• IDEES & RESSOURCES POUR REINVENTER LE CONGO

Quand les Anglo-saxons organisent des prière au Congo

Quand les Anglo-saxons organisent des prière au Congo

Quand les Anglo-saxons organisent des prière au Congo 960 640 Ingeta

Par Mufoncol Tshiyoyo

Maduro étudie Hô Chi Minh face aux Yankees, pendant ce temps les Anglo-saxons organisent des prière au Congo, à la joie du public soldé. Car le public soldé n’est pas un peuple libre : c’est un peuple qu’on a payé pour se taire, et qu’on applaudit pour sa docilité.

Alors, pourquoi les autres apprennent – et pas nous ? Le président Nicolás Maduro a révélé qu’il étudiait les tactiques et la pensée de la résistance vietnamienne à l’agression américaine, afin de préparer le Venezuela à toute attaque. Tenant dans ses mains les écrits militaires de Hô Chi Minh, il déclara : « Nous apprenons tant, en pratique, sur la manière de développer une ligne défensive intégrale… afin que nul ne puisse toucher à notre pays. »

L’ordre du monde

Sous Hô Chi Minh, le Vietnam a expulsé les forces américaines en 1973. C’est cela, la mémoire d’un peuple : apprendre de ses blessures pour ne plus les répéter. Or, ce sont les mêmes forces qui , selon le feu docteur Bernard Debré dans Le Retour du Mwami ( 1998) mènent la « guerre de l’ombre » (Maxime Chaix, 2025) au Congo.

« Le philosophe écrit pour les sages et parle aux masses » : Cette phrase résume l’ordre du monde : les sages lisent, les masses écoutent. Mais encore faut-il qu’il y ait des sages et que ces derniers ne soient pas vendus aux puissants. Mais chez nous, ceux qui se prétendent sages ne lisent rien. Ils récitent. Ils parlent aux masses, non pour les éclairer, mais pour les endormir.

Et nous, au Congo ? À la première occasion, nous nous laissons berner par des prières et des bénédictions venues de ceux-là mêmes qui dominent la pensée et contrôlent la chose politique au Congo. Pourquoi ceux qui se disent “élites” se réfugient-ils dans le verbe quand il faudrait étudier, comprendre, planifier ? Cette faillite intellectuelle n’est pas nouvelle : elle s’étale depuis des décennies sans jamais produire une école de pensée digne de ce nom.

Et comme il faut bien trouver un refuge au milieu des simulacres, je me réfugie donc chez les Straussiens : je cite leur gourou, Léo Strauss écrivait que « le philosophe écrit pour les sages et parle aux masses » (Pensées sur Machiavel, 2017).

Cette phrase résume l’ordre du monde : les sages lisent, les masses écoutent. Mais encore faut-il qu’il y ait des sages et que ces derniers ne soient pas vendus aux puissants. Mais chez nous, ceux qui se prétendent sages ne lisent rien. Ils récitent. Ils parlent aux masses, non pour les éclairer, mais pour les endormir.

Ils citent Dieu là où il faudrait citer Machiavel, et prient là où il faudrait penser. C’est ainsi qu’à force de prier à la place de penser, on finit par bénir ses propres chaînes. Y aurait-il un honneur, et lequel, lorsqu’on parle de paix tout en dissimulant son impuissance derrière le cri de fin de guerre au Congo ? Car ce cri ressemble tristement à celui de l’indépendance Tcha Tcha, cette danse d’illusion qu’évoquait Tchicaya U Tam’si dans Les Fruits si doux de l’arbre à pain ( 1990).

Question de paix

Il s’agit d’une paix proclamée par ceux qui n’ont jamais combattu; une paix réclamée par ceux qui ne savent pas d’où vient la guerre, et célébrée par ceux qui n’en payent jamais le prix. Ce genre de paix, soeurs et frères, n’est pas une victoire — c’est une démission en musique.

La résistance n’est pas une improvisation. Elle est science, discipline, méthode et stratégie. Et tant que nous n’aurons pas appris à penser notre propre défense, nous serons défaits, non par les armes, mais par l’ignorance organisée.

Pendant que les autres lisent Hô Chi Minh, Clausewitz, Douguine, Mao, ou Machiavel. Celles et ceux de chez nous lisent des communiqués, des versets bibliques mal compris, et des manuels d’aide internationale.

Non, la résistance n’est pas une improvisation. Elle est science, discipline, méthode et stratégie. Et tant que nous n’aurons pas appris à penser notre propre défense, nous serons défaits, non par les armes, mais par l’ignorance organisée.

Si la résistance au Congo s’exprime par Kamuina Nsapu et les Wazalendo, ce n’est pas une dérive mais un signe : la souveraineté, chassée des institutions, cherche refuge dans la terre. Voilà le sens de Likambo ya mabele, la terre se défend quand l’État s’agenouille et cesse d’exister.

 

Mufoncol Tshiyoyo,
M.T. , un homme libre

INGETA.

REINVENTONS

LE CONGO

Informer. Inspirer. Impacter.

Notre travail consiste à :
Développer un laboratoire d’idées sur le passé, présent et futur du Congo-Kinshasa.

Proposer un lieu unique de décryptage, de discussion et de diffusion des réalités et perspectives du Congo-Kinshasa.

Aiguiser l’esprit critique et vulgariser les informations sur les enjeux du Congo, à travers une variété de supports et de contenus (analyses, entretiens, vidéos, verbatims, campagnes, livres, journal).