Communiqué du comité organisateur du sit-in. Le 21 juin 2013 à Bruxelles, Belgique.
Hier vendredi 21 juin 2013, la jeunesse africaine de Belgique a répondu présent au sit-in organisé devant l’ambassade indienne à Bruxelles pour réclamer les excuses publiques des autorités indiennes suite à l’arrestation injuste dont ont été victimes 21 étudiants congolais en Inde.
Venus dignement, nous avons été reçus indignement.
La chancellerie indienne après avoir fait mine de nous recevoir, nous a fait attendre au portillon le temps de signaler notre présence à la police de Bruxelles déjà sur place mais insidieusement cachée dans les environs.
Après l’arrivée « soudaine » de la police, 2 inspecteurs nous ont fait comprendre l’hostilité de l’ambassade face à notre démarche car selon eux les étudiants congolais arrêtés en Inde étaient boursiers de l’État indien.
Nous nous sommes donc questionnés de cette justification car comment comprendre qu’une ambassade d’une grande nation puisse argumenter une arrestation arbitraire d’étudiants étrangers par le fait qu’ils seraient boursiers de l’Inde. Ces bourses donnent-ils le droit à l’Inde de bafouer les libertés fondamentales des ces étudiants? Nous nous questionnons.
Après âpres débats avec la police, nous avons été autorisés à remettre notre mémo de mise en garde et comme si le ridicule rejoignait l’absurde, l’ambassade indienne nous a imposé un protocole digne d’une négociation avec Al Qaeda, les manifestants étaient tenus de s’éloigner à plus de 50 mètre de leur bâtiment et seuls deux personnes de notre délégation devait pénétrer le portillon et remettre la lettre sans dire un mot.
Face à ce mépris innommable des indiens à l’égard des africains que nous sommes, nous réitérons notre appel au boycott des commerces et entreprises indiennes aussi bien au sein de la diaspora que dans nos pays respectifs.
Le respect ne se quémande pas, on le prend et on le confisque; à défaut de quoi, on se fait indéfiniment piétiner.
Dès les semaines qui viennent une campagne de sensibilisation à l’égard de nos mères, frères et sœurs sera mise en place pour les inciter à consommer local, c’est seulement ainsi que nous créerons une force susceptible d’élever notre communauté.
Un indien consomme indien, un roumain consomme roumain, un pakistanais consomme pakistanais, alors pourquoi un africain ne consommerait-il pas africain?
Le Comité organisateur
Quesl magnifiques gestes de solidarité!
Ce sit-in, l’appel au boycott des commerces et des produits made in Inida et la réaction de la jeunesse rd-congolaise de la Belgique sont de preuves fortes, que cette jeunesse identifiée faussement et uniquement identifiée au ndombolo, à la sape et au sansfoutisme, gardait au fond de soi l’esprit de l’UGEC (Union générale des étudiants congolais). Bon chien, chasse de race: l’UGEC vit encore en chaque étudiant congolais de la belgique et probablement d’ailleurs en dehors de la RDC. Ce réveil de la conscience nationale estudiantine, du patriotisme et du nationalisme estudiantin congolais, ce fair-play, qui donnent un sens profond au respect de soi et la dignité de la cause nous re-donnent confiance et font la fierté de toute la nation congolaise, car, bien que les temps soient devenus mauvais, la jeunesse et l’étudiant congolais ne se laissent pas marcher sur le pied.
Plusieurs leçons sont à tirer, mais la principale et la plus devastante est la non-violence. Quelle belle leçon de la non-violence donnée à l’Etat indien, pays de Ghandi, apôtre de la non-violence et du respect de la dignité de l’autre.
« Venus dignement, nous avons êté reçus indignement »: quel est le pays de BRIC, qui a à perdre dans leur positionnement dans la course que ces pays (Brésil, Inde et Chine) dans la course qu’ils ont engagé dans leur coopération avec la RDC (et l’Afrique)? L’inde a toujours participé à toutes les missions de l’ONU en RDC (Onuc, Monuc et Monusco), mais avec la Monuc et la Monusco, les contingents indiens particpent activement à la contrebande du coltan et autres ressources naturelles de la RDC, pire, on compte de violeurs des filles et de femmes congolaises dans ces contingents.
Le racisme anti-noir est viscéral à l’Inde, depuis que les Indo-aryens avaient conquis ce pays en massacrant les nations premières (les Noirs) ou en le déshumanisant (les Intouchables) et discrimant (les Tamoules).
Nous demandons et recommandons à notre jeunesse de rester sur la ligne qu’elle a choisi: la non-violence, car leurs amis et collègues sont potentiellement en danger en Inde.