Sur fond de l’intensification de la guerre au Congo dans les provinces du Kivu, l’abbé Jean-Pierre Mbelu, aborde, dans cette interview avec Makolo Digital TV, les dynamiques de pouvoir et d’oppression en République Démocratique du Congo (RDC), en mettant l’accent sur l’exploitation des ressources, la complicité internationale et la nécessité d’une prise de conscience collective.
L’abbé Mbelu commence par souligner l’urgence de comprendre les enjeux géopolitiques actuels : « Nous sommes dans une guerre hybride où nos ressources sont pillées sous couvert de démocratie ». Il critique les élites locales et internationales qui, selon lui, maintiennent le pays dans un état de dépendance et de chaos organisé. Il insiste sur le rôle des multinationales et des puissances étrangères dans l’extraction des minerais, notamment le cobalt et le coltan, essentiels à la technologie mondiale.
Il évoque ensuite l’inaction des Congolais face à cette exploitation : « On nous a appris à être spectateurs de notre propre destruction ». Pour lui, cette passivité est le fruit d’un conditionnement historique et d’une désinformation orchestrée. Il appelle à une résistance intellectuelle et pratique, exhortant les jeunes à s’éduquer et à s’organiser.
L’abbé Mbelu aborde également la question de la souveraineté : « Sans contrôle de nos ressources, nous ne serons jamais libres ». Il déplore que les richesses du Congo profitent à l’étranger pendant que la population croupit dans la misère. Il pointe du doigt les institutions comme l’ONU, qu’il accuse de jouer un double jeu : « Ils viennent avec des casques bleus, mais derrière, c’est le pillage qui continue ».
En conclusion, dans cette entretien, l’abbé Mbelu dénonce la corruption, la mauvaise gouvernance et le manque de vision de nombreux dirigeants africains, qui entravent le développement du continent. Il appelle à une transformation radicale des mentalités et des pratiques, en encourageant l’émergence de leaders authentiques, intègres et engagés envers le bien commun. Il souligne également le rôle crucial de l’éducation et de la culture dans ce processus de décolonisation, en promouvant la valorisation des identités et des savoirs africains.
Enfin l’abbé Mbelu insiste sur la nécessité de repenser les relations de l’Afrique avec le reste du monde, en particulier avec les anciennes puissances coloniales. Il appelle à une coopération basée sur le respect mutuel, l’équité et la justice, plutôt que sur la dépendance et l’exploitation. Il encourage les Congolais et Africains à prendre leur destin en main et à construire un avenir meilleur pour les générations futures, en s’appuyant sur leurs propres ressources et potentialités.