Par Jean-Pierre Mbelu
Judi Rever a écrit un livre merveilleux. Même si ses réponses à certaines questions qu’elle pose peuvent paraître peu satisfaisantes, »Rwanda. L’éloge du sang » est un livre à lire, à relire et à partager.
Au vu des spectacles que nos populations offrent en applaudissant leurs affameurs, il est bon d’écouter l’un de ses témoins. Il lui confie ceci : « La priorité (pour l’APR/FPR) était d’éliminer le maximum d’intellectuels hutus, parce que ces derniers représentaient une menace pour l’éclosion de la vérité sur les agissements du FPR, et ensuite, par la mort de ces intellectuels, affaiblir le potentiel des partis politiques dans un futur plus ou moins proche. » (J.REVER, 2020, p. 183)
L’élimination des intellectuels, leur achat par les clients de l’APR/FPR au Congo-Kinshasa, le suicide de l’école et de l’université au cœur de l’Afrique, tout cela a vu émerger un « conglomérat d’aventuriers » avide d’applaudisseurs, de thuriféraires et de tambourinaires pour gouverner les Grands Lacs Africains en fabricant des partis politiques bidons.
Il faudrait que la différence entre le Rwanda de Paul Kagame et le Congo-Kinshasa de Lumumba se fasse davantage sentir. Et qu’au Congo-Kinshasa, les médiocres dégagent !
Ce « conglomérat d’aventuriers », toutes tendances confondues, ne vit que de l’asservissement et de l’assujettissement des masses populaires anthropologiquement appauvris. Etre applaudi et vu est devenu son sport favori. Et les asservis et les assujettis, à quelques exceptions près, se livrent à ce jeu comme des moutons.
Oui, j’écris bien : « A quelques exceptions près ». Pourquoi ? Parce qu’être applaudi une ou plusieurs fois au Congo-Kinshasa ne signifie pas être toujours applaudi. Non. La réserve des »éveillés résilients » finit toujours par dire : « Il y en a marre ! ».
Le souhait aurait été que cette race d’applaudisseurs, de thuriféraires et de tambourinaires rompe avec son esprit moutonnier. Mais, comment le fera-t-elle si les intellectuels organiques ne l’y aident pas. Eux, les intellectuels organiques, cette « petite réserve de résilients », ont du pain sur la planche. Il faudrait que la différence entre le Rwanda de Paul Kagame et le Congo-Kinshasa de Lumumba se fasse davantage sentir. Et qu’au Congo-Kinshasa, les médiocres dégagent !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
