Les élections dans un pays sous occupation : le point de vue de l’abbé José Mpundu.
A ceux qui disent qu’on n’organise pas les élections dans un pays sous occupation, moi je dirais plus que cela : on n’organise pas les élections dans un pays qui n’a rien de démocratique… Si les élections servent, comme je le dis souvent et je l’ai écrit dans mon petit livre, à donner une apparente légitimité interne à un pouvoir dont la vraie légitimité est externe, alors que le pays soit sous occupation ou non, ces élections ne servent à rien pour nous.
Nous sommes toujours les dindons de la farce. On nous fait croire que nous avons choisi nos dirigeants alors qu’ils sont nommés par les « maîtres du monde » ou plutôt ceux qui se prennent pour les « maîtres du monde »… les « nouveaux pharaons ». En ce qui concerne l’occupation, parlons-en ! Notre pays est sous-occupation depuis que Léopold s’est approprié la terre de nos ancêtres et en a fait sa propriété privée. La Conférence de Berlin de 1885 a officialisé cette occupation de notre pays par les puissances étrangères.
Notre vrai combat c’est contre cette domination et exploitation de notre terre par les puissances politico-financières internationales. Et pour moi, l’arme la plus efficace que nous avons et qui nous permettra de gagner cette lutte c’est la non-coopération au système des « maîtres du monde ».
Aujourd’hui, notre vrai combat c’est contre cette domination et exploitation de notre terre par les puissances politico-financières internationales. Et pour moi, l’arme la plus efficace que nous avons et qui nous permettra de gagner cette lutte c’est la non-coopération au système des « maîtres du monde ». Tant qu’il y aura un africain, un congolais qui collaborera avec le système, ils continueront à nous dominer et à nous exploiter par ce congolais ou cet africain interposé. S’ils se débarrassent de l’un (c’est-à-dire d’un nègre de service), ils en trouvent un autre ou ils en créent un autre souvent à coup d’argent et d’aliénation mentale.
Nous devons donc nous désaliéner mentalement, nous affranchir de l’asservissement mental et économique des « maîtres du monde » et en même temps nous organiser pour une gestion rationnelle et une répartition équitable de nos ressources naturelles. Ce ne sont pas les « maîtres » qui libèrent les esclaves mais ce sont les esclaves qui se libèrent eux-mêmes, qui se révoltent contre les maîtres…
Abbé José Mpundu
