principaux « États mercenaires » (Chomsky). Le Rwanda et l’Ouganda ont fait de l’hostilité permanente contre le Congo (même si c’est à l’instigation de leur maître) la raison principale de leur survie. Agir autrement, c’est condamner lesdits pays à l’inexistence.
En outre, le Congo ne peut pas non plus faire comme si une entente avec les deux « pays » susmentionnés est possible si elle n’est auparavant pas fondée sur une victoire militaire préalablement arrachée sur le terrain. Croire, en effet, le contraire équivaut à se tirer une balle dans le pied. Voilà pourquoi je souris quand les raisons d’ordre économique sont invoquées. La circulation des personnes à l’intérieur de ce qui apparaît comme un vaste marché des dupes favorisera plus la pénétration de la cinquième colonne au Congo.
Un énième mensonge
En dehors de la Communauté des pays d’Afrique de l’Est, la RD Congo participe déjà comme membre de la SADC. Quels sont les pays membres de la SADC. La Tanzanie, par exemple, que l’on retrouve comme par un hasard à la Communauté des pays d’Afrique de l’Est. La RD Congo siège aussi dans les instances directionnelles de la CEPGL. Parmi les pays qui en sont les membres, on trouve notamment le Burundi et le Rwanda. Toutes sont des organisations supranationales africaines. Là n’est pas le problème.
Toute politique allant dans le sens de la démultiplication des organisations supranationales vise avant tout à maintenir le Congo dans l’illusion entretenue d’ouverture et de « développement ». À quoi pourrait-on s’attendre lorsque les « Bourreaux » du Congo se constituent juge et partie en même temps ? Un énième mensonge.
C’est au niveau des solutions concrètes déjà apportées et capables de résoudre définitivement la crise d’instabilité orchestrée que traverse le Congo que se pose la problématique. Poursuivant sur la même lancée, les pays dits d’Afrique de l’Est sont membres à part entière de l’ONU. Ce « machin » (De gaule) se fait représenter par la Monusco au Congo. Malgré son budget, ses 20 000 soldats et des moyens militaires mis à sa disposition, la présence de la Monusco au Congo participe de l’entretien et du maintien de la crise à l’est du pays. Y ajouter des forces multiformes, c’est le cheminement vers la « balkanisation » tant redoutée de la RD Congo.
La permanence de la crise au Congo fait suite à la théorie de la « guerre infinie » chère à Rumsfeld et aux Straussiens. D’où, toute politique allant dans le sens de la démultiplication des organisations supranationales vise avant tout à maintenir le Congo dans l’illusion entretenue d’ouverture et de « développement ». À quoi pourrait-on s’attendre lorsque les « Bourreaux » du Congo se constituent juge et partie en même temps ? Un énième mensonge.
Qui a peur?
Quoi que l’on dise, la fuite vers la Communauté des pays d’Afrique de l’Est cache très mal l’échec de l’alliance supposée entre le Congo et l’Ouganda. À un certain moment, il faut plus que du courage pour se regarder dans les yeux et poser la question de la responsabilité historique des actes que nous posons comme des sujets congolais. Comment l’élite congolaise est tombée dans le piège de croire que l’Ouganda allait résoudre la crise auto-engendrée par les deux types de mercenariat dont le Rwanda et l’Ouganda représentent les intérêts majeurs ? Il y a donc péril en la demeure.
Le temps est venu de rassembler des filles et fils patriotes du Congo dans le but d’engager la lutte de son indépendance et de sa libération. Le Congo doit s’assumer. Pour ce faire, il doit armer sa jeunesse.
À tout prendre, « quand on a tout le système contre soi, on renverse la table » (Bercoff). Le temps est venu de rassembler des filles et fils patriotes du Congo dans le but d’engager la lutte de son indépendance et de sa libération. Le Congo doit s’assumer.
Pour ce faire, il doit armer sa jeunesse. Étant donné que nous sommes en situation guerre et non dans une gestion courante des hommes et de pouvoir. Seuls des filles et des fils du Congo sont capables de grands sacrifices que la nation exige de nous par le biais d’un pacte de sang. Qui a peur ?
Likambo oyo eza likambo ya mabele.
Mufoncol Tshiyoyo, M.T.,
CEO, MT & Associates Consulting Group, membre de la « Dissidence congolaise », « D » et Les Amis de Mufoncol Tshiyoyo