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Démocratie, légitimité & pouvoir au Congo: Pourquoi le peuple congolais doit surtout lutter contre les parrains occidentaux (des sous-fifres africains)

Démocratie, légitimité & pouvoir au Congo: Pourquoi le peuple congolais doit surtout lutter contre les parrains occidentaux (des sous-fifres africains)

Démocratie, légitimité & pouvoir au Congo: Pourquoi le peuple congolais doit surtout lutter contre les parrains occidentaux (des sous-fifres africains) 1248 701 Ingeta

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu décrypte le mode opératoire des anglo-saxons et occidentaux au Congo, interroge la démarche politique d’Etienne Tshisekedi, apporte un éclairage sur le sens de la politique et la source du pouvoir, et explique pourquoi une partie de la diaspora congolaise actuelle a opté pour le Congo de l’insoumission et va être imbattable.

Sur le mode opératoire des parrains anglo-saxons et occidentaux

Nos masses populaires ne sont pas encore suffisamment fortes pour pouvoir renverser les rapports de force, le chemin est encore un peu long. Lisez calmement les résolutions proposées par le sénat américain contre la kabilie. Les parrains anglo-saxons ne peuvent pas prendre de résolutions sans être sûrs que le souverain primaire est derrière. Si le souverain primaire n’est pas derrière, ils peuvent faire leur coup d’Etat mais il ne sera pas accepté par les masses populaires congolaises. C’est la raison pour laquelle ils déploient un effort qui consiste à avoir quelqu’un qui pourrait entraîner les masses populaires derrière lui comme cela, ils peuvent avoir une caution qui sera l’aboutissement des résolutions qu’ils sont en train de chercher à prendre.
Dans sa matinée politique du 11 mai 2016, Valentin Mubake essaie de résumer les enjeux à la fois géopolitiques et géostratégiques de ce qui se passe chez nous, et il mentionne le fait que les parrains agissent de manière cyclique. Maintenant qu’ils sont arrivés à la fin d’un cycle, ils doivent trouver une issue. C’est ainsi qu’ils vont enfumer certains congolais. Ils vont financer, organiser certaines rencontres, de façon à pouvoir, petit à petit, mettre sur le devant de la scène leur candidat à eux mais qui devra être adoubé par les masses populaires congolaises.
Connaissant leur mode opératoire, nous ne voudrions pas que demain, si nos compatriotes mordent à l’hameçon, qu’ils puissent dire qu’ils n’étaient pas avertis…

Sur les médias sociaux et la politique

Tout en utilisant les médias sociaux, nous devons nous en méfier un peu. Parce que les selfies et la vidéosphère peuvent cacher le vide théorique, idéologique et politique. Plusieurs d’entre nous sont en train d’oublier que lorsque nous parlons de politique, en français, nous nous pensons dans notre tête à ce qui est inscrit dans notre culture et notre tradition. La politique, ce sont les Masambakanyi. Quand vous allez aux Masambakanyi, quand vous allez à la palabre, prendre la parole n’est pas tout simplement un droit, c’est aussi un devoir. Parce que nos aïeux étaient convaincus que c’est du choix des idées que la lumière surgit.
Ouvrons l’œil et le bon, pourquoi plusieurs d’entre nous aujourd’hui, estime que se faire photographier avec Tshisekedi, ça fait classe ? Est-ce que les photos suffisent ? Est-ce que les selfies suffisent ? Quel est le discours qui est derrière les photos et les selfies ?
Beaucoup s’offusquent qu’on puisse poser la question de savoir qui a financé le conclave de Genval, et pour quel objectif. Mubake en analysant les enjeux géopolitiques et géostratégiques nous invite à dire, cette fois-ci cela ne passera pas ; Pourquoi ? Vous ne pouvez pas de manière répétée imposer les dirigeants et les nègres de service de votre crû. Au même moment que vous parlez de démocratie, de souveraineté et de droits de l’homme, vous voulez travailler en sous-main pour pouvoir imposer aux congolais ceux qui pourront demain imposer le discours narratif sur le néolibéralisme comme étant l’unique discours indépassable. Alors, nous nous alertons les compatriotes, nous n’avons pas besoin d’être applaudis.

Sur la question de criminalité au Congo

Ce n’est pas Kabila qui mène les guerres secrètes en Afrique, ce sont les grandes puissances. Kabila est utilisé comme marionnette dans la guerre des grandes puissances en Afrique. Pourquoi ne pouvons pas immédiatement dialoguer avec les grandes puissances ? Pourquoi ne pouvons-nous pas aller vers eux pour des échanges commerciaux win-win (gagnant-gagnant) ? Au lieu de cela, nous essayons de nous cacher derrière notre petit doigt en disant : « Allons au dialogue pour éviter le pire au pays ».
Il y va chez nous d’une question de criminalité, vous n’allez pas résoudre la question de criminalité en allant dialoguer avec les sous-fifres.

Sur la source du pouvoir

Si vous n’avez pas cette lecture qui vous aide à comprendre pourquoi chez nous, plusieurs de ce que nous considérons être nos acteurs politiques croient fermement que la légitimité c’est celle que confèrent les petites mains de nouveaux cercles de pouvoir, vous ne comprenez pas ce qui se passe chez nous.
Nous nous estimons que la véritable source de pouvoir, c’est le peuple. Si c’était les occidentaux qui donnaient le pouvoir, ils ne chercheraient pas à couvrir cela par l’adoubement des masses populaires à leur candidat.
Ce qui est important dans le débat, c’est que nous ayons des arguments, mais des arguments fondés sur l’histoire et sur les différentes sources dont nous disposons.

Sur Etienne Tshisekedi

Est-ce que Tshisekedi contrôle tout ce qui se passe autour de lui ? Est-ce qu’il contrôle les pièges possibles qui lui sont tendus ? Dans l’interview accordée au Journal Le Monde, il dit qu’il essaie d’être vigilant. Voyons jusqu’où sa vigilance peut aller. Mais nous, en tant que veilleur, nous disons, il y a péril en la demeure. Si les parrains des autres avaient voulu travailler avec lui, ils l’auraient fait un peu plus tôt. Pourquoi ont-ils attendu ses 83 ans pour venir vers lui ? Tshisekedi a toujours compté sur la communauté, il a été roulé dans la farine. Comment peut-il croire que cette fois-ci c’est la bonne?
Les acteurs politiques réalistes ont rompu depuis longtemps avec l’Occident. Ils sont allés voir ailleurs. Notre misère du point de vue de la culture, c’est de croire que le monde est encore unipolaire. Mais notre mental a été conquis par l’idée selon lequel le monde est encore unipolaire.

Sur le viol de l’imaginaire

Au lieu que l’on s’entretue entre nous, quand nous soulevons certains débats, nous devrions nous dire nous avons encore du temps à mettre pour changer notre imaginaire. Nous devons créer un nouvel imaginaire mondialisé et insoumis. Cela va prendre du temps.
Notre imaginaire a été violé à un niveau tel que nous nous considérons, consciemment ou inconsciemment, comme étant des êtres inférieurs. Et tant que nous nous considérerons comme des êtres inférieurs, nous ne prendrons jamais de risques pour devenir les sujets de notre histoire. Le grand problème se situe à ce niveau : Comment devenir demain les acteurs pléniers de notre propre histoire.

Sur la guerre raciste

Les parrains occidentaux ne sont pas des enfants de chœur. Ils sont capables d’agir sur deux fronts. Ils vous mettent les uns contre les autres. Ce qui est malheureux pour cela. C’est que ce sont nos populations civiles qui en paient le prix. Si jamais, il y a confrontation, ceux d’un camp et d’un autre, ne vont pas se tuer entre eux, ils vont tuer nos populations. Faire des profits, importe beaucoup plus que de tuer les humains estimés inutiles. Il y a un mépris de la vie humaine, il y a un mépris de l’humanité de l’autre, et surtout de l’homme noir. Voilà pourquoi, cette guerre qui est imposée depuis longtemps, est aussi une guerre raciste.

Sur la diaspora congolaise

La renaissance du Congo dépendra de ce que les congolais et congolaises voudront faire de leur pays. D’abord. Pas des calculs des autres. Il y a une diaspora qui se met petit à petit debout. Elle sera imbattable. Sa chance, c’est d’approfondir le mode opératoire de l’autre. Sa chance, c’est d’avoir maîtrisé les réseaux sociaux. Sa chance, c’est de se proposer des lectures et d’approfondir les enjeux géostratégiques et géopolitiques face auxquels son pays est placé. Cette diaspora sera imbattable sur plusieurs années. Elle ne sera pas facilement soumise. Cette diaspora a opté pour le Congo de l’insoumission, elle va se battre jusqu’au bout. Elle connaît le prix de la lutte.

INGETA.

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