Dans un entretien, avec Etienne Ngandu de Congo One, Jean-Pierre Mbelu revient sur les 3 ans de l’émission hebdomadaire qu’ils animent ensemble, analyse notre relation aux médias dominants et alternatifs, décrypte son rôle d’intellectuel face à la situation congolaise et son travail d’analyse politique des enjeux congolais et internationaux, et explique pourquoi il croit en un leadership collectif pour sortir le Congo du bourbier dans lequel il se trouve présentement.
Quelques verbatims extrait de l’interview.
Sur le rôle de l’intellectuel
Le rôle d’un intellectuel n’est pas d’abord de séduire. Le problème de l’intellectuel est de pouvoir armer, de donner aux masses critiques les armes qui leur permettent de pouvoir tenir pendant longtemps au cours des luttes et guerres d’usure. Si vous n’arrivez pas à faire ce travail là, vous avez beau avoir des diplômes, vous avez beau vous proclamer intellectuel, vous êtes à côté de la plaque.
Sur le leadership collectif
Le leadership collectif n’est pas un renvoi à un homme providentiel. Nous n’avons plus besoin d’hommes providentiels. Nous avons besoin de collectifs qui travaillent ensemble et font une redistribution du travail, selon les compétences des congolais pour pouvoir tirer le Congo du bourbier dans lequel il se trouve. Nous avons donc besoin d’un leadership collectif, patriote, mu par beaucoup de volonté politique mais aussi un leadership collectif qui réussisse à résoudre le problème du nerf de la guerre, l’argent.
Sur la situation politique et économique du Congo
A certains moments, nous avons tendance à oublier que le Congo est un Etat raté. On n’organise pas une guerre raciste contre un peuple pour permettre à ce peuple là d’avoir une croissance économique. Non. On organise une guerre raciste pour casser un peuple et faire de l’Etat de ce peuple là, un simple marché auto-régulé.
Sur le rôle des congolais
Nous ne gagnons rien à nous entre-déchirer. Malgré les terres vendues, le Congo-Kinshasa, c’est encore 2,345 millions de km², chaque congolais, chaque congolais peut trouver sa part de bonheur dans ce pays. C’est aux congolais qu’il appartient, prioritairement, de se battre comme d’autres peuples, pour se faire respecter, pour se faire respecter, pour leur fierté, pour leur dignité, mais avec patriotisme. Cela ne sert à rien de voir comment les autres peuples se sont battus et rester les bras croisés, en croyant que la manne va nous tomber un jour du ciel.
merci à toute l’équipe pour ces analyses pertinentes.
Nous devons mettre nos médias alternatifs en numéro 1!