Par Jean-Pierre Mbelu
La trouvaille des ‘’maîtres du monde’’ depuis qu’ils ont choisi de s’approprier les richesses des ‘’Etats ratés’’ est de faire feu de tout conflit. Celui-ci, ils le créent ou l’imagine.
Après avoir utilisé ‘’les tueurs à gage ‘’ que sont la Banque mondiale et le FMI, ils fabriquent ‘’les terroristes’’ pour cacher leur propre terrorisme[1]. C’est-à-dire, un recours permanent à la violence pour protéger ‘’leurs intérêts’’. Pendant qu’au Congo-Kinshasa le débat autour des élections focalise toute l’attention, eux ont déjà prévu l’occupation de l’Afrique à partir de Djibouti jusqu’en 2040. Eux ont déjà désigné l’Afrique comme terrain de leurs prochaines ‘’guerres pour la démocratie et le respect des droits de l’homme’’. Africom est impliqué dans la planification de cette guerre contre ‘’les terroristes’’ en Afrique. Ils ont déjà indiqué les champs de leurs futures batailles[2]. Comment, dans ce contexte, faire montre de beaucoup de sagesse et de beaucoup d’intelligence pour ne pas tomber dans leur jeu ? C’est-à-dire comment faire pour avoir toujours présent à l’esprit que tout prochain conflit en Afrique pourrait leur profiter ? L’équation est difficile.
Cette guerre perpétuelle crée l’appauvrissement et ses commanditaires proposent d’enrichir ‘’les nègres de service’’ disposés à s’investir dans l’éclatement des conflits.
Dans ce contexte, la reconduction de Kagame comme chez d’Etat au Rwanda après 2017 n’est pas une bonne nouvelle pour la région des Grands Lacs Africains. Cela risque de ne pas être davantage une bonne nouvelle si, aux Etats-Unis, l’épouse de Bill Clinton, devient présidente.
Il est regrettable que les questions liées aux ‘’futurs champs de bataille’’ des ‘’maîtres du monde’’ ne soient des questions de débats publics dans la région des Grands Lacs Africains. Tout là-bas tourne autour du court-termisme électoraliste et de l’amélioration du climat des affaires. C’est triste !
L’avenir de l’Afrique Centrale n’est pas encore au bout de ses peines ! Museveni est encore là à la tête de l’Ouganda !
Comment éviter, dans cet espace géographique, l’entretien des conflits pouvant offrir aux ‘’maîtres du monde’’ et à ‘’leurs nègres de service’’ de créer le chaos ?
Le Nigéria, le Tchad et le Cameroun viennent de réussir un coup de maître en s’alliant pour faire eux-mêmes face au Boko-Haram sans en appeler aux USA et à la France[3]. Quelle leçon de sagesse ? Sera-t-il possible que la région des Grands Lacs suive ce bel exemple pour éviter l’intervention des pyromanes-pompiers en son sein ? Ce n’est pas évident.
Il est regrettable que les questions liées aux ‘’futurs champs de bataille’’ des ‘’maîtres du monde’’ ne soient des questions de débats publics dans la région des Grands Lacs Africains. Tout là-bas tourne autour du court-termisme électoraliste et de l’amélioration du climat des affaires. C’est triste !
Ailleurs, le débat essentiel ne tourne pas autour des élections, des droits de l’homme et de la démocratie. Non. Il tourne autour du contrôle des terres, des cieux et des mers. Quand il s’agit de l’Afrique, ‘’les maîtres du monde’’ imaginent des stratégies et des subterfuges auxquels ils peuvent recourir pour l’occuper et l’exploiter jusqu’en 2040.
Ailleurs, la Chine, la Russie, l’Iran, le Brésil, l’Inde, l’Amérique latine et l’Organisation de Coopération de Shanghai ont compris que les enjeux ne sont pas qu’électoralistes. Ils se regroupent pour devenir plus forts et gérer les conflits internes de façon qu’ils ne conduisent pas au chaos profitables à ‘’l’empire en déclin’’.
Mbelu Babanya Kabudi
