Par Mufoncol Tshiyoyo
Trois jours de silence valent parfois plus que mille communiqués. Varsovie crie à l’agression. Moscou est accusée. Tandis que Washington se tait. Voilà la vérité imberbe : l’OTAN n’est pas une armée. Ce n’est pas une foi. Ce n’est même pas une espérance. C’est un logo. Une illusion.
Les États-Unis de Donald Trump ne sacrifieront pas leurs intérêts stratégiques pour défendre la Pologne. Les GI’s ne s’immoleront pas pour Varsovie. Voilà trois jours que la Pologne impute à Moscou le fait d’avoir violé son territoire en y envoyant des drones. ’ensuivent trois jours de mutisme américain. Trois jours de vide. Ils suffisent à dire ce que personne n’ose : l’OTAN est une fiction.
Doha ? N’est-ce pas le Qatar — le Qatar tant vanté chez des Congolais en quête de formules-mantra. Mais le Qatar fut bombardé. Et Washington ? Silence. C’est pour signifier que les alliances ne sont jamais des serments.
On vous parle d’article 5 de la Charte de l’OTAN. On vous vend la solidarité machinale. Concrètement ? Rien. L’alliance n’existe juste que lorsqu’elle sert les plus forts. La Grèce le sait : lorsque Ankara viole son espace aérien. Silence. Le Qatar l’a appris à ses dépens : bombardé par Israël, Washington n’a pas bougé. Trois jours de silence à Washington malgré les pleurs de Varsovie. Ainsi, le masque tombe. Au-delà d’être un club sélectif, L’OTAN n’est pas un bouclier, plutôt une illusion utile.
Alors, que dire aux Congolais ? Croire que l’Amérique mourra pour le Congo, c’est croire à un Évangile de saint Paul. C’est confondre géopolitique et catéchisme. L’Amérique ne meurt pas pour la Pologne. Elle ne meurt pas pour la Grèce. Elle ne meurt pas pour le Qatar. Et elle ne mourra jamais pour le Congo.
Doha ? N’est-ce pas le Qatar — le Qatar tant vanté chez des Congolais en quête de formules-mantra. Mais le Qatar fut bombardé. Et Washington ? Silence. C’est pour signifier que les alliances ne sont jamais des serments. Elles ne sont pas des amitiés. Elles ne sont pas des pactes de sang. Elles sont conditionnées par les réalités du terrain et les priorités de Washington.
Alors, la seule vérité, c’est celle que nul ne veut entendre : si nous ne mourons pas pour nous-mêmes, personne ne le fera à notre place. Désormais, il faut que les lignes bougent.
Mufoncol Tshiyoyo, un homme libre