Par Jean-Pierre Mbelu
« Nul n’est prophète en son pays », dit Jésus.
En 2016, après plusieurs émissions, je publie, sous le contrôle de mon frère Patrick Ifonge, un livre intitulé, « Demain, après Kabila ». Ce livre a un sous-titre : « Remettre les cerveaux à l’endroit. Reconquérir notre dignité et nos terres. Réinventer le Congo-Kinshasa ».
L’avant-propos de ce livre note ceci : « Kabila n’est pas le système qui est en train de semer la mort au Congo aujourd’hui. Kabila part, et après ? Est-ce qu’il y a des sérieuses pensées élaborées sur l’après Kabila ? Pourquoi devons-nous nous extasier en évitant de poser les bases d’une pensée refondatrices du pays après Kabila ? Cela nous éviterait d’être pris au dépourvu afin que tout ne se passe pas comme après Mobutu. » Après cet avant-propos, il y a une introduction qui pose cette question : « De quoi « Joseph Kabila » est-il le nom ?
Est-ce que le sacrifice d’un bouc émissaire peut changer profondément le système et remettre les cerveaux kongolais à l’endroit ? Peut-être oui, du côté des cerveaux ayant coopéré avec ceux qui savaient déjà de quoi « alias Joseph Kabila » était le nom. Peut-être non, du côté des manducrates au service du même système.
Alias « Joseph Kabila », note cette introduction, mène une guerre sans merci contre sa véritable identité dans un contexte où ses identités d’emprunt lui permettent de jouer « un jeu » de « nègre de service » et de gagner énormément d’argent. Tenir le coup au cours de cette guerre sans merci livrée contre sa véritable identité lui exige des moments de haine de soi et de haine d’autrui. Et il tue ou orchestre des massacres et des assassinats. »
Ce livre étudie, entre autres, un rapport d’une ONG américaine ayant mis à nu le mode opératoire de « la kabilie ». Il est publié en 2016 et est intitulé « La pérennité d’un Etat criminel au coeur de l’Afrique depuis le règne de Léopold II jusqu’à ce jour. »
Neuf ans après, Forbes publie un rapport soutenant que « Joseph Kabila » est l’un des africains les plus riches avec 32 milliards de dollars. Ce rapport susmentionné avait détaillé le processus kleptocratique de la « kabilie ». Qui l’a lu ? Qui en a tiré des leçons et des conséquences ? Pas grand monde.
Neuf ans après, un procès vient quand même dire de quoi « alias Joseph Kabila » fut le nom. Malheureusement, il n’établit pas le lien avec le système qui l’a créé. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il serait organisé par « les petites mains » du même système. Et la boucle est bouclée.
Est-ce que le sacrifice d’un bouc émissaire peut changer profondément le système et remettre les cerveaux kongolais à l’endroit ? Peut-être oui, du côté des cerveaux ayant coopéré avec ceux qui savaient déjà de quoi « alias Joseph Kabila » était le nom. Peut-être non, du côté des manducrates au service du même système. Et…attendons voir….
Cela étant, « Demain, après Kabila » est un livre toujours d’actualité. Le lire et le relire peut être éclairant. Il peut apporter un plus au procès l’ayant condamné à mort.
Babanya Kabudi