La France est une chance énorme. Elle a l’avantage d’avoir des filles et des fils, à différentes périodes de son histoire, capables de mener son autocritique. Lire « J’ai tiré sur le fil de l’histoire et tout est venu » après « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu » de Philippe de Villiers ouvre les yeux et le cerveau. Pas seulement pour la France. Mais aussi pour les peuples dont les Etats sont en déconstruction.
Lire « Abattre l’ennemi » (après « Crépuscule ») de Juan Branco aide à comprendre comment se fabrique « le réel politique », « la politique étrangère » et « la propagande médiatique » au pays des droits de l’homme. Les champs de guerre tels que le Nord-Kivu et la République centrafricaine sont des lieux de prédilection pour « la fabrique de la propagande médiatique » guidée par « les services ». Les choses s’éclairent davantage pour les lecteurs de « La République des mallettes » de Pierre Péan. Cela peut guérir de l’illusion entretenue au Sud du monde au sujet des « pays de vieille démocratie ».
Lire « Abattre l’ennemi » après avoir lu « La fabrique du consentement » de Noam Chomsky et Edward Herman peut être un stimulant pour « la guerre des idées » et la connaissance des méthodes utilisées pour abattre « les empêcheurs de penser en rond », capables de travailler avec des « masses critiques ». Le dernier livre de Juan Branco peut être une cure psycho-thérapeutique pour les assoiffés du « pouvoir-os ». Derrière ça, il n’y a rien. Pas de grandeur du tout. Rien d’autre que de la soumission et la bêtise.
Ce livre met à nu le mode opératoire auquel recourent « les forces dominantes invisibles » pour abattre « les traîtres » de « la classe sociale » qu’elles promeuvent. Le cynisme et la violence sans limites sont souvent utilisés. Les médias mainstream sont aussi mis à contribution pour cela. Leur faire face est souvent difficile et pénible. Cela pourrait exiger que les masses révoltées initient une révolution pour l’avènement des Etats réellement souverains. Comment ? Le livre fournit quelques pistes pour cela.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961